Marché aux vins
Fleurie : convivialité et nouveaux talents à l'honneur

Charlotte Favarel
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Le 98e marché aux vins de Fleurie, qui s’est tenu du 18 au 20 octobre, a une nouvelle fois séduit passionnés et curieux autour des vins du Beaujolais, Mâconnais et Chalonnais. Cette édition, marquée par l’arrivée de deux nouveaux exposants, a offert un moment de convivialité et d’authenticité.

Fleurie : convivialité et nouveaux talents à l'honneur
44 exposants étaient présents pour représenter les vignobles du Beaujolais, Mâconnais et Chalonnais. CF/IAR

Le marché aux vins de Fleurie est un événement chaleureux et convivial, où l’authenticité prime. Le président Cyril Copéret a souligné l’importance de l’accueil et de l’accessibilité, tout en mettant en avant l’arrivée de deux nouveaux exposants. Cette 98e édition continue de célébrer les vins fins, avec une offre élargie aux produits du terroir et à la restauration, sans oublier le 17e salon du livre, pour une expérience complète et conviviale.

Des nouveaux exposants pleins de promesses

L’une des grandes nouveautés de cette 98e édition a été l’arrivée de deux nouveaux exposants qui ont ravi les amateurs de vins et de découvertes. Le premier, Vincent Royer, viticulteur du domaine éponyme à Couches, en Saône-et-Loire, a fait ses débuts au marché de Fleurie cette année. Son domaine familial, repris en 2020 sur 13 ha, produit des vins principalement issus de l’appellation couchois, encore peu connue mais pleine de promesses. « Le couchois est une appellation encore discrète, mais elle mérite d’être découverte. C’est une appellation uniquement en rouge pour le moment créée en 2000 et nous montons un dossier pour l’appellation en blanc. » Vincent Royer mise sur l’authenticité et la qualité pour faire connaître ses vins. « Ce salon est l’occasion de faire découvrir nos cuvées, d’échanger avec des collègues vignerons et de partager notre passion », poursuit-il. Parmi les cuvées qui attirent l’attention, on trouve l’aligoté Chante Renard, un vin travaillé en fût qui se distingue par sa générosité et sa complexité. « C’est un cépage sous-estimé, et l’objectif ici est de redonner ses lettres de noblesse à l’aligoté », confie Vincent. Ce dernier se veut aussi acteur d’une viticulture plus responsable, avec un projet à moyen terme de réduction des désherbants. Ses cuvées, disponibles à partir de 12 à 15 euros la bouteille, offrent un excellent rapport qualité-prix pour les amateurs de vins.

Jean-Jacques Féral, autre nouveau venu, a lui aussi conquis le public avec son domaine Montbarbon, situé dans le Mâconnais, à Viré. Ancien journaliste, il a fait un virage à 180 degrés en s’installant en tant que viticulteur en 2022, après avoir repris le domaine créé par Martine et Jacky Montbarbon. « Je n’étais pas issu du monde viticole, mais j’ai toujours eu une vraie passion pour ce métier. J’ai travaillé avec eux pendant quelques années avant de reprendre le domaine en solo », raconte Jean-Jacques Féral, qui présente cinq cuvées, dont des mâcon villages, viré-clessé, et des blancs de blancs. « La diversité des sols ici est incroyable. On a des terroirs très différents qui donnent des vins aux caractéristiques uniques », explique-t-il. En adoptant une méthode de culture raisonnée, il veille à respecter les équilibres naturels, tout en favorisant des vinifications en levures indigènes, pour accentuer le caractère du terroir. Jean-Jacques se réjouit de la chaleur et de la convivialité du marché de Fleurie : « c’est un événement à taille humaine, idéal pour échanger et rencontrer des clients fidèles ».

D’autres vigneronnes toujours au rendez-vous

Le domaine Perrusset, mené par la jeune vigneronne Sarah Perrusset, a également attiré l’attention des visiteurs. Sarah a repris l’exploitation de son père en 2022 à Quincié-en-Beaujolais, après avoir travaillé dans la communication et l’événementiel. « Mon père voulait prendre sa retraite, et j’ai décidé de revenir aux sources. J’ai appris sur le tas, en travaillant avec lui, et en étant très bien accompagnée par la chambre d’agriculture », explique Sarah, dont le domaine s’étend sur 5 ha. Elle propose aujourd’hui six références de vins, parmi lesquels un beaujolais blanc et des rouges en brouilly et côte de brouilly. « Je suis partie des recettes de mon père, mais en y apportant ma touche personnelle », précise-t-elle. Cette deuxième participation au marché aux vins de Fleurie est l’occasion pour elle de renforcer son réseau, notamment auprès de la clientèle lyonnaise et des restaurateurs. « Le salon est un bon moyen d’élargir ma clientèle », conclut-elle.

Le domaine Romuald Petit, situé à Saint-Vérand, s’étend sur 17 ha et produit une répartition équilibrée de vins blancs et rouges. « Tous nos blancs sont des AOC bourgogne et saint-véran, tandis que nos rouges sont des morgons, chiroubles, juliénas et saint-amour », explique Garance Paineau, salariée du domaine. « Tout est vinifié et travaillé par nous. » Bien que l’année ait été « très particulière », Garance se montre optimiste : « la météo n’a pas été idéale, mais la récolte est là et les jus sont prometteurs. On aurait pu avoir pire ».

Des visiteurs conquis par l’authenticité

Les visiteurs du marché, nombreux mais jamais pressés, semblent également apprécier cette atmosphère détendue et chaleureuse. Françoise Corlin et Jean-Jacques Poncelet, venus de l’Ain, ont profité de l’affichage local pour découvrir l’événement. « C’est la première fois qu’on vient. En revenant du kinésithérapeute, on a vu le panneau, et on a décidé de venir », raconte Françoise. Après avoir dégusté quelques vins, ils se disent déjà prêts à faire leurs achats. « On a repéré ce qu’on voulait acheter. Il est encore assez tôt, donc on peut discuter tranquillement avec les vignerons », ajoutent-ils. Ce genre d’échange est un luxe que l’on trouve dans ce type de salon, où les producteurs prennent le temps de partager leur savoir-faire et de répondre aux questions des visiteurs.

Charlotte Favarel