Charollais au SIA
Une première consécration

Françoise Thomas
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Un mouton rhodanien en concours à Paris, la nouvelle est suffisamment inédite pour être bien soulignée. L’animal en question est un bélier charollais d’un an, appartenant à un fondu de génétique, le jeune éleveur Benjamin Carbon, basé à Chambost Longessaigne.

Une première consécration
Le jeune éleveur Benjamin Carbon avec le bélier charollais sélectionné pour le Salon de l'agriculture de Paris. Le concours est le jeudi 2 mars...

Installé en hors cadre familial il y a six mois, Benjamin Cardon a depuis son plus jeune âge eu, parmi ses objectifs, celui d’emmener un animal à Paris. Tout juste installé dans la ferme qu’il a reprise à Chambost Longessaigne, aidé par sa compagne Laura Thizy, ce premier rêve est en train de se réaliser grâce à un jeune bélier charollais. "Gustave", comme l’a surnommé le couple, lui a tapé dans l’œil dès qu’il l’a vu, l’été dernier, sur sa terre de naissance en Saône-et-Loire lors d’une journée à destination des jeunes installés. « Je n’aurais pas dû l’acheter, puisque j’avais déjà acheté deux béliers, mais il m’a vraiment plu ». Et le jeune éleveur ne s’est pas trompé puisque l’animal a obtenu le 2e prix agneau à Cournon en octobre dernier,- son premier concours-, et qu’il vient donc d’être sélectionné pour Paris. Véritablement passionné par la génétique, Benjamin Carbon reconnait sans fausse modestie qu’il sait repérer les animaux, « je me forme désormais à leur conduite et à peaufiner l’alimentation qui leur convient » pour les préparer au mieux aux concours. "Gustave", lui, présente une excellente morphologie, de bons aplombs, du dos, et surtout « aucune démarcation entre les gigots et le dos ». Né début février 2022, celui qui est encore un agneau est habitué à la marche, au bruit, grâce à la musique mise dans la bergerie et est brossé chaque jour. 
Il a, par ailleurs, réalisé les trois quarts des saillies cette année dans l’élevage de Benjamin. Un élevage qui compte deux races : une centaine de brebis charollaises et près de 300 brebis F1. Le modèle économique est basé sur la vente directe de cinq à sept agneaux par semaine toute l’année, via principalement trois magasins de producteurs. « En pleine saison, on commercialise aussi merguez, saucisses, épaules marinées, etc. », présente le couple, le tout transformé sur place. Le projet est que Laura s’installe elle aussi « le plus tôt possible », à horizon 2024. 
Exigeant sur la qualité des animaux qu’il achète et fait naître, Benjamin Carbon sait que la participation aux concours et aux journées consacrées aux races est un excellent moyen de se faire connaitre et de confirmer la pertinence de ses choix et de sa conduite d’élevage.

Benjamin Carbon explique pourquoi il s'est orienté sur la race charollaise