MSA Ain-Rhône
Á vos côtés, quoiqu’il arrive

Emmanuelle Perrussel
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La mutualité sociale agricole a réuni ses délégués à Anse le 16 novembre. L’occasion de revenir sur l’activité 2020 qui a été bouleversée par la crise sanitaire et de tracer des pistes pour l’avenir.

Á vos côtés, quoiqu’il arrive

Dans ses propos d’introduction, le président de la MSA Ain-Rhône Olivier de Seyssel a signalé « l’importance de se réunir, cette fois en présentiel, afin de garder le lien qui permet de faire fonctionner le réseau et qui a pu être quelque peu endommagé pendant cette crise sanitaire ». La pandémie et ses confinements successifs ont évidemment impacté la mutualité sociale agricole, dans son fonctionnement et ses activités.

Activités chamboulées mais intenses

Le rapport d’activités a été présenté par le directeur général Jean-Marc George et son équipe. « Pendant la crise, on était présent pour assurer notre mission de service public et plus encore », a tenu à souligner Jean-Marc George. L’offre de services de base a été détaillée, notamment à travers quelques chiffres : 127 000 personnes sur les deux départements en 2020 ont pu bénéficier de prestations famille, retraite ou encore santé pour un montant total de 507,3 millions d’€. « L’activité a été beaucoup plus importante sur le champ de la santé en 2020 avec davantage d’indemnités journalières versées, d’accompagnement de personnes en situation de précarité… Pour la partie cotisations, ce sont 290 millions d’€ qui ont été prélevées avec là aussi, une année particulière où des délais de paiement, des accompagnements ont été accordés. Notre caisse a dû faire face à un surcroît d’activité, tout en encaissant moins de cotisations ! », note le directeur.

Le contexte a par ailleurs entrainé une évolution de la relation avec l’adhérent : davantage de dématérialisation et de proximité. « Nos adhérents sont globalement plus satisfaits : les réclamations ont diminué de 65 % entre 2018 et 2021, le délai moyen de traitement s’est considérablement amélioré (de 81 jours en 2018 à 15 jours en 2021) et 86 % des réclamations obtiennent une réponse dans les vingt-et-un jours », ajoute l’équipe de M. George.  

L’activité sociale et sanitaire dispose d’un budget de 2,06 millions d’€ dédié pour les trois-quarts au financement de prestations individuelles extralégales (accompagnement des personnes âgées, des enfants, de la famille et de la jeunesse, des actifs fragilisés) ; d’actions individuelles ou collectives (aide au répit, ateliers de prévention…) et de subventions (soutien aux territoires ruraux, MSA Solidaire…). La partie sanitaire comprend les missions de contrôle médical, gestion du risque et prévention santé (Instants santé, bilan +10 +20 +30, dépistage de la rétinopathie diabétique…), « avec de nombreux projets : prévention des risques d’addiction chez les jeunes, prévention des risques cardiovasculaires, etc. »

Concernant l’activité liée à la santé sécurité au travail, sur le budget 2020 de 297 000 €, à cela s’ajoutent près de 100 000 € dédiés à des actions de prévention contre la Covid-19 : accompagnement des entreprises, accompagnements individuels, recherches, communication. Le nouveau plan 2021-2025 a pour axes la préservation de la santé dans le travail, l’accompagnement de projets et de transitions, le développement des relations de service.

Des élus à remobiliser

Joëlle Morandat et Paul Bordet, respectivement présidents des comités départementaux de l’Ain et du Rhône, ont ensuite présenté l’activité de la vie mutualiste. « Dans un contexte où la MSA a été fortement impactée dans son mode de fonctionnement, elle a pourtant su réagir rapidement et efficacement pour mener à bien ses missions essentielles et rester au service de ses adhérents. Il n’en a pourtant pas été de même pour la dynamique de notre réseau d’élus locaux et de notre ancrage territorial, mis à mal par les évolutions incessantes et imprévisibles des directives sanitaires et les restrictions successives au niveau du relationnel. Plusieurs actions de solidarité, de proximité ont pu être initiées, pour être aux côtés de ceux qui ont été particulièrement fragilisés par cette pandémie. »

Parmi ces actions, les élus ont mentionné des rendez-vous entre délégués (rencontres d’automne, rendez-vous des élus…) ; des actions sur le terrain telles que participation aux fêtes de l’agriculture ; des actions MSA solidaires : soutien de la filière viticole beaujolaise en lien avec Rebonds, relais de l’appel à projets « 50 projets pour répondre à la crise sanitaire » ; remise de paniers alimentaires à 700 salariés et financement d’achat de produits dans des magasins de producteurs, à hauteur de 20 000 €. Des formations, des newsletters, des webinaires  ont pu se tenir et une émission de radio dédiée aux élus a été lancée en 2021.

