CÔTES-DU-RHÔNE-SEPTENTRIONALES
Sans surprise

Marie-Cécile Seigle-Buyat
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À la pointe sud du département, les vendanges étaient « attendues et espérées » selon le président de l’appellation condrieu, Christophe Pichon. Si la quantité est limitée dû notamment au gel de printemps, la qualité sera au rendez-vous.

Sans surprise
Christophe Pichon, président des condrieu

Dans le Sud, les premiers coups de sécateurs ont été donnés à la mi-septembre et ont duré une quinzaine de jours. « Les vendanges ont été très resserrées », rapporte le président de l’appellation condrieu, Christophe Pichon. Et à l’heure de dresser le bilan : il n’y a pas de surprise. Il manque de la quantité. « La récolte sera approximativement de 15-20 hl / ha. Les parcelles ont gelé au printemps provoquant d’importantes pertes sur notre secteur. Le viognier est, en effet, un cépage précoce qui débourre vite… », poursuit le président de l’appellation condrieu. Les vignerons peuvent en revanche compter sur une belle qualité de raisin. « L’appellation tire son épingle du jeu, souligne Christophe Pichon. Nous avons eu une très belle maturité sur les blancs. Nous avons eu davantage d’acidité que les années précédentes. Nous aurons des vins plus légers, moins solaires. Des vins que les consommateurs recherchent peut-être davantage ».

Une qualité au rendez-vous

Une qualité au rendez-vous donc qui permettra sans nul doute de ravir le marché, même s’il va « manquer du vin ». Ce manque a cependant pu être en partie limité par un poids des baies « historiquement haut » selon Nina Chignac, conseillère en viticulture à la chambre d’agriculture. « En 2012, dernière année de référence pour le poids des baies les plus hauts, nous avions relevé pour les côtes-rôties 390 g pour deux cents baies, 300 g pour deux cents baies en 2020 contre 450 g pour deux cents baies cette année. Cette taille a permis de compenser un peu les pertes, toutefois nous avions du mal à atteindre le taux de sucre. Il a fallu trouver le bon compromis entre maturité et état sanitaire qui commençait à se dégrader sur la fin. Toutefois, la mobilisation générale des viticulteurs a permis que tout soit rentré à temps dans un état sanitaire correct. »