Sarmentelles
Beaujeu, l’étincelante capitale des primeurs

Charlotte Favarel
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Comme il est de coutume, la fête des Sarmentelles a inauguré les vins nouveaux sous une météo clémente le mercredi 15 novembre au soir. Lumières, joie, partage et sourires étaient au rendez-vous. Plus de 5 000 personnes avaient fait le déplacement.

Beaujeu, l’étincelante capitale des primeurs
La commission mise en perce a encore fait un travail exceptionnel cette année. ©CF/IAR

Pour sa 35e édition, la fête des Sarmentelles fait salle comble ! « Les trois soirées sont complètes, on a 1260 personnes sous le chapiteau pour la soirée prestige, 200 au théâtre pour la soirée gourmande et 650 au stade pour la soirée guinguette », s’enthousiasme Alain Laforest, président de la fête, après avoir ouvert officiellement cette nouvelle édition par le lâcher de bulles des enfants place de l’Hôtel de Ville à Beaujeu. Ce ne sont pas moins de 20 000 personnes qui graviteront autour de la capitale beaujolaise pendant les cinq jours de fête ! Vers le stade, déjà une centaine de camping-cars sont installés le mercredi 15 au soir : « on est vraiment bien, l’organisation est bien menée », félicite Claudio, habitué de la fête.

Toutes les appellations en avant

De part et d’autre des rues principales, le parcours dégustation et les bandas apportent cette générosité beaujolaise chère au vignoble et aux habitants. Les rues vivent, dansent, rient et partagent. « Avec cette mise en avant de la commune, on se souvient que le beaujolais est né ici et que nous sommes dans la capitale historique du Beaujolais », partage le maire, Sylvain Sotton. La décoration du centre-ville et la mise en avant des 12 appellations du parcours dégustation, grâce à des totems lumineux, servent aux visiteurs à prendre de belles photos tout en soulignant la diversité du vignoble. « On profite de cette super décoration et de l’ambiance, c’est la première fois que je viens », partage Jean-Paul, accompagné de Nicole, Bernadette et Michel. Ces habitants de Morancé et de Villefranche-sur-Saône vont de stand en stand pour tenter de découvrir les millésimes à déguster. Pas moins de 2200 personnes ont participé au parcours, « on avait 84 bouteilles par stand et tout a été bu », s’exclame Franck Ballandras, bénévole à la commission du parcours de dégustation. Dans les rues, on recroise des visages déjà présents aux dernières éditions, « on est un peu influenceurs de la fête, rigole Daniel Chantre, venu de Roanne. On est venu l’année dernière et cette année, on a emmené des copains pour leur faire découvrir l’ambiance », explique-t-il, sourire aux lèvres.

Compagnon un jour, compagnon toujours

Depuis quinze ans membre de la confrérie des Compagnons du Beaujolais, Marc Rongeat n’a de cesse de défendre le Beaujolais et ses trésors. Il fait partie des 45 grands maîtres compagnons, un engagement qui signifie beaucoup : « quand on m’a proposé de devenir grand maître, c’était un honneur, ça voulait dire que j’avais participé à cette aventure de rendre hommage au Beaujolais, c’est une vraie fierté », confie-t-il, les yeux remplis de joie. Depuis, il voyage de New York à Paris, en passant par la Belgique pour procéder à des intronisations. Et ne se fait pas introniser qui veut ! « On intronise des personnes qui aiment la bonne vie, le bien manger et le bien boire, mais surtout l’amitié. » Les Compagnons du Beaujolais ont ensuite procédé aux intronisations d’Alain Llorca, bassiste et chanteur de Gold et de Brice Mounier, directeur de l’unité de valorisation énergétique de Villefranche-sur-Saône.

Une mise en perce à flot !

Le temps de finir le tour du parcours pour rejoindre l'une des trois soirées – prestige, gourmande ou guinguette – aux abords de la commune pour assister aux spectacles et fêter les primeurs. C’est ensuite le défilé aux flambeaux qui a mené tous les visiteurs à la place de l’Hôtel de Ville, pour assister à une mise en perce exceptionnelle. Un beau clin d’œil à l’histoire du Beaujolais puisqu’une péniche a été reconstituée pour acheminer le vin, avec une danseuse venue « du ciel » portant une amphore.  La péniche suit le mouvement des vagues : « on a installé une poulie excentrée en bois, fabriquée par Maurice Grandjean », confie Gérard Maître, bénévole des premières heures. Avec un système de contrepoids au milieu et derrière la péniche, on imagine bien cette mise en perce prendre les vagues. « Le moteur a un réducteur et tourne à 6 tr/min, la poulie elle, tourne à 2 tr/min. » Pesant 600 kg, la mise en perce a réuni une petite dizaine de personnes pour être montée : « elle est en deux parties pour être transportée. On l’a fabriquée dans notre local, on l’a assemblée pour faire des essais et on l’a démontée pour l’emmener ici ».

Les milliers de personnes présentes ont trouvé les primeurs fruités. Caladoise d’origine, Patricia inaugure sa première venue aux Sarmentelles : « très bon, très doux, il a une jolie couleur ». Théo et Christelle le trouvent « doux et fruité en bouche, ça reste une année forte en émotions ». Ils font le déplacement depuis six ans pour fêter le primeur et sont friands de cette ambiance conviviale et festive. Les rires, la danse et la bonne humeur planent encore sur Beaujeu, qui était en fête jusqu’à dimanche dernier…

Charlotte Favarel

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