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Label bas carbone, perturbateurs endocriniens, gestion des risques...

Simon Alves
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L'essentiel de l'information agricole nationale et régionale de ces dernières heures, à lire chaque lundi, mercredi et vendredi dès 9 h.

Label bas carbone, perturbateurs endocriniens, gestion des risques...

Label bas carbone: Barbara Pompili espère vendre 30 millions d’euros de crédits

Barbara Pompili «va lancer un appel auprès de toutes les entreprises prêtes à s’engager sur des financements du label bas carbone d’ici la fin de l’année», indique l’entourage de la ministre de la Transition écologique à l’occasion d’un échange avec la presse le 25 août. La ministre espérerait convaincre collectivités et entreprise de s’engager sur 1 Mt de crédit carbone, représentant un financement de 30 millions d’euros sur le marché volontaire. CarbonAgri, haies et vergers: comme le rappelle le ministère, dans le secteur agricole, trois méthodes ont déjà été labellisées, représentant 140 000 t de CO2 évitées. Le secteur forestier à lui seul aurait de son côté généré 165 000 t de crédits. Trois nouvelles méthodes agricoles seront publiées d’ici la fin aout: celle d’Arvalis pour les grandes cultures, Eco-méthane en alimentation des bovins, Sobas-Eco TTm concernant les baisses des utilisations d’engrais. Une quatrième sera validée dans le secteur de la rénovation des bâtiments, en favorisant les matériaux bio-sourcés. Le ministère souligne que la loi Climat et résilience représente des perspectives de compensation «importantes», notamment grâce aux efforts demandés au secteur aérien, qui pourraient s’élever à 1 Mt de crédit dès 2022, et 2 Mt de CO2 à partir de 2024, pour un financement évalué à 60 millions d’euros. «Ce sera à la ministre de convaincre les compagnies de favoriser les projets français, mais ce n’est pas une obligation réglementaire», précise l’entourage de Barbara Pompili.

Agroalimentaire: obligation de publier les listes des perturbateurs endocriniens

En application de la loi sur l’économie circulaire de 2020, le gouvernement a publié le 25 août un décret qui impose à «toute personne» mettant en marché des produits alimentaires de publier la liste des perturbateurs endocriniens avérés et présumés dans ses produits, dont les substances biocides et phytopharmaceutiques. Les metteurs en marché devront communiquer ces listes «soit sur une page internet dédiée et comportant une interface de programmation applicative, soit au moyen d’une application désignée par arrêté», explique le gouvernement. Un format ouvert permettra ensuite à des plateformes de type Yucca ou Open Food facts «d’exploiter ces informations et ainsi de mieux informer le consommateur». Les perturbateurs endocriniens «suspectés» seront uniquement soumis à cette obligation dans le cas de produits «présentant un risque d’exposition particulier». La liste des produits et leur classement feront l’objet d’un autre arrêté à paraître, «sur proposition de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail». L’obligation s’appliquera alors «au plus tard six mois» après la publication ce second arrêté, précise le gouvernement.

Oléoprotéagineux: deux nouvelles cotisations interprofessionnelles sont lancées (JO)

Deux nouvelles CVO (contributions volontaires obligatoires) sont créées dans la filière oléoprotéagineuse, selon un arrêté au Journal officiel le 25 août portant extension de l’accord interprofessionnel Terres Univia du 23 juin. Leur montant au titre des campagnes 2021-22 à 2023-24 s’élève à 0,10 €/t pour les collecteurs de colza, tournesol, soja, lin oléagineux; 0,25 €/t pour les transformateurs et utilisateurs de pois protéagineux, féverole, lupin. Le produit des CVO sera affecté au financement d’actions parmi lesquelles figurent la recherche pour valoriser les produits, des études visant à améliorer la qualité des produits, la «recherche, en particulier de méthodes culturales permettant la limitation de l’usage de produits phytosanitaires ou vétérinaires et assurant la préservation des sols et la préservation ou l’amélioration de l’environnement», selon l’accord Terres Univia diffusé le 26 août au Bulletin officiel. Ces cotisations contribueront à la mise en oeuvre de grands objectifs définis notamment dans les plans Souveraineté protéinique, Transition agricole durable, Biocarburant et bioéconomie, Transitions alimentaires, poursuit le texte.

