Sanitaire
FCO 8 et MHE : les maladies continuent leur progression
Les deux maladies vectorielles avancent inexorablement. Alors que les signes cliniques sont similaires, l’une fait l’objet d’un vaccin, l’autre non.
La circulation du virus
Les deux maladies se confondent sur plusieurs points. Le virus, de la même famille, est transmis par un vecteur extérieur, un petit moucheron piqueur de type culicoïde. Il vit entre 10 et 20 jours (parfois jusqu’à 90 jours selon les circonstances) et se déplace naturellement de 15 km par semaine, sauf en cas de vent et de transport véhiculé. Les chaleurs, du printemps à l’automne, lui sont donc favorables. Ces maladies ne se transmettent pas à l’Homme et les denrées animales sont consommables. En revanche, elles ont un impact économique important du fait de baisse de production des animaux atteints, mais aussi du fait des restrictions aux exports internationaux.
Présence dans le Rhône
Jusqu’à ce jour, le Rhône est relativement épargné : aucun cas de MHE n’a encore été détecté (3700 foyers au 14/12/2023 dans la zone Sud-Ouest de la France), et quelques cas de FCO 8 en élevage ont été confirmés sur des bovins montrant des signes cliniques. Dans ces élevages, souvent un seul, voire deux bovins sont touchés. Désormais, compte tenu de la situation climatique, l’évolution de la maladie va se stabiliser pour les quelques mois à venir,… mais la problématique va se représenter au printemps prochain.
Les symptômes
Concernant la MHE, ce sont les bovins qui sont particulièrement atteints. Les petits ruminants peuvent être porteurs mais restent asymptomatiques et contribuent donc à disséminer la maladie. La FCO, quant à elle, affecte tous les ruminants avec une prédominance sur les ovins. Les symptômes sont similaires aux deux affections : après une incubation de 6 à 8 jours chez les bovins, la virémie dure 30 jours. L’animal présente alors de la fièvre, de l’hyper salivation, des boiteries, avec notamment des œdèmes des pattes, une congestion et des ulcères dans la bouche, ce qui provoque une baisse d’appétit et un amaigrissement. Les ulcères sont également présents sur le mufle et les naseaux. Les trayons sont enflés et rouges, avec éventuellement un œdème de la mamelle. On observe une baisse de la production laitière, de même que des avortements, consécutifs à la fièvre.
Les moyens de lutte actuels ?
La vaccination est possible contre la FCO 8. Elle empêche l’apparition des symptômes et réduit fortement voire, empêche pour certains, la virémie. Ceci va limiter considérablement le risque que des moucherons puissent s’infecter en piquant un animal vacciné et qu'ils transmettent le virus à un autre animal. Cela permet donc une protection à la fois individuelle et collective pour le troupeau. Le délai d’acquisition de l’immunité est à prendre en compte pour la protection clinique des animaux.
En revanche, aucun vaccin n’existe pour la MHE actuellement. Un traitement de soutien peut être apporté aux animaux pour les soulager. Dans certains élevages, de nombreux bovins sont touchés et en une semaine, on observe une guérison de l’ensemble du troupeau (très peu de mortalité). Dans d’autres élevages, peu d’animaux sont atteints mais il y a plus de mortalité (peu de guérison). On ne sait pas encore pourquoi la maladie ne se comporte pas de la même façon dans les élevages (carence dans les troupeaux les plus touchés ? Anticorps déjà présents pour la FCO dans les touchés plutôt épargnés ? Passage simultané des deux maladies qui exacerbent les symptômes ?).
La surveillance en place en zone non régulée comme le Rhône
Lorsqu’un vétérinaire déclare une suspicion clinique de MHE ou de FCO, il le notifie à la DDPP et réalise un prélèvement sanguin sur chaque animal présentant des signes cliniques. En cas de résultat négatif en FCO, la recherche MHE est réalisée. Les éleveurs sont prévenus par courrier.
Le GDS du Rhône