Une journée laitière pour échanger
Mercredi 14 décembre avait lieu la journée laitière organisée par la FDSEA Rhône à Saint-Laurent-de-Chamousset. Un moment opportun pour échanger sur la conjoncture actuelle du lait mais pas seulement. La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) est intervenue au sujet de la viande issue du troupeau laitier.

Mikaël Gonin, responsable de la section laitière à la FDSEA Rhône a introduit la journée laitière mercredi 14 décembre à Saint-Laurent-de-Chamousset. Une quarantaine d’éleveurs étaient présents, l’occasion d’échanger sur l’année passée et les nouveautés de 2023.
Quelle conjoncture pour 2022 ?
« Le prix du lait est en hausse mais beaucoup moins que dans d’autres pays. La moyenne européenne est à 50 % quand en France nous sommes à 46 % d’augmentation, constatait Mikaël Gonin. Le bio est même passé en-dessous du conventionnel au printemps. » Le prix d’achat du lait par les coopératives et l’industrie agroalimentaire est largement en-deçà du prix conforme de la FNPL. Pour décembre 2022, il était de 465,40 € informe le responsable filière. « Pour rappel, le prix conforme se calcule en fonction du prix de revient, de l’indicateur beurre/poudre et du prix allemand de référence », expliquait Jean-Manuel Vignau, responsable communication de la FNPL.
Côté bilan, la FDSEA a fait le point sur les activités annuelles. Avec des formations proposées tout au long de l’année, elle a également proposé des actions pour obtenir une meilleure rémunération pour les éleveurs. « Par rapport à la mise en application de la loi Égalim, il y a eu la manifestation avec l’OP Danone, la saisine du médiateur pour Sodiaal et Lactalis, le courrier au Criel sur l’actualisation de la formule de calcul beurre/poudre… », énumère Mikaël Gonin.
Viande du cheptel laitier contractualisée
C’est dans la loi Égalim 2 que la contractualisation écrite pour une durée de trois ans minimum est exigée depuis le 1er janvier 2023 pour les bovins laitiers. La position de la FNPL est de maintenir la dérogation pour les producteurs de veaux laitiers qui ont un chiffre d’affaires inférieur à 10 000 €. « On a pris contact avec notre juriste pour engager des discussions et c’est une obligation de fournir un contrat. On a donc élaboré un modèle en se basant sur celui d’Interbev pour les veaux laitiers et les vaches de réforme », lançait Marie-Andrée Luherne, secrétaire générale de la FNPL présente pour cette journée. Néanmoins, différentes clauses à faire paraître sur le contrat restent obligatoires. L’objet, la durée du contrat non inférieure à trois ans, la quantité et l’origine des veaux, les modalités de collecte et de livraison, celles de détermination du prix, celles de facturation et de paiement, la renégociation du prix, le cas de force majeure, la résiliation, les dispositions diverses ainsi que les litiges et droits applicables sont des clauses à faire paraître. « Il faut prendre la main sur le contrat et se l’approprier, il y a là une carte à jouer », ajoutait la secrétaire générale de la FNPL. À cela, Régis Favier, président de Bovi-coop, complétait : « il ne faut surtout pas mettre de prix fixes si je peux me permettre un conseil ».
Davantage de communication
Marie-Andrée Luherne était présente pour discuter de la conjoncture. Originaire du Morbihan où elle est éleveuse, elle partage son regret d’un manque de dialogue avec les laiteries : « on a besoin de recréer un lien et des objectifs communs avec les laiteries. Le renouvellement des générations va être compliqué mais je reste persuadée qu’on a de beaux jours devant nous ». Elle est rejointe par Mikaël Gonin sur ce point : « il faut avoir une remontée d’informations et ne pas se contenter de ce qui descend ». Les échanges sont allés bon train avec l’assemblée présente, des coopérateurs ont également discuté autour de leurs visions respectives. Un même objectif commun est ressorti pour tous les acteurs : plus de communication et de synergie. « Il faut absolument que chaque adhérent coopérateur soit présent syndicalement dans les coopératives pour qu’elles comprennent ce que le terrain veut », concluait Mikaël Gonin.
Charlotte Favarel