Viticulture
Flavescence dorée : les enseignements de la campagne 2021

Résultats des prospections, organisation de la surveillance, expérimentation d'une caméra en Saône-et-Loire, retour sur les principaux enseignements de la lutte contre la flavescence dorée en 2021.

Flavescence dorée : les enseignements de la campagne 2021

Ce n’est pas la haute montagne. Mais ça monte pendant longtemps, ça serpente sans cesse. Pour arriver à Marnand, commune de Thizy-Les-Bourgs, il faut avoir une raison d’y aller. Là-bas, le Gaec Gonon. Deux frères, Jean-Michel, 52 ans et Pascal, 50 ans. Comme tous ou presque, ils ont suivi leurs parents avant de prendre la suite en 1995. Une quarantaine de laitières plus vingt charolaises. Nul besoin de s’aventurer plus loin. Mais Pascal n’est pas du genre à regarder le temps passer, avachi dans le confort. « J’ai besoin que ça bouge. Nous avions des prim’holsteins et des montbeliardes. En 2007, j’ai vendu toutes les prim’holsteins pour acheter 25 simmentals », se souvient celui qui ne jure pas que par ses vaches, même s’il dit aimer son métier. « C’était un gros challenge. J’aime cette race, pourtant elle produit moins de lait. Aujourd’hui, les trois-quarts du troupeau sont en simmental, soixante, plus trente montbéliardes. » Avant la retraite, Pascal aimerait n’avoir plus que de la race simmental. Mais ça, c’est encore une autre histoire.

Des moyens attendus pour freiner la pénurie de vétérinaires ruraux

Précurseur de la simmental dans le département

Entre Pascal et la simmental, un coup de coeur, au point d’en être le précurseur dans le département du Rhône. « Je crois savoir qu’il a connu cette race lors du Sommet de l’élevage, à Cournon. C’est de loin celui qui en fait le plus », acquiesce Jean-Baptiste Geoffray, technicien simmental, avant de poursuivre : « il y a eu un effet cascade. Trois élevages (Tarare, Dardilly et Marnand) adhèrent dorénavant au schéma de sélection. Je pense que dans peu de temps, l’élevage de Dardilly sera d’ailleurs 100 % pur simmental. Mais Pascal reste celui vers qui j’oriente ceux qui pourraient être intéressés par cette race. » Alors comme une récompense méritée, le Gaec Gonon a été remarqué au dernier Sommet de l’élevage avec une troisième place sur le podium du palmarès simmental. « Migraine a reçu le troisième prix, première lactation. Ça fait cinq ou six ans de suite que je vais au salon, ça permet de savoir où on en est, et de promouvoir la race », se félicite Pascal. Si la simmental produit un peu moins de lait qu’une montbéliarde, par exemple, la race réserve beaucoup d’autres atouts. « On est à 6300 kg de lait par an pour une vache, dont 40 % de matière grasse et 34 % de protéine. Cette race qu’on peut définir comme mixte a une plus-value sur la viande. En 2018, la carcasse était estimée, en moyenne à 395 kg, alors que pour une autre vache, on l’estime à 300 kg. Mais la grosse différence demeure dans son caractère : c’est une vache très calme donc facile à vivre au quotidien », vante Jean-Baptiste Geoffray.