Chambre d'agriculture
Des enjeux transversaux avec les partenaires

Charlotte Favarel
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Première réunion de ce genre, la chambre d’agriculture du Rhône s’est réunie avec ses quatorze partenaires le 4 avril, à la maison des agriculteurs de Brignais. Échanges de pratiques, de visions, le temps a été fructueux et les enjeux transversaux. 

Des enjeux transversaux avec les partenaires
Animateurs et présidents étaient présents pour cette première réunion organisée par la chambre d’agriculture du Rhône.

« C’est une première de réunir ensemble les groupes existants dans le département, introduit Pascal Girin, président de la chambre d’agriculture du Rhône. La chambre a investi dans l’animation de terrain pour créer des échanges et de la synergie avec ces différents groupes partenaires. Si on se rencontre tous en même temps aujourd’hui, c’est pour échanger, voir ce qui est fait chez les uns et peut être applicable chez les autres, s’inspirer et ramener les informations sur le terrain. » Avec quatorze groupes présents dans le Rhône, ce ne sont pas moins de 1300 exploitations accompagnées, soit un quart au niveau départemental.  

Des identités diverses pour une synergie commune

L’enjeu de cette réunion est surtout de « maintenir la dynamique des groupes existants, d’accompagner ceux qui émergent et de faire durer l’activité grâce à des thématiques innovantes », partage Pascal Hardy, responsable de pôle productions et filières végétales à la chambre d’agriculture du Rhône. L’objectif serait d’augmenter de 150 le nombre d’agriculteurs engagés dans les groupes, d’ici la fin de l’année 2024.

Dans le Rhône, les groupes s’organisent en trois catégories : huit groupes filière (BTM, AFREL, ARB, Califruits, GEDA de l’Ozon, ODG coteaux-du-lyonnais, ATCR et Terra Vitis), qui représentent 770 agriculteurs et bénéficient de 876 jours conventionnés ; quatre groupes projet (Biojolait, Vigneron·ne·s du vivant en Beaujolais, GIEE Conserva’Terre des Monts, GIEE de l’ACOR), représentant 70 agriculteurs et 135 jours conventionnés. Et enfin, deux groupes collectifs, Paragrêle et Beaujolais maturation, représentant 490 agriculteurs et 150 jours conventionnés.

Savoir valoriser les pratiques et communiquer

Tout au long de la réunion, les quatorze groupes se présentent et échangent sur leur fonctionnement. Certains demandent comment font les autres pour avoir du monde à intégrer. D’autres réfléchissent sur leur outil de communication pour faire le lien entre les adhérents et les techniciens plus facilement. « Sur les 122 exploitations adhérentes, certaines font 1000 m2 et d’autres 300 ha. On réfléchit à un outil d’information qui serait simple d’accès et réactif, qui pourrait aussi être utilisé pour d’autres groupes. On a trop d’adhérents pour créer un groupe WhatsApp », partage Martial Moretton, président du BTM et maraîcher à Chabanière.

L’importance du travail collectif a aussi été discutée lors de la réunion. « Notre base de départ est un travail collectif sur l’irrigation, témoigne Gilbert Barnachon, président du GEDA de l’Ozon. C’est un sujet qu’on peut travailler et affiner au niveau individuel aussi. » Comme pour d’autres groupes, le GEDA veut travailler sur sa communication, « il est important de se connaître pour mieux se présenter et mettre en avant son territoire ».

D’autres groupes, comme Terra Vitis, ont décidé de faire appel à des professionnels pour valoriser leur démarche. « On est accompagné par une agence de communication », précise Sylvain Paturaux, président. Si Terra Vitis propose depuis vingt-cinq ans un cahier des charges établi par les vignerons et pour les vignerons, avec la multiplication des certifications, « localement, on voit une baisse d’adhérents ». Pour Gilbert Barnachon, l’exemple de Terra Vitis « représente bien les problèmes qu’on peut connaître. Vous étiez précurseurs et vous vous êtes fait noyer dans la masse. Il y a un vrai travail à faire pour valoriser ce qu’on fait, on doit y réfléchir collectivement. Notre enjeu c’est le local et savoir comment mettre en avant les pratiques des agriculteurs. Il faut valoriser notre identification ».

L’adaptation au changement climatique

« Les préoccupations sont communes pour l’avenir, le changement climatique est un sujet transversal à tous les groupes. Il est important de mettre en avant tout ce qui est fait par les agriculteurs en ce sens », conclut Pascal Girin. Il insiste également sur la partie communication, « il faut redonner confiance aux citoyens ». Vincent Pestre, président de Paragrêle 69 le rejoint : « ce serait bien de montrer ce qu’on fait déjà, sur quoi on est engagé et jusqu’où on est capable d’aller en matière d’adaptation ».

Cette réunion a permis d’échanger sur des enjeux communs comme la valorisation des actions sur le terrain et la communication. Une manière de s’inspirer les uns des autres et de partager son expérience.

Charlotte Favarel

Organisation des 14 groupes reliés à la chambre d’agriculture du Rhône