Jeunes agriculteurs
Ils ne veulent plus marcher sur la tête

Françoise Thomas
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Le mouvement est parti du Tarn fin octobre et a gagné progressivement une grande partie du pays. Le Rhône n’échappe pas aux panneaux retournés, phénomène qui entend interpeler et dénoncer.

Ils ne veulent plus marcher sur la tête

Partout dans le département, depuis près d’une semaine désormais, vous pouvez tomber sur un panneau d’entrée ou de sortie d’agglomération retourné. « Nous nous sommes inspirés de ce que des collègues JA d’autres départements ont initié, pour dénoncer à notre tour le fait que nous marchons sur la tête », stipule ainsi Baptiste Dumoulin, des JA69. Ceux-ci veulent ainsi interpeler sur le cumul de normes aberrantes et contradictoires auxquelles ils sont de plus en plus soumis sur leurs exploitations et dénoncent pêle-mêle la surcharge administrative, les importations de produits étrangers ne respectant pas du tout les règles sanitaires imposées aux agriculteurs français, les importantes hausses de charges et tout un tas de normes incompréhensibles. « Mes veaux sont installés dans un bâtiment moderne et pouvant être aéré et ventilé selon les besoins, cite l’éleveur bio en exemple. On m’impose désormais de créer un espace extérieur avec un accès permanent ce qui fait qu’ils sont dans le courant d’air, ce qui génère du mal-être chez eux ! ». Et des exemples de ce type, aucun producteur n’en manque.

Ras-le-bol partagé

Ainsi, à peine les beaujolais nouveaux dégustés et la fête terminée, les Jeunes agriculteurs du Rhône ont embrayé le mouvement qui se poursuit désormais au niveau national de retourner les panneaux de nom des villes. À ce stade, tous les secteurs du département sont concernés. Les retournements de panneaux se sont poursuivis jusqu’à ce jeudi 23 novembre, jour de rencontre avec la sous-préfète Charlotte Crépon.

Aucune dégradation recherchée dans ces gestes, bien au contraire : « nous avons prévenu certains maires, nous communiquons sur les réseaux sociaux pour expliquer ce geste à tout le monde. À 95 %, nous avons des retours positifs de personnes qui partagent notre ras-le-bol, car nous sommes tous confrontés à la lourdeur et aux aberrations administratives. Cela fait des années que nous militons pour une simplification administrative et c’est tout le contraire qui se produit. Par contre, pour la Pac, les promesses de délai de versements ne sont, elles, jamais tenues. »

Les Jeunes agriculteurs se sont eux engagés à remettre dans le bon sens les panneaux d’ici quelques jours. Il est fort à parier qu’ils tiendront à nouveau parole.

Françoise Thomas