Festi'vache
Neuf jours de festival, la vache !

Charlotte Favarel
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Le Festi’vache revient sous sa forme originelle après trois éditions sous un autre format. Une ode au monde rural est prévue du 24 février au 4 mars au cinéma Paradiso, à Saint-Martin-en-Haut, où plusieurs documentaires et fictions seront mis à l’honneur. 

Neuf jours de festival, la vache !

Retour en grandes pompes pour Festi’vache qui propose neuf jours de programmation du 24 février au 4 mars. Le cinéma associatif Paradiso, à Saint-Martin-en-Haut, célébrera ses 90 bougies pour l’occasion. Une programmation riche, vitrine du monde rural d’ici et d’ailleurs, rythmera les journées. Après trois éditions annulées ou raccourcies, 2023 marque le grand retour du festival.

Femmes, transmission et avenir

Si les neuf jours de programmation sont attendus, pas de place pour l’ennui. « On a beaucoup de séances, de projections de films et de rencontres organisées. On est sur une moyenne de dix séances par jour avec toujours le même but : des échanges entre réalisateurs, associations locales, agriculteurs, vétérinaires et grand public », détaille Ivan Rulliat, directeur du Paradiso.

Trente-neuf documentaires et fictions ont été retenus par les sept membres de la commission. « Le choix a été compliqué, on reçoit beaucoup de documentaires. Ils ont tous été vus par le comité de sélection et on a dû en éliminer un certain nombre », confie le directeur. Il n’existe pas forcément de critères de sélection, « on essaie quand même d’avoir une programmation accessible pour que tout le monde trouve quelque chose à son goût. Cette année, on a de la comédie française, des films congolais ou palestiniens ou encore des petits documentaires locaux. »

Plusieurs enjeux sont mis en lumière : « les thèmes ressortent en fonction des films reçus : on en a eu énormément sur les femmes, la transition écologique et la transmission d’exploitation, qui est un gros problème aujourd’hui », énumère Ivan Rulliat.

Dix documentaires et fictions ont mis les femmes à l’honneur, comme Croquantes, un documentaire réalisé par des agricultrices de Loire-Atlantique. Quinze documentaires et fictions reprennent le thème d’un monde en transition, dont celui de Bernard Peyrol en Ardèche. Cette année, le continent africain sera également à l’honneur puisque plusieurs films tournés au Burkina Faso, au Congo et à Djibouti seront projetés.

De la culture rythmée par des temps conviviaux

« Si on veut que le public reste pour les projections plus tardives, il faut une offre de nourriture. Alors on a mis en place un système de buffet où les gens mangent et paient ce qu’ils veulent », présente le directeur du cinéma. Des menus à thèmes sont proposés comme un repas partagé le samedi 25 février midi, un concours de tartes en soirée, un saucisson chaud dimanche 26 février midi, le repas africain dimanche soir concocté par l’un des bénévoles, un bar à soupes lundi 27 février en soirée et une restauration rapide avec buffet proposée le reste du temps au cinéma.

Toute cette organisation ne serait possible sans l’aide des bénévoles. Si le cinéma Paradiso est l’organisateur, il peut compter sur une centaine de personnes qui toute l’année, font tourner le cinéma. « Festi’vache est un événement qui fédère bien et les gens aiment y être bénévoles car il y a une bonne ambiance. On se retrouve tous ensemble, ils assurent les séances, présentent les films, préparent certains repas », observe Ivan Rulliat. Marie Guyot, volontaire en service civique, prête aussi main forte sur la partie communication et logistique.

Un festival qui évolue depuis 1999

Aux prémices, le cinéma Paradiso proposait un festival jeune public pendant les vacances de la Toussaint en 1999, il a ensuite évolué pour s’adresser aux adultes. « On s’est rendu compte que les films liés aux questions agricoles intéressaient beaucoup, donc on a évolué vers le format que l’on connait actuellement. On avait diffusé le film Femme Paysanne, avec des séances pleines et on est parti de là », se souvient le directeur du cinéma. D’abord sur un week-end, le festival s’est étendu sur plusieurs jours jusqu’à atteindre la durée qu’on lui connait aujourd’hui. Toujours très attendu, le Festi’vache a réuni jusqu’à 8500 personnes.

Le retour des remises des prix

Les prix du jury et du public signent leur grand retour pour cette édition. Un fagot d’or sera remis pour le prix du jury, composé de plusieurs personnes. « On a notamment un jeune, un ancien agriculteur, une personne de la société civile, un professionnel. C’est un jury diversifié composé de personnes entre 25 et 65 ans », détaille le directeur. Pour le prix du public, un épi d’or sera remis. À la fin de chaque séance, des fleurs sont disponibles pour remplir des berthes à lait. Selon le ressenti du public, le nombre de fleurs est plus ou moins important. De quoi faire un beau clin d’œil à l’agriculture et récompenser les documentaires et fictions les plus appréciés.

Charlotte Favarel

Différentes affiches de documentaires et fictions diffusés

39 documentaires et fictions au programme de Festi’Vache