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Future Pac, blé tendre, loi climat, OGM saccagés...

Simon Alves
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L'essentiel de l'information agricole nationale et régionale de ces dernières heures, à lire chaque lundi, mercredi et vendredi dès 9 h.

Future Pac, blé tendre, loi climat, OGM saccagés...

Future Pac: les chambres d'agriculture sortent un simulateur sur les éco-régimes

En septembre, les chambres d'agriculture sortiront un «outil numérique» permettant, au niveau de l'exploitation, de «simuler de façon assez fine les obligations à remplir pour rentrer dans les éco-régimes» de la future Pac, a annoncé le président de l'APCA Sébastien Windsor le 24 août. Cet outil permettra aussi de déterminer «ce qu'il faut mettre en place pour atteindre les objectifs des éco-régimes», précise l'agriculteur de Seine-Maritime. Le but de l'APCA: «Qu'un maximum d'agriculteurs soient en capacité d'aller chercher les éco-régimes dès la première année de mise en place». Dans la future Pac qui sera appliquée en 2023, 25% des aides directes du premier pilier seront consacrés aux éco-régimes, et donc conditionnés à des mesures environnementales supplémentaires. L'initiative de l'APCA sera suivie par le lancement, en janvier 2022, d'un calculateur permettant de «mieux comprendre l'impact financier de la nouvelle Pac». Par ailleurs, le président de l'APCA a indiqué que «les discussions sont très avancées» sur le contrat d'objectifs et de performances avec l'Etat, qui sera présenté le 30 septembre. Autre temps fort de la rentrée des chambres: le lancement le 12 octobre du réseau de magasins affiliés à Bienvenue à la ferme, baptisé «Fermes And Co».

Blé tendre: une récolte française «décevante», estimée à moins de 35 Mt (Agritel)

La société de conseil Agritel a chiffré le 24 août la production française de blé tendre en dessous de 35 Mt, «une récolte décevante en quantité et en qualité». Son estimation de 34,9 Mt, tirée d’un panel d’opérateurs, «n’atteint pas la moyenne des dix dernières années», selon un communiqué. Elle est inférieure à celle du ministère de l’Agriculture, à 36,7 Mt le 1er août. «Début juin, les cultures étaient prometteuses», explique le d.g. Michel Portier, cité dans le communiqué. «La récolte 2021 s'annonçait dans le top 4 des meilleures productions historiques à près de 38 Mt. A la fin des moissons, c'est une vraie déconvenue.» Pour cause, les «intempéries à répétition pendant l'été ont pénalisé le bon remplissage des grains et en ont dégradé la qualité», selon lui. «Nos débouchés meuniers traditionnels pourront toutefois être honorés», estime Michel Portier, alors que la part de blé fourrager sera quant à elle «bien supérieure aux autres années», d’après le communiqué. Cela s’inscrit dans un contexte de marché mondial sous tension. Le prix du blé sur Euronext est «au plus haut depuis huit ans», note Agritel, avoisinant 250 €/t sur l’échéance décembre 2021, soit «une hausse de 35% sur un an».

Pomme de terre: des attaques inédites de mildiou font grimper les coûts (planteurs)

L’UNPT (producteurs de pommes de terre, FNSEA) a alerté le 24 août sur une «pression maladie (mildiou notamment) jamais observée» auparavant, responsable d’une «hausse significative des coûts» de protection des cultures cette année. Elle demande aux décideurs politiques de «faire preuve de pragmatisme pour que nous disposions, aujourd’hui comme demain, de solutions innovantes pour lutter contre le mildiou et les nouveaux risques liés aux changements climatiques», selon un communiqué. Si rien n’est fait «à l’horizon de cinq ans», les producteurs de pommes de terre seront «dépourvus», d’après l’UNPT. La récolte 2021, malgré ces attaques inédites de mildiou, est estimée par l’organisation «entre 6,4 et 6,9 Mt» de pommes de terre de conservation, avec des rendements situés dans la moyenne 2016-20.

