L'info en bref

Cannabis médical, vignobles brûlés, porcs maltraités, biodiversité...

Cannabis médical: vers une filière française de production

Un comité scientifique en vue de la création d'une filière française de culture de cannabis thérapeutique a été mis en place le 18 août par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Depuis la fin mars, l'usage du cannabis médical est autorisé en France dans le cadre d'une expérimentation de deux ans, en vue de sa généralisation. Un décret pour autoriser et encadrer sa culture est «en cours de finalisation», précise à l'AFP Nathalie Richard, directrice de projet à l'ANSM. Dans cette optique, l'agence a créé un «comité scientifique temporaire» consacré à la mise en place d'une «chaîne de production française allant de la plante au médicament», détaille un communiqué. Il sera composé de représentants de plusieurs ministères (Santé, Intérieur, Agriculture, Economie), de l'Inrae et du Conseil de l'ordre des pharmaciens, ainsi que divers experts. D'ici quatre mois, ce comité devra rendre un avis sur les teneurs en THC et CBD des plantes, ainsi que sur la variété à utiliser. Le comité se prononcera aussi sur la traçabilité, les contrôles nécessaires pour la culture et les critères de qualité pharmaceutiques. Il auditionnera les acteurs concernés, parmi lesquels de nombreux acteurs économiques déjà sur les rangs.

Incendies: au moins 1000 ha de vignobles et cultures touchés dans le Var

Les incendies qui étaient toujours en cours dans le Var à la mi-journée ont touché au moins 1000 ha de vignes, oliviers et cultures maraîchères, confie le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey à Agra Presse le 19 août. «Il y a des parcelles qui ne sont pas accessibles, donc malheureusement je crains que le bilan ne soit beaucoup plus lourd», a-t-il ajouté. La zone principalement touchée s’étend «de la plaine des Maures à la péninsule de Saint-Tropez». Concernant la viticulture, les dégâts du feu sont visibles «sur les premières rangées de vignes», et les viticulteurs sont très préoccupés par les impacts de la fumée sur le goût des raisins, à quelques jours ou semaines de la récolte. «Rien que dans le Var, 73 domaines et cinq coopératives sont impactés par les incendies, principalement dans la zone des AOC et IGP Provence», a indiqué Jérôme Despey. De plus, une cave a été «complètement détruite» et une autre «fortement» endommagée. L’étendue des dégâts des incendies qui ont sévi cette semaine dans le Vaucluse (feu fixé) et dans l’Aude (feu maîtrisé) ne sont pas encore connus.

Porc: L214 dénonce de «graves sévices» dans un élevage de l'Yonne

L'association abolitionniste L214 a relayé le 19 août le témoignage d'un lanceur d'alerte dénonçant «les sévices graves et les maltraitances» dans un élevage porcin de l'Yonne, indique un communiqué. Témoignant à visage découvert, cet ancien salarié de la SCEA des Tremblats II a filmé ses collègues procéder au claquage des porcelets les plus chétifs, ainsi qu'à de «multiples coups de tournevis» pour faire avancer les animaux. Employé pendant plus de deux ans, il indique avoir dénoncé cette situation à ses responsables, puis à la gendarmerie. L'association, qui a porté plainte, pointe aussi «de nombreuses infractions à la réglementation»: coupe des queues systématique, densités trop fortes, absence de matériaux manipulables et d'accès à l'eau, coupe des dents à la tenaille, usage abusif de l'aiguillon électrique. L'élevage détient 1800 truies et appartient au groupe savoyard Provent-SDPR, qui «exploite directement ou indirectement (intégration) une centaine de sites», affirme L214. Dans un communiqué du 19 août, le ministère de l'Agriculture pointe des «pratiques inacceptables». Une enquête a «été lancée au mois de juin suite à une plainte», ajoute la Rue de Varenne, mais elle «n'a pas mis en évidence de situation ou de comportement inacceptable tels que ceux montrés dans les vidéos». «Des investigations complémentaires vont être menées», indique le ministère.

Biodiversité: la session finale de la Cop15 de Kunming reportée au printemps 2022

Initialement prévue en octobre à Kunming (Chine), la 15e Conférence des parties sur la biodiversité (Cop15) se tiendra du 25 avril au 8 mai 2022, annonce le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique dans un communiqué le 18 août. Un report attendu et causé par la pandémie de Covid-19, qui a ralenti les discussions. L'événement sera scindé en deux parties, une conférence virtuelle étant maintenue du 11 au 15 octobre. A cette occasion, un groupe de haut niveau est prévu les 12 et 13 octobre afin d'aboutir à une «déclaration de Kunming ajoutant une dynamique politique» aux négociations en cours, d'après le communiqué. Les 196 parties se retrouveront ensuite, en physique au printemps 2022, pour finaliser le nouveau cadre mondial sur la biodiversité après 2020. En parallèle de la Cop15 se tiendront les réunions des protocoles de Carthagène (biosécurité) et de Nagoya (utilisation des ressources génétiques). Un premier document de travail de la Cop15 a été publié le 5 juillet, proposant parmi 21 cibles du futur cadre mondial de réduire les pertes de nutriments «de moitié au moins» et celles de pesticides de deux tiers d'ici 2030.

