Grandes cultures
Les cultures de printemps sont rentrées

Emmanuelle Perrussel
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Les céréaliers de la plaine des Chères, du Val de Saône et de l’Est lyonnais ont quasiment terminé les récoltes de maïs, soja, sorgho et tournesol. Tendances.

Les cultures de printemps sont rentrées

Si en 2020, la sécheresse avait impacté les rendements, notamment en non irrigué, en 2021, ce n’est pas le cas. En effet, la pluie et le manque de chaleur ont jalonné une grande partie de la saison. Sur la plaine de Lyon, les céréaliers ont quasiment achevé de récolter les sojas et les maïs. « En maïs, la récolte a débuté début octobre, les sojas un peu avant et en cette mi-novembre, nous sommes en train de terminer. Les maïs non irrigués sont beaux avec des rendements compris entre 80 q/ha et jusqu’à 100 voire 120 q/ha. En irrigué, on constate qu’ils ont davantage souffert du manque de chaleur et de soleil, on peut estimer la perte moyenne à 10 q/ha par rapport à 2020 avec une moyenne située aux environs de 140 à 150 q/ha et 30 à 40 % de tours d’eau en moins. Certains ont eu un taux d’humidité des grains assez marqué, ce qui entraine des frais de séchage élevés, d’autant plus dans ce contexte de hausse du prix du gaz et de l’électricité ! », souligne Stéphane Peillet, céréalier à Saint Priest.

« Le soja s’est bien défendu »

En soja, ce dernier fait état de rendements situés à 40 q/ha en irrigué et 30 q/ha en non irrigué. Des chiffres que confirme Romain Longefay, associé de l’EARL Grains d’Ozon à Saint-Symphorien-d’Ozon qui exploitent des grandes cultures en agriculture biologique. « En irrigable, on a effectué 2 à 3 tours d’eau, ce qui représente moins de la moitié d’une année sèche. Sur nos terrains filtrants, on peut dire que le soja s’est bien défendu. Il n’apprécie pas les fortes chaleurs de toutes façons. En termes de qualité, c’est correct aussi, hormis l’aspect propreté pour certains car l’herbe a poussé toute l’année ».

Une partie des rendements de maïs a aussi été perdue à cause des attaques de corvidés. « Ceux qui n’avaient pas utilisé de semences enrobées de répulsifs ont dû ressemer… », ajoute le producteur. Ce dernier mentionne par ailleurs des cours « très bons, presque incroyables » mais préfère rester prudent pour l’avenir vu l’importance des fluctuations. En revanche, il est compliqué depuis quelque temps de se procurer des engrais azotés et à cause de la hausse des cours du gaz, leur prix a parfois presque triplé en un an. Sans oublier que le risque de pénurie guette.

« Le maïs a très bien marché »

Les semis sont en cours. S’ils ont dû marquer un arrêt à cause des pluies du week-end de la Toussaint, ils se présentent normalement. Les semis battent également leur plein en Val de Saône et en plaine des Chères et se déroulent bien. « Nous restons cependant vigilants sur le puceron. Quant aux récoltes, elles sont quasi finies en ce 15 novembre. Elles ont démarré autour du 20 septembre en tournesol, puis début octobre en soja et maïs », indique Gilbert Bouricand, président de la section grandes cultures de la FDSEA et agriculteur à Quincieux. 

Globalement, les sojas et les tournesols ont souffert de l’excès d’humidité qui a perturbé leur développement et causé de la pourriture aux pieds, avec des rendements compris entre 20 et 40 q/ha en soja et 25 à 30 q/ha en tournesol. « Et les oiseaux, notamment les pigeons en ont prélevé une partie aux semis aussi », ajoute le céréalier. « En sorgho, les rendements sont bons : au-delà de 70 q/ha. Le maïs a également très bien marché, avec sur certaines parcelles des records de rendements : en non irrigué, on a récolté entre 90 et 145 q/ha et en irrigué, 110 à 145 q/ha. On a fait moins de trois tours d’eau par rapport à la moyenne. En termes de qualité, les maïs ont pu être rentrés assez secs. Heureusement, compte tenu de la flambée des prix du gaz et de l’électricité ! », conclut Gilbert Bouricand.

Élevage / Des maïs ensilage satisfaisants

Élevage / Des maïs ensilage satisfaisants

Les éleveurs ont ramassé leurs maïs ensilage entre début septembre et mi-octobre avec le plus gros de la récolte effectuée entre fin septembre et mi-octobre. « Du fait des ensilages qui ont eu lieu tard, les semis ont été décalés : après le 20 mai jusqu’au 10 juin. L’été s’est bien passé avec de la pluie régulière. Certains ont eu un peu de désherbage à accomplir. Il a pu manquer quelques pieds du fait du coup de vent du 15 août et certaines levées ont été moins bonnes mais les rendements atteignent en moyenne 11 à 14 t/ha et la récolte a été réalisée dans de bonnes conditions. Les analyses sont plutôt correctes avec un taux de matière sèche proche de 30 et un taux d’amidon convenable », détaille Mickaël Coquard, conseiller à Rhône conseil élevage.