Beaujolais
Un avant-goût de partage

Charlotte Favarel
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À chaque édition des Sarmentelles, ses cuvées. Mercredi 26 octobre avait lieu la sélection des cuvées au Comptoir Beaujolais. Douze échantillons ont été goutés par une vingtaine de dégustateurs pour les beaujolais villages nouveaux et sept échantillons pour les millésimes antérieurs.

Un avant-goût de partage
Toutes les prétendantes au titre de la cuvée Sarmentelles ont vêtu leur plus belle robe.

La sélection des cuvées des Sarmentelles a eu lieu mercredi 26 octobre au Comptoir Beaujolais. Étape cruciale annonçant l’arrivée de la fête des primeurs, 12 échantillons étaient à déguster pour les beaujolais villages nouveaux et 7 pour les millésimes antérieurs. « En règle générale on a une vingtaine d’échantillons mais la sécheresse de cette année et le gel de l’an dernier, expliquent pourquoi on en a moins », observe Jean-Luc Ducruix, président du Comptoir et vigneron. Le beaujolais villages nouveau sélectionné sera servi à minuit, lors de la mise en perce et celui de garde sera servi lors des dîners mercredi 16 novembre. À 19 heures, déjà une vingtaine de personnes faisaient résonner les plafonds voûtés de l’ancien caveau. Partenaires, personnalités politiques, œnologues et simples consommateurs, du milieu viticole ou pas, ils composent tous le jury. « Pour les primeurs, il va y avoir deux jurys préliminaires qui vont gouter 6 beaujolais villages nouveaux chacun et en désigner trois meilleurs. Ensuite, les 6 bouteilles retenues passeront au jury final », explique Jean-Luc Ducruix. Pour le millésime antérieur, ce sera un jury final qui départagera directement le grand gagnant.

« Il faut faire attention à ce que ce soit un vin facile à boire »

La consigne est simple, mais Alain Laforest ne manque pas de rappeler le contexte de la dégustation du beaujolais nouveau : « pour le primeur, il faut faire attention à ce que ce soit un vin facile à boire. C’est à minuit, dans des verres en plastique, il fait souvent froid… On n’a quand même pas des conditions idéales. Et pour les beaujolais villages de garde, il en faut un qui tienne la route, au repas c’est important ! » À peine débouché, le beaujolais nouveau fait parler de lui, « c’est très fruité, ça se tient bien, entend-on dans un coin, je crains la fin de bouche, ça manque d’arômes et de fruits », répond un autre. Les dégustations s’enchaînent et le trio gagnant commence à se dessiner, « lui il est bon, mais au mois de mars, je le mettrai en dernier ». Autour de la table des dégustateurs, Marc Grandjean, de la société Embouteillage 2000 à Belleville-en-Beaujolais participe depuis plus de vingt ans à la sélection des cuvées. « Il ne faut pas qu’il n’y est que des professionnels dans ces sélections parce que ça influence trop les choses. Il faut aussi bien penser que c’est un vin bu à minuit, rappelle-t-il, il doit être friand, sympa, pas trop corsé et lorsqu’on pose son verre, on doit pouvoir en boire un deuxième. (rires) »

Un temps convivial, où l’échange est le maître-mot

Côté millésimes antérieurs, les 12 jurys sont plutôt sur la même longueur d’onde. Servi avec de la joue de bœuf, il faut un vin tanique, rappelle le président des Sarmentelles : « pour le repas c’est léger, je le mettrai dernier ». Au fur et à mesure de la dégustation, trois bouteilles se départagent, « il y a de la rondeur et du gras, celui-ci est vraiment très bon », remarque un dégustateur. Et personne ne regrette d’avoir fait le déplacement. Patrick Faure, adjoint à la voirie de Régnié-Durette participe à sa première sélection : « il y a beaucoup de gens sympathiques et je trouve qu’on a été assez d’accord sur le classement. Je ne suis pas œnologue, c’est mon palais qui parle, mais certains primeurs s’adaptent plus facilement et on en apprécie le goût différemment ». Tout au long de la soirée, Marie-Thérèse, plus connue sous le prénom de Marithé, s’assure que tout le monde ait de quoi grignoter. Véritable tête pensante des Sarmentelles et bénévole depuis treize ans, elle ne déguste pas mais partage l’importance du choix des cuvées. « Il faut que le primeur soit au goût de tout le monde, pas seulement des professionnels. Le choix des cuvées doit être bien fait pour que la majorité des personnes l’apprécient », partage-t-elle.

Les domaines de Colette et Burnichon récompensés

Pour les beaujolais villages nouveaux, ce n’est autre que le domaine de Colette, à Lantignié, qui sera servi lors de la mise en perce. Côté millésimes antérieurs, Daniel Burnichon a fait sensation car deux de ses millésimes sont en première et deuxième place. « On va avoir une nouveauté cette année, le millésime 2020 du domaine Burnichon sera servi en magnum lors du fromage et celui de 2021 accompagnera le repas, il ne fallait pas finir avec un millésime qui est plus neuf », confie Jean-Luc Ducruix.

Charlotte Favarel

Plongée dans la soirée de sélection des cuvées des Sarmentelles

La sélection des cuvées des Sarmentelles, un moment placé sous le signe du partage