SAINT-AMOUR
Saint-amour fait le bilan

Charlotte Favarel
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Mercredi 8 mars avait lieu l’assemblée générale du cru saint-amour. L’occasion de revenir sur les chiffres-clés, le rapport des commissions et les prochains événements. 

Saint-amour fait le bilan
Le cru saint-amour a organisé la Saint-Vincent le 20 janvier au domaine de la Pirolette.

Direction le cru saint-amour pour l’assemblée générale qui avait lieu le 8 mars. Organisés en trio pour gérer le cru, Arthur Lotrous, Claire Midey et Fabien Duchampt se partagent la présidence. « Claire s’occupe beaucoup des sujets événementiels, Fabien de la représentation de l’appellation au niveau de l’ODG et d’Inter Beaujolais et moi du côté administratif et protocolaire », illustre Arthur Lotrous.

Les chiffres-clés

En 2022, la surface récoltée reste stable avec 310 ha pour 123 récoltants, soit 11 de plus qu’en 2020. Côté restructuration, 5,29 ha ont été renouvelés en 2021 et 2022. Depuis huit ans, ce ne sont pas moins de 18 ha qui ont été restructurés, soit 6 % de la surface du cru.

La récolte 2022 atteint plus de 14 000 hl, dont 11 % des coopératives, 2 % des vendangeoirs et 87 % des caves particulières. Si le rendement pour l’année 2022 est à 46 hl/ha, depuis huit ans, la moyenne est à 50 hl/ha malgré une baisse depuis 2014. Le cours des ventes progresse légèrement par rapport à l’année dernière et le volume vendu est supérieur à celui récolté : plus de 16 000 hl de vendus contre 14 000 hl récoltés. 30 % de l’appellation saint-amour se vend en grandes et moyennes surfaces (5201 hl), avec un prix qui augmente, conjoncture oblige.

L’utilisation de lieux-dits évolue elle aussi, 15 % de la récolte était revendiquée avec un nom de lieu-dit en 2014, contre 24 % en 2022. Cote de Besset est l’un des plus revendiqués, représentant 14 ha.

Les travaux des commissions

Le cru délègue plusieurs dossiers : flavescence dorée, visites vignes, montée en gamme, promotion… Saint-amour ne fait pas exception dans le vignoble et voit la flavescence dorée évoluer. « La situation n’est pas des plus plaisantes. On a eu environ 1 ha arraché sur le village, alertait le coprésident. On a commencé les prospections fin juillet pour se rendre compte d’une situation plutôt inquiétante. » En 2022, ce sont 60 communes qui sont touchées par la flavescence dorée en Beaujolais. Une évolution exponentielle, signe d’un fléau qui doit être contrôlé. Concernant saint-amour, trois traitements sont programmés (conventionnels et bio) et les prospections seront conduites à l’automne. Conseil donné à l’ensemble du vignoble, la liste des cinq gestes à suivre : arracher les ceps infestés, planter avec des greffes traitées, nettoyer son matériel, prospecter finement et respecter les modalités de traitement.

Côté respect du cahier des charges, Romain Spay s’occupe des contrôles internes. Pour favoriser la qualité, les visites de vignes permettent de mieux connaître le vignoble. En 2022, six signalements ont été reportés (mauvais état sanitaire, problème de taille, registre pieds morts et manquants). La commission recherche des dégustateurs pour le contrôle interne délégué à Siqocert.

La commission montée en gamme, chapeautée par Grégory Barbet prend les choses en main. Plusieurs dégustations ont lieu pour connaître les terroirs et identifier les spécificités par lieu-dit. « On est dans la lignée de Fleurie et Brouilly qui sont les précurseurs pour les dossiers de premier cru, partage Arthur Lotrous. On essaie de faire vivre l’appellation et de faire l’état des lieux des forces en présence. »

Les rendez-vous annuels

Pendant toute l’année, le cru anime le vignoble avec différents rendez-vous. « On a relancé la Saint-Vincent car pendant la crise sanitaire, elle n’avait plus lieu. On a modifié le concept et proposé une soirée dans un cuvage chauffé avec un petit concours et une soirée ouverte au public, accompagnée d’un concert », détaille le coprésident. Une nouvelle exposition photo sera reconduite. Celle de 2022 Saint-Amour-Bellevue d’hier à aujourd’hui est toujours en cours dans le village.

Cette année, à l’occasion de la Saint-Valentin, une soirée spéciale de 105 convives le 11 février a permis de vendre 108 bouteilles de saint-amour. Le Salon international de l’agriculture a fait la part belle aux douze appellations, trois domaines de saint-amour étaient présents. Cet été, Bienvenue en Beaujonomie revient. « On a fait un événement collectif, sur la place du village chez Joséphine à table en 2022. Il nous manque quelques bras pour s’organiser cette année », observe Arthur Lotrous. D’autres événements plus locaux dans le Mâconnais sont soumis à réflexion.

En fin d’assemblée générale, Arthur Lotrous a fait part de son inquiétude sur les coupes budgétaires de la région Bourgogne Franche-Comté concernant les formations pour adultes. « Ces coupes touchent les lycées agricoles, pour le CFPPA du lycée Davayé, sur six formations, il n’en restera que deux. On passe de 60 000 à 13 000 heures de formation destinés aux demandeurs d’emploi. La Région se désengage du monde agricole. »

 

Charlotte Favarel