Beaujolais nouveaux
La FDSEA et Jeunes agriculteurs au soutien de l’ODG

David Duvernay
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Dans un communiqué publié en ce début de semaine, Jeunes agriculteurs et la FDSEA annoncent soutenir la démarche entreprise par l’ODG beaujolais – beaujolais villages sur la mise en marché des beaujolais primeurs.

La FDSEA et Jeunes agriculteurs au soutien de l’ODG

Alors que la tension est montée entre la viticulture et le négoce pour la mise en marché des beaujolais nouveaux, pour la FDSEA et Jeunes agriculteurs, l’enjeu est le maintien d’une rémunération pour les producteurs. "C’est également une manière de soutenir et de reconnaître les efforts et la qualité du travail qui est réalisé sur les exploitations. A l’heure de la transition écologique, il n’est plus possible que les modifications coûteuses effectuées dans le vignoble pour arriver sur des labels type HVE par exemple ne soient pas prises en compte dans les coûts de production. La cuvée 2020 sera de qualité mais sera déficitaire en termes de quantité, un facteur supplémentaire à prendre en compte qui fait monter le coût de production", déclarent-ils.

Jugeant incompréhensibles les offres faites par le négoce et "ce revirement de situation par rapport aux prix du mois de mai qui correspondaient plus à une rémunération au juste prix pour le producteur", les deux syndicats mettent en avant la loi Egalim pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole. « Les organisations interprofessionnelles doivent élaborer et diffuser, dans le cadre de leurs missions, des "indicateurs de référence » des coûts de production et des indicateurs de marché. Alors que ce travail a été fait dans d’autres régions viticoles du territoire national, cela n’a pas été respecté dans le Rhône. L’interprofession se dédouane ici de respecter la loi. Pour rappel, des contrôles et des sanctions sont prévus en cas de non-respect des dispositions".

 

"On mérite mieux"

Mardi matin à Theizé, des vignerons de la commune se sont retrouvés sur l’exploitation de Pierre-Valéry Brossette, président de la section viticole de la FDSEA. Pour eux, les premières offres sur le marché vrac annoncées à 170-180 €/hl ne sont pas rémunératrices et ne correspondent pas au travail fourni tout au long de l’année. "Depuis trois-quatre ans, on notait une stabilité des cours sur le marché vrac, supérieurs à 200 €/hl. Ce n’est pas la fortune mais c’est le minimum syndical pour couvrir nos coûts de production. Là, c’est une rupture dans un contexte difficile avec la perte de marchés sur deux voire trois mois à cause de la Covid-19 et une sécheresse qui a impacté nos volumes récoltés cette année", explique un vigneron dont l’impression est partagée par tous. Inquiet de la baisse générale de commandes de primeurs, ils mettent aussi en avant la qualité des beaujolais nouveaux produits depuis plusieurs années et les taxes et charges supplémentaires qui pèsent sur la filière viticole. "Certes, c’est un marché d’offre et de demande. Mais ça ne justifie pas une baisse des cours. On mérite mieux", clament-ils.