Élevage
7 vaches à plus de 100 000 kg de lait

Emmanuelle Perrussel
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Quentin Velut et Marc Bouchet sont les associés de l’EARL du Petit Ramard à Condrieu. Un élevage laitier qui s’est fait remarquer à maintes reprises dans les palmarès de concours et pour son nombre de vaches à la productivité impressionnante.

7 vaches à plus de 100 000 kg de lait

L’EARL du Petit Ramard a été créée par Robert Chambe et son épouse, au début des années 1980 lorsqu’ils ont acheté leur premier troupeau holstein en Savoie. Depuis 2013, lorsque sonne l’heure de la retraite, Quentin Velut, jeune homme originaire de Savoie et son oncle Marc Bouchet également Savoyard ont repris le flambeau et élève aujourd’hui 36 vaches prim’hoslteins dont l’intégralité de la production est transformée à la ferme (100 % de la production depuis août 2020), avec l’appui de 7 salariés. La gamme de fromages (tommes, blancs, lactiques, raclette, yaourts…) est commercialisée via un marché, des magasins de producteurs, plusieurs enseignes de la grande distribution et quelques épiceries.

Multiples distinctions

Présent dans le palmarès du concours des Fermiers d’or 2021 avec une médaille d’argent pour la tomme (voir notre édition du 11 novembre), la ferme s’est aussi distinguée à plusieurs reprises dans les concours de vaches (départemental, Sommet de l’élevage…). Cette année par exemple, Bonanza, la vache préférée de Quentin, a été élue meilleure laitière au concours départemental de Sainte Consorce et a reçu la mention honorable grande championne. À Cournon, elle est ressortie meilleure laitière pour la 3e fois. À noter par ailleurs que l’animal a été élu vache de l’année en 2019 par les éleveurs du syndicat holstein départemental selon trois critères : production (lait et taux), reproduction (intervalle vêlage-vêlage) et économique (lait par jour de vie).

D’année en année, les progrès sont considérables avec une augmentation conséquente de la production de lait par vache. Au niveau national, l’élevage du Petit Ramard est connu et reconnu pour la qualité de son travail, avec 10 vaches qui ont atteint les 100 000 kg de lait produits. Sept d’entre elles sont toujours sur la ferme : Apie 151 025 kg, Bonanza 150 329 kg, Ella 147 738 kg, Éolia 118 824 kg, Épine 114 119 kg, Florette 114 486 kg, Galaxie 101 547 kg et trois autres l’ont quitté : Vania (Finley) 126 745 kg, Césarine (Restell) 106 739 kg et Étole (Shottle) 101 809 kg. En 2019 par exemple, l’association Prim’Holstein France a élu l’EARL du Petit Ramard « meilleur éleveur Prim'holstein » et a désigné Galaxie « vache de l'année ».
À l’heure actuelle, 21,88 % des vaches traites sont à plus de100 000 kg et 20 % des vaches présentes, ce qui permet à l’élevage de se faire remarquer par Holstein international.

La recette de la réussite

« Les nombreuses années de sélection et de travail effectuées par Robert Chambe ont donné d’excellentes bases », tient à souligner Quentin Velut, avant de détailler sa conduite d’élevage. Selon lui, il faut commencer par réaliser de bons accouplements, élever ses génisses rigoureusement et les faire vêler le plus tôt possible (entre 22 et 24 mois). « Il faut aussi tout calculer dans l’optique d’offrir le meilleur aux vaches, cela commence par la réussite des 3 fourrages de base : ensilage herbe, ensilage de maïs et foin. C’est la base pour avoir du lait, reste ensuite à l’équilibrer avec des correcteurs azotés et des minéraux. La rigueur dans la distribution du fourrage, aussi bien sur les horaires que sur la présentation de la ration, est elle aussi essentielle. Hachée très fine, cette ration permet de maximiser l’ingestion. Toute l’année, les vaches sont nourries à l’auge et pâturent du 15 mars au 15 juin, elles restent à l’extérieur jusqu’au 15 octobre, ce qui est bon pour leurs pattes et leur musculature », détaille l’éleveur. Patrice Dubois, directeur de Rhône conseil élevage, qui suit cette ferme, ajoute : « la ration est avant une ration simple et du Rhône et reproductible chez tous les éleveurs. La base est l'ensilage de maïs en quantité raisonnable ; l'or vert un top ensilage d'herbe. Cette ration est non triable. Le niveau d'ingestion fourrages est très fort avec des conservations de silos très bonnes de la céréale stabilisée à 2 kg (orge), du maïs grain fin broyée et de la graine de lin extrudée et un correcteur adapté à la production ».

Au niveau de l’hygiène, « l’hyper propreté est primordiale pour éviter les maladies, les mammites et pour faire en sorte que nos vaches vieillissent bien. On les tond (arrières, sous le ventre, mamelles). Concernant l’aire paillée, nous nous attachons à retourner les bouses et à pailler deux fois par jour. Un curage est effectué chaque semaine, ce qui permet d’économiser de la paille et d’assurer la propreté des vaches. L’hygiène à la traite est par ailleurs drastique. Toutes ces mesures vont évidemment dans le sens du bien-être animal », poursuit Quentin.

Dans le sens de l’animal

Ce dernier met l’accent sur le préventif pour la santé de son troupeau. « Je renforce leur immunité grâce à des cures de sélénium, un hépatoprotecteur assure aussi le bon fonctionnement du foie. Les vaches sont taries à 60 jours, ce qui garantit le bon séchage de la mamelle et un repos à l’animal. Mes vieilles vaches (4 lactations et plus) reçoivent une injection de vitamine D3. » Injection d’oligo-éléments, ration de préparation au vêlage, parage des 4 pieds au tarissement, l’EARL du Petit Ramard fait le maximum pour éviter que les problèmes ne s’installent, ce qui a pour effet de favoriser la longévité des vaches dans les meilleures conditions. « On est en outre pointu sur le suivi de la reproduction au moins une fois par mois », complète l’agriculteur.

Son objectif et sa source de motivation : faire vieillir ses vaches et s’entourer de gens compétents pour aller dans le sens de l’animal et ne rien laisser au hasard. Quentin caresse aussi le rêve d’emmener Bonanza défiler sur le ring de Swiss Expo à Lausanne en Suisse…