Moulin-à-vent

Un dépôt du dossier de reconnaissance prévu au centenaire de l’appellation

« Le jour du centenaire de l’appellation, notre objectif est de remettre officiellement le dossier à l’Inao », annonce Bruno Pin, président du cru moulin-à-vent. Il rappelle que le 17 avril 1924, un jugement du tribunal a délimité l’appellation, et sa reconnaissance par l’Inao a suivi en 1936, en même temps que les autres appellations. Comme les crus fleurie et brouilly, moulin-à-vent emboîte le pas pour la demande en premier cru.

Des nuances spécifiques au cru

L’objectif constant demeure le dépôt officiel au centenaire. Bruno Pin souligne l’élaboration d’un cahier des charges commun pour les 10 crus, un document de base harmonisé. En parallèle, une enquête approfondie des pratiques culturales auprès des producteurs a permis d’apporter des nuances spécifiques au cru. « Nous avons quelques différences : au niveau du rendement nous proposons 50 hl/ha, plus optimal au regard des résultats de l’enquête des pratiques et savoir-faire. Nous avons également allongé la date de commercialisation, avec une mise à la consommation au 1er décembre de N + 1. » Et côté environnement, moulin-à-vent a également précisé ses ambitions : « comme le vignoble est assez plat, on a décidé de partir sur une interdiction du désherbage chimique. La machine à vendanger reste autorisée mais nous devrons utiliser des bennes à double fond. Non seulement cela évite les débordements, mais c’est également plus pratique pour travailler au cuvage et éviter l’oxydation des jus », précise le président.

14 lieux-dits sélectionnés

Au Michelon, Aux Caves, Carquelin, Champ de Cour, Chassignol, La Roche, La Rochelle, La Tour du Bief, Le Moulin-à-Vent, Les Perelles, Les Rouchaux, Les Thorins, Les Verillats, Rochegrès représentent les 14 lieux-dits sélectionnés. Sept sont situés sur Romanèche Thorins et 7 sur Chénas, représentant environ 30 % des exigences de l’Inao. « Nous sommes légèrement au-delà des exigences de l’Inao, mais nous allons les laisser faire leur travail. Nous verrons ce qu’il en résulte », ajoute Bruno Pin.

Malgré des retards dus aux conditions climatiques défavorables en 2016 et 2017, Bruno Pin souligne que le travail se fait à son rythme, et la collaboration entre les acteurs du cru moulin-à-vent demeure harmonieuse. « L’objectif est de présenter un dossier abouti lors des célébrations du centenaire. »

Pour marquer cet événement exceptionnel, plusieurs temps forts sont prévus (voir encadré), soulignant l’esprit de solidarité et de partage qui anime le cru moulin-à-vent.

Charlotte Favarel