Vin: la filière présente sa stratégie d’adaptation au changement climatique au ministre

Les principaux dirigeants du secteur du vin ont présenté le 26 août au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie la stratégie de la filière viticole d’adaptation face au changement climatique. Sept domaines d’action prioritaires ont été retenus, qui visent notamment à favoriser un matériel végétal adapté, agir sur les pratiques œnologiques, suivre les évolutions du marché et garantir la production, ou encore renforcer la recherche, le développement, le transfert et la formation. L’objectif est de «permettre, grâce à l’innovation, de sauvegarder la valeur, la spécificité et la diversité des régions viticoles, des AOP et des IGP», indique un communiqué de l’Inao. Les travaux de la filière se sont appuyés sur le méta-programme Laccave de l’Inrae et sur les contributions de plus de 600 acteurs de terrain représentant l’ensemble des bassins viticoles «dans une démarche de science participative».

Luzerne: Tereos Nutrition animale s’intéresse à la vente de pellets en direct

La coopérative sucrière Tereos a présenté le 25 août une offre en luzerne visant à «relancer» sa vente directe au sein de la branche Nutrition animale. Cette offre, destinée aux adhérents, repose sur des granulés de luzerne déshydratée à 5 €/t de moins que le leader Désialis (soit 189,60 €/t en août pour les pellets à 18% de protéines), a détaillé en conférence de presse David Sergent, directeur du pôle Coopérateurs. Une remise estivale de 30% sur le coût de transport est aussi accordée, d’autant plus intéressante que les 3700 éleveurs visés (sur les 12 000 betteraviers du groupe) sont pour la plupart excentrés au nord. Dans l’organisation de la filière, c’est Désialis qui assure la commercialisation. Tereos Nutrition animale est un de ses cinq fournisseurs, à partir de quatre usines de déshydratation qui concernent 760 producteurs de luzerne et 10 500 ha. L’idée est donc de proposer aux coopérateurs un approvisionnement direct en pellets pour nourrir leurs animaux. «L’adhérent est au centre du projet de la nouvelle gouvernance, a expliqué Jean-Jacques Mennesson, vice-président du conseil de surveillance. On veut lui apporter tous les services possibles.»

Gestion des risques: le Caf appelle l’Etat à soutenir les investissements de prévention

Dans un communiqué du 26 août, le Caf (FNSEA, JA, APCA, CNMCCA) appelle le gouvernement à statuer rapidement sur la réforme du système de gestion des risques (assurance récolte, FNGRA) pour aboutir à «une réforme ambitieuse dès cette année». «Les décisions du gouvernement (…) sont urgentes et capitales», et l’attente des producteurs et des filières est «immense», déclare le CAF, citant les aléas qui se sont succédé depuis le printemps (gel, pluies et inondations, orages, incendies). Alors que les arbitrages interministériels sont attendus en septembre (voir l'Agrafil daté du 28 juillet) - notamment sur le montant des fonds publics qui seront alloués à la réforme, son mode de financement, les conditions d’indemnisation et la gouvernance -, le Caf appelle également l’Etat à soutenir les agriculteurs dans leur adaptation aux changements climatiques. «Ils doivent être accompagnés dans leurs changements de pratiques et dans les investissements nécessaires», assène le communiqué.

Pommes, poires: l’ANPP confirme les moindres récoltes en 2021

Lors du lancement de sa campagne pommes et poires 2021, le 26 août, l’ANPP a confirmé les tendances de récolte annoncées le 29 juin: la récolte de pommes sera «petite», et celle de poires sera «faible». En poires, la France table sur une récolte de 57 000 tonnes de fruits, soit une baisse de 57% par rapport à 2020. Une perspective «effectivement faible et qui laisse d’ores et déjà un certain nombre de producteurs sur le carreau, sans récolte à commercialiser», a indiqué le responsable des affaires économiques de l’ANPP Vincent Guérin. En pommes, la France table sur une récolte de 1,375 million de tonnes. «On est sur le même niveau que l’an passé, c’est une récolte qui est petite, mais à laquelle on ne s’attendait pas forcément dans les semaines qui ont suivi le gel, et qui est donc plus importante que prévue», a souligné M. Guérin. Par ailleurs, l’ANPP va investir 150 000 € dans la lutte contre la francisation, en partenariat avec l’AOP pêches abricots, l’AOP tomates concombres et le laboratoire Eurofins. Le but est de développer une base de données des caractéristiques des fruits liées au terroir pour détecter plus facilement la fraude.