Moisson: «Les besoins en céréales des Français seront satisfaits» (interprofession)

Dans un contexte de marchés des grains sous tension, l'interprofession Intercéréales a déclaré le 19 août que la moisson française «saura répondre aux besoins des consommateurs (français en particulier)». «Les besoins en céréales des Français seront satisfaits», affirme le président Jean-François Loiseau dans un communiqué, soulignant que «la France restera en 2021-22 exportatrice nette». La hausse des prix céréaliers est largement traitée dans les médias, surtout depuis l’alerte le 16 août des pastiers et semouliers sur un renchérissement de quelque 30% du blé dur lié à une pénurie. De «faibles récoltes dans le monde» au regard d’«une hausse de la demande de céréales (en Asie particulièrement)» sont en cause, explique Intercéréales. «La tension sur les stocks mondiaux, et son impact sur les prix, rappelle l’importance d’une filière forte, disposant d’innovations dans le domaine de la protection des plantes et de la génétique afin d’augmenter les rendements», selon Jean-François Loiseau.

Métaux lourds: l'UE fixe des teneurs maximales pour de nouveaux aliments

Dans deux règlements publiés les 10 et 11 août au Journal officiel de l’UE, la Commission européenne fixe des teneurs maximales en plomb et cadmium pour de nouvelles denrées alimentaires. Concernant le plomb, des quantités maximales à respecter s’appliquent désormais aux champignons sauvages, au curcuma et gingembre frais (0,80 mg/kg); au miel (0,10); aux épices séchées (0,60 à 2,0 selon le type); aux vins de liqueur obtenus à partir de raisin fabriqués dès les vendanges de 2022 (0,15); aux compléments alimentaires (3,0); et à certaines préparations et boissons pour nourrissons et enfants en bas âge. Concernant le cadmium, la Commission établit des teneurs maximales différenciées pour un large éventail de fruits et légumes. Apparaissent également au barème les légumineuses séchées, les graines oléagineuses, le quinoa, certains produits à base de cacao et de chocolat, ainsi que des préparation pour nourrissons et jeunes enfants. Le plomb peut provoquer une neurotoxicité chez les jeunes enfants, une néphrotoxicité et des problèmes cardiovasculaires chez les adultes, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Le cadmium peut quant à lui provoquer un dysfonctionnement des reins.

Fruits et légumes: le Modef annule sa traditionnelle vente estivale à cause du gel

Le Modef annule la vente de fruits et légumes «au prix juste» qui devait se dérouler le 20 août en région parisienne, à cause des gelées du mois d’avril et de l’instauration du passe sanitaire, annonce un communiqué le 18 août. «Les mauvaises conditions climatiques en 2021 (pluie et grêle) ont causé énormément de dégâts dans les cultures fruitières et maraîchères. (…) Malheureusement, cette année, il nous était impossible de trouver les quantités requises habituellement pour le bon déroulement de cette action», explique le syndicat minoritaire. Tous les ans, le Mouvement de défense des exploitants familiaux organise une vente de fruits et légumes provenant de petites exploitations pour «faire la démonstration» qu’il est possible de proposer un prix juste à la fois pour le producteur et le consommateur, et pour interpeller ce dernier sur les enjeux de la filière. Et de citer la hausse des importations de fruits et légumes sur le sol français. «La France doit retrouver son autonomie alimentaire, pour cela il est nécessaire d’arrêter toutes les importations qui ne répondent pas aux mêmes normes sanitaires et environnementales», martèle le syndicat.

Ministère de l'Agriculture: Olivier Denais nommé chef du service du numérique (JO)

Via un arrêté paru au Journal officiel (JO) le 19 août, Olivier Denais est nommé chef du service du numérique au secrétariat général du ministère de l'Agriculture, à partir du 1er septembre et pour une durée de trois ans. Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, M. Denais est actuellement chef du service de la modernisation au sein du secrétariat général. Dans le cadre d'une réorganisation plus large du ministère, le service de la modernisation deviendra à partir du 1er septembre le service du numérique, comme le prévoient deux décrets parus au JO le 23 mars. Il sera doté d'une «sous-direction de la stratégie, du pilotage et des ressources», et de trois départements: «applicatifs et (...) services numériques», «environnement de travail numérique de l’agent», et «plateformes, hébergement et infrastructures». Le secrétariat général résume ainsi sa feuille de route: «La facilitation des démarches des usagers du ministère et l'amélioration des outils de travail de ses agents sont placés au cœur des objectifs du nouveau service du numérique».