Incendies: la chambre d'agriculture du Var satisfaite de l’écoute du gouvernement

Dans un entretien à Agra Presse le 24 août, la présidente de la chambre d’agriculture du Var Fabienne Joly s’est réjouie de la «visite de soutien» conjointe du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie et de la Secrétaire d’Etat à la biodiversité Bérangère Abba, le même jour, à la suite des incendies qui ont touché au moins 1000 hectares de vignes et autres cultures dans le département. «On a eu une réouverture des discussions afin de revenir à une cogestion équilibrée de la réserve naturelle nationale des Maures en ce qui concerne les espaces agricoles», a-t-elle indiqué. L’idée est «de se remettre tous autour d’une table (…) et de travailler conjointement ensemble: la chambre d’agriculture, les EPCI, l’ONF et bien entendu la réserve naturelle», a précisé Mme Joly, rappelant que «jusqu’à présent la cogestion était unilatérale et avec beaucoup d’opposition». L’enjeu est d’améliorer les pratiques d’entretien du massif forestier tant pour protéger les vignes que la biodiversité, dans un territoire «avec une typicité de collines et particulièrement vulnérable aux sécheresses», a-t-elle souligné. «Nous restons dans l’attente de la prochaine réunion avec impatience».

La loi Climat est publiée au Journal officiel

Signée par le président de la République, le Premier ministre et près de onze ministres, la loi Climat et résilience a été publiée le 24 août au Journal officiel. Conformément à la décision du Conseil constitutionnel (lire l'Agrafil daté du 16 aout 2021), la version définitive ne prolongera pas la possibilité pour les acheteurs publics de conclure des marchés inférieurs à 100 000 euros sans mise en concurrence dans le secteur alimentaire. Cette mesure, mise en place durant l’état d’urgence sanitaire et soutenue par les parlementaires, faisait pourtant partie des points salués par la FNSEA, dans un communiqué du 22 juillet à l’issue de la Commission mixte paritaire. La loi instaure en revanche comme prévu un dispositif de lutte contre l’artificialisation dans l’ensemble des documents d’urbanisme, avec pour objectif de diviser par deux la consommation de terres sur les dix prochaines années par rapport à la décennie précédente. Elle entérine également l’obligation d’un menu végétarien hebdomadaire dans les cantines scolaires, et prévoit la création d’un plan d’action national sur les engrais, inspiré d’Ecophyto. Selon l’entourage du ministère de l’Agriculture, les premiers décrets d’application des mesures concernant le secteur agricole pourraient être publiés «très rapidement», dans les prochaines semaines.

Mutagénèse: un champ de tournesol saccagé par des anti-OGM dans l’Aveyron

Les Faucheurs volontaires d’OGM ont revendiqué, le 20 août via un communiqué, le saccage d’un champ de tournesol à Ambeyrac (Aveyron), «dénonçant une nouvelle fois la culture en plein champ de plantes génétiquement modifiées». Cette action, dans la nuit du 18 au 19 août, a visé une parcelle d’essai mené par le semencier RAGT sur 1 ha en tournesol oléique Clearfield Plus, variété rendue tolérante aux herbicides (VRTH). Le collectif veut alerter sur «ces plantes imbibées de poisons [qui] impactent gravement la santé humaine, la biodiversité animale, la vie des sols, la qualité de l’eau». Il reproche au gouvernement de ne pas appliquer une décision du Conseil d’Etat ayant statué le 7 février 2020 que certaines variétés obtenues par mutagenèse doivent respecter la réglementation OGM. L'exécutif «n’a toujours rien fait et se trouve donc hors la loi», d’après le communiqué. RAGT, en proie à de récurrentes destructions par des militants, annonce porter plainte. Le semencier dit «travailler dans le respect total des réglementations». De son côté, le collectif Marre des faucheurs fustige la «violence» des anti-OGM et leur reproche de s’en prendre aux VRTH, «une innovation majeure pour optimiser et réduire l’utilisation des produits phytosanitaires».