Paroles d’interco
Soutiens multiples

Emmanuelle Perrussel
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Tous les quinze jours, un(e) vice-président(e) à l’agriculture et à l’alimentation d’intercommunalité nous présente la politique agricole de son territoire. Ce jeudi rencontre avec Claude Villard, vice-président à l’environnement et à l’agriculture de la communauté de communes de l’Est lyonnais (CCEL).

Soutiens multiples

Pourriez-vous vous présenter ?

« Je suis le maire de Jons depuis trois mandats et vice-président à l’environnement et à l’agriculture de la communauté de communes de l’Est lyonnais (CCEL). J’ai participé aux négociations et à la mise en place des périmètres de protection des espaces naturels et agricoles périurbains (Penap) sur notre intercommunalité. Je me suis par ailleurs investi dans la protection de l’œdicnème criard sur le territoire et dans la mise en place des compensations qui en résulte. »

 

Á quoi ressemble l’agriculture sur votre territoire ?

« C’est une agriculture plutôt tournée vers les grandes cultures : des céréales mais aussi des légumes de plein champ, comme par exemple des tomates, des haricots. L’une de nos spécificités : Jons abrite deux fermes qui élèvent du bétail et trois autres qui pratiquent la vente directe et la culture céréalière . Le point de vente collectif de Jons : Croq’ferme, qui a ouvert en 2010, regroupe 32 exploitations partenaires dont 12 associées. Vu le développement de son activité, une extension et une réorganisation sont prévues. »

 

Quels sont ses défis ?

« Comme dans bien d’autres secteurs, l’agriculture de l’Est lyonnais subit la pression foncière. Grâce à la politique de protection des espaces naturels et agricoles périurbains (Penap), nous avons pu protéger d’importantes surfaces. Sur 8 communes, 5 sont concernées par les Penap. Nous bénéficions par ailleurs de l’appui de l’État qui ne souhaite pas étendre les constructions au détriment des surfaces naturels et agricoles. 

La construction de zones d’activité agricole est parmi nos priorités et va dans ce sens. En 2016, la CCEL a engagé une étude concernant l’aménagement d’une zone d’activité agricole à Colombier Saugnieu.

En initiant cette réflexion, la CCEL, en lien avec la commune de Colombier Saugnieu, poursuit plusieurs objectifs. À savoir constituer un pôle économique, soutenant le développement d’entreprises agricoles et améliorer leur organisation et leurs performances. Nous souhaitons par ailleurs assurer la vocation agricole à long terme de la zone, en se dotant des outils juridiques qui permettront d’éviter des phénomènes de spéculation sur l’immobilier et empêcher une occupation uniquement résidentielle du site. Deux périmètres ont ainsi été identifiés à Colombier Saugnieu et ont fait l’objet de décisions du conseil communautaire en vue d’une acquisition par la CCEL : la ferme Tartavel sur 3,15 ha et située à proximité de la plateforme aéroportuaire ainsi qu’un ensemble de parcelles (5,2 ha).

Nous accompagnons d’autres installations : par exemple, celle du domaine de Chapelan à Pusignan. 

Nous arrivons à attirer des jeunes vers l’agriculture sur notre secteur notamment grâce à l’irrigation qui concernent une large part des parcelles et dont nous soutenons certaines innovations (systèmes économes en eau types goutte-à-goutte de surface). » 

 

Quels sont vos projets ?

« Pour 2021-2022, nous espérons finaliser l’achat et l’aménagement du site à l’entrée de Colombier Saugnieu avec 3 ha de photovoltaïque sur l’emplacement d’une ancienne déchetterie et 5 ha laissés à l’agriculture. Nous nous attacherons également à favoriser l’implantation de deux couples de jeunes agriculteurs à la ferme Tartavel : l’un en maraîchage biologique et l’autre en aquaculture. 

La CCEL est en outre favorable à un projet de méthanisation à l’initiative d’un agriculteur de Genas qui se base sur des intrants agricoles locaux et sur les déchets de l’aéroport. 

Nous continuerons à encourager la plantation de haies sur le secteur car elle revêt de nombreux intérêts agricole (protection des sols, filtration des poussières, atténuation de la dispersion des pesticides…), hydrologique (fixation des nitrates et des phosphates), de la biodiversité (lieu de nidification et d’alimentation), lutte contre le changement climatique (stockage de carbone). »