FORMATION
E-Cab appréhende la conduite d’engins agricoles avec la réalité virtuelle

Charlotte Favarel
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E-Cab appréhende la conduite d’engins agricoles avec la réalité virtuelle
L’E-Cab propose différents exercices, autant pour la sécurité routière que pour manier les engins agricoles.

Direction le lycée agro-viticole Bel Air de Belleville-en-Beaujolais. Le mercredi 16 novembre se tenait l’inauguration du simulateur de conduite d’engins agricoles E-Cab. Modernité oblige, l’événement se tenait entre les murs du château datant du XIXe siècle, un contraste de goût. C’est dans le cadre du programme Vinum, qui a pour objectif d’accélérer la transition numérique des formations aux métiers de la filière viticole, que le lycée Bel Air s’est doté de ce grand jouet de réalité virtuelle. « Le programme est une convention tripartite entre le lycée Bel Air, la communauté de communes Saône Beaujolais (CCSB) et la fondation Unit, précise Albane Morel, responsable au service agriculture de la CCSB. Est aussi compris dans le programme, un autre simulateur pour la taille de la vigne qui est en cours de développement. »

Une attractivité pour le métier

« Il faut voir l’innovation comme une clé de la réussite du vignoble, lançait Jérémy Thien, vice-président à la ruralité, à la viticulture et à l’agriculture de la CCSB et conseiller régional, le renouvellement des générations est un outil essentiel et le dispositif E-Cab sert à l’attractivité du métier. » Il imagine déjà très bien le dispositif au salon des métiers. Il faut dire que l’engin attire l’œil. Doté d’un casque de réalité virtuelle, les utilisateurs sont plongés dans un décor viticole réaliste. Tout, ou presque, est reproduit à l’identique. « On a dimensionné la machine au centimètre près pour que ce soit le plus réel possible », expliquait l’un des deux dirigeants du studio Nyx, en charge du développement du simulateur. Pour l’équipe dirigeante du lycée, c’est une aubaine. « Cet appareil nous amène à trois choses : une occasion d’innover, un outil de communication important pour le renouvellement des générations et enfin, on s’inscrit à la croisée des chemins avec de nouveaux outils car le métier va changer», se réjouissait le directeur, Thibault Gauthier. La directrice adjointe, Carine Cambout y voit même un objet de partage, « on fait entrer les nouvelles technologies dans l’établissement, c’est une plus-value qu’on pourra valoriser lors de salons et même pour les établissements voisins, c’est une entrée pour attirer vers les métiers viticoles ».

Les collectivités et entreprises engagées pour l’avenir de la formation

La CCSB a investi 30 000 euros pour cet outil de formation et encourage cette collaboration : « sur le territoire, on cultive ces relations pour mettre en place des actions innovantes. Le rôle de la CCSB est de fédérer et si l’on veut que ça bouge, il faut que la collectivité soit le fer de lance. L’éducation, c’est le monde de demain et on sera à vos côtés », lançait Frédéric Pronchery, maire de Belleville-en-Beaujolais et vice-président de la CCSB. La Draaf était même représentée avec Nathalie Prudon-Desgouttes, cheffe du service régional de la formation et du développement. « Je suis très fière de ce qu’il se passe ici. Le système éducatif répond à plusieurs missions qui sont la formation, l’insertion sociale, scolaire et professionnelle, le développement à l’expérimentation, l’animation des territoires », se réjouissait-elle. Côté entreprise, le studio Nyx a pris connaissance du dossier il y a un an et voit déjà une continuité proche. « D’ici un an arrivera le deuxième volet du programme Vinum, avec un simulateur qui formera à la taille de la vigne. On pense même à un troisième volet sur la maintenance, ajoute l’un des deux dirigeants. L’avantage des simulateurs c’est que ce sont comme des jeux vidéo, faciles d’utilisation et sans mode d’emploi. »

« C’est déstressant d’apprendre à conduire numériquement »

Du côté des élèves, l’E-Cab est très bien accueilli. « C’est très intéressant d’avoir cet outil pour évaluer les risques, ça nous évite d’y être confrontés pour de vrai et c’est déstressant d’apprendre à conduire numériquement, on est moins anxieux qu’en réel », partageait Garance Paineau, en BTS viticulture-œnologie. Dans la même filière, Juliette Lumeau insiste sur le côté pratique, « avec l’écran connecté on peut suivre en temps réel celui qui conduit en réalité virtuelle, donc on peut apprendre à plusieurs ». Au dernier conseil des délégués, il y avait eu une demande pour la pratique du tracteur, « l’E-Cab arrive à point nommé pour rassurer les élèves », partageait Carine Cambout, directrice adjointe. Maxime Limongi y voit même un autre avantage, « ça consommera toujours moins d’énergie que du pétrole ! »

Charlotte Favarel

Un outil adaptable au fil du temps
Pour l’occasion, le maire de Belleville-en-Beaujolais, le directeur du lycée, la cheffe de service formation de la Draaf, le vice-président à la ruralité, à la viticulture et à l’agriculture de la CCSB et l’un des deux dirigeants du Studio Nyx ont fait connaître leur enthousiasme quant à l’E-Cab

Un outil adaptable au fil du temps

Côté informatique, c’est le Studio Nyx qui s’est occupé de développer le simulateur. « Il y a plusieurs types d’exercice sur les parcelles pour apprendre à manier l’engin et comprendre son gabarit », détaillait l’un des deux dirigeants. Des exercices de sécurité routière viendront également renforcer l’apprentissage avec différents scénarios, comme pour apprendre à se mettre sur le bas-côté. Et comme c’est un travail collaboratif, « les enseignants nous font des retours pour qu’on développe d’autres exercices en fonction de leurs besoins ».