« Cette crise nous a surpris et quelque peu déstabilisés et paralysés mais elle a modifié nos habitudes et nos façons de travailler, elle a élargi nos horizons pour innover, gagner en efficacité et inventer la MSA de demain », a ajouté Paul Bordet, qui en a appelé les élus « à se mobiliser pour que notre MSA retrouve sa place sur les territoires car c’est de la qualité de son enracinement local que dépend la vitalité de notre MSA ».

Des réussites et des défis

Dans son rapport moral, Olivier de Seyssel a mis l’accent sur les réussites. « Le portage des valeurs qui guident la MSA, comme le mutualisme et la solidarité nous ont permis de rester présents ». Il a notamment salué la mobilisation de la MSA aux côtés de l’ensemble des organisations professionnelles agricoles et de la FNSEA, qui a permis d’obtenir une aide exceptionnelle dans le cadre du gel . « D’autres victoires pour les exploitants méritent d’être soulignées : la revalorisation des pensions d’invalidité, la réduction du délai de carence des indemnités journalières Amexa, le congé paternité ou la revalorisation pour les retraites d’exploitants (loi Chassaigne). » Au niveau local, la MSA Ain-Rhône s’est démarquée avec la radio des élus dont la prochaine émission sera sur le thème de la loi Chassaigne ; la réouverture du centre de vacances Les Glaciers aux deux Alpes », a poursuivi Olivier de Seyssel.

Il n’en reste pas moins de nombreux défis. « La convention d’objectif et de gestion a été signée au niveau national mais nous enlève une fois de plus, des moyens et des effectifs qui vont nous manquer dans les cinq années à venir. Il nous faut avancer et garder notre vision locale des besoins et spécificités territoriales. La convention définit les grandes orientations autour de 3 axes : garantir un service socle de qualité, performant et homogène : mobiliser le guichet unique pour déployer les politiques publiques de manière adaptée aux enjeux du monde agricole et répondre au besoin de proximité des populations ; renforcer le pilotage de la performance du régime. À nous d’en trouver une déclinaison locale adaptée, en conservant notre ADN : le guichet unique !  La MSA Ain-Rhône, située en tête du classement des caisses du réseau, est déjà en route », a conclu Olivier de Seyssel.

Table ronde / Les conditions du bien-être en agriculture

Table ronde / Les conditions du bien-être en agriculture

 À l’issue de la partie statutaire, des intervenants de terrain et des administrateurs ont échangé sur les conditions du bien-être en agriculture. La MSA soutient des dispositifs visant à prévenir les situations délicates.

À la fin de l’assemblée générale, Colette Darphin, vice-présidente du Département du Rhône en charge de l’agriculture, a souligné les liens existants entre la MSA et le conseil départemental, rappelant par la même occasion que « l’ADN du Département, c’est la solidarité ». Une solidarité qui, à la MSA, se décline de plusieurs façons comme l’on montré les participants à la table ronde.

Guy Ginon, administrateur, a par exemple énuméré les aides qui existent à destination des personnes âgées : humaines, matérielles, psychologiques. Il a notamment démontré que « pendant la crise sanitaire, Internet a ouvert de nombreuses portes en permettant aux plus anciens de commander des courses en ligne, de réaliser des téléconsultations, de garder le lien avec l’extérieur grâce à des visioconférences. Dans l’Ain, par exemple, des sessions de formation à Internet existent à destination des personnes du 3e âge et sont soutenues par la MSA ».

La MSA en action

Ghyslaine Thomas, elle aussi administratrice, a mis en exergue l’aide d’Internet pour assurer la continuité pédagogique auprès des jeunes, pendant la crise. « La MSA peut aussi être un partenaire du bien-être : faire profiter les jeunes de ses centres de vacances, soutenir la formation des personnels des établissements scolaires (MFR) à la prévention de certains risques, accompagnement des familles dans des situations particulières… », a-t-elle ajouté.

Yann Pomarès, infirmier de santé du travail, a donné un aperçu de la « cellule stop mal-être : se parler pour agir », un dispositif interne à la MSA, dont l’objectif est de lutter contre/prévenir le mal-être et le suicide d’adhérents. Il a par ailleurs expliqué le protocole burn-out, dispositif interne également, qui s’adresse aux salariés en situation d’épuisement professionnel.

Nadège Fellot, administratrice, a rappelé l’existence du dispositif Rebonds, coanimé par la chambre d’agriculture et la MSA dont l’objectif est d’analyser la situation d’un exploitant en difficultés multiples et de lui proposer des accompagnements éventuels. Elle a aussi abordé le fonctionnement du réseau Sentinelles (MSA, chambre d’agriculture et Solidarité Paysans) qui vise les exploitants en difficultés multiples et qui est expérimenté sur le secteur Beaujolais depuis juin 2021.

Le mot de la fin revenait à Olivier de Seyssel, qui après avoir parlé de l’aide au répit, a insisté sur « la nécessité d’agir, d’arriver tôt et de mettre tout le monde autour d’une table pour être efficaces ».

Bruno Chrétien, président de Factorielles et président de l'Institut de la protection sociale était invité. Il est intervenu sur l’importance d’un régime spécifique comme la MSA,