Voici l’un des métiers qui fascine et fait prendre de la hauteur, un métier aussi physique que réfléchi. Dispensée depuis trente ans à la MFR de Sainte Consorce, la formation élagueur ne cesse d’évoluer tant dans l’approche des végétaux désormais enseignée que dans les équipements utilisés, l’aspect sécuritaire restant prioritaire.
« Métier très physique, où l’on bouge, pousse, agit, porte, se déplace tout le temps, arboriste-élagueur, c’est un métier de sportifs de haut niveau », présente Morgan Miniggio, le coresponsable de la formation élagage. Ainsi du fait de cette exigence au niveau physique, rares sont les professionnels qui exercent toujours passés 40 ans. Un état de fait intégré dans le secteur qui permet de s’orienter ensuite en tant que chef d’équipe, formateur, gestionnaire ou technicien forestier, etc. Car cette profession ne se limite pas à la taille des végétaux, elle demande aussi une véritable connaissance du végétal. Et si l’on intègre en plus le fait qu’élagueur c’est « le deuxième métier le plus accidentogène au niveau national », d’où l’impérative nécessité d’être pointu sur l’aspect sécurité, on comprend que les personnes formées à ce métier ont véritablement plusieurs cordes à leur arc.
Deux branches possibles
À la MFR de Sainte Consorce, deux types de formation sont proposées : soit via un Certificat de spécialisation, un CS arboriste-élagueur, en un an. Soit via une formation continue, permettant d’aborder en 3 à 4 jours à chaque fois différents modules : grimpe, perfectionnement grimpe, démontage, élagage, diagnostic. Cette formation « s’adresse plutôt à des paysagistes qui souhaitent acquérir ou perfectionner leur technique pour intervenir en toute sécurité sur des arbres de quelques mètres de haut », précise Cécile Vallier, responsable administrative pour les formations adultes. Dès lors que les spécimens sont plus hauts et nécessitent une autre technique, ils s’adressent à des élagueurs pro.
Pour ce qui est du CS, une vingtaine de personnes sont formées chaque année et face à la demande de ce genre de professionnels, « toutes sont assurées d’être recrutées ensuite, notamment dans l’entreprise dans laquelle elles ont effectué leur apprentissage ». Cependant, avant d’intégrer le cursus, il y a quelques conditions d’accès : avoir la majorité, obtenir le bac et réussir « un test de positionnement » permettant de vérifier les aptitudes physiques. « Il faut se hisser à 5 mètres de haut à la force des bras puis se déplacer debout sur un bout de branche », présente Morgan Miniggio. Enfin, un entretien oral vient confirmer la motivation du candidat.
Spécialiste des arbres
« On travaille pour l’arbre », insiste Morgan Miniggio, ainsi une part très importante de la formation est axée sur les connaissances du végétal. Par ailleurs, les approches diffèrent beaucoup depuis quelques années : « finies les coupes sévères et très courtes, désormais les tailles douces sont la norme, présente le formateur. Notre travail est devenu un compromis entre les demandes du client, les contraintes environnementales et les besoins de l’arbre ». Les cours de pathologies permettent d’aborder les aspects sanitaires et les moyens de lutte, là aussi via une analyse plus fine. « Nous sommes plus dans la déconstruction de ce qui se pratiquait encore il y a quelques années, confirme Cécile Vallier : ainsi, le rôle de conseil des élagueurs est de plus en plus poussé avec une mise en avant de plus en plus importante du bien-être du végétal ». D’un rôle essentiellement dévolu à la taille des arbres, les arboristes-élagueurs ont désormais la double casquette : diagnostic et taille.
Plus de confort
Les évolutions du métier concernent aussi le matériel utilisé : tronçonneuses, harnais, cordes, vêtements, « des équipements moins lourds, plus confortables, plus durables, et avec les machines électriques, on gagne aussi au niveau bruit et odeur », présente le professionnel.
Sur cette formation, la MFR de l’Ouest lyonnais est l’un des plus vieux centres de formation au niveau régional. Réputée pour la qualité et le contenu de ses cours, par les taux de réussite et de satisfaction de ses apprenants, Sainte Consorce attire ainsi des jeunes de toute la région.
Françoise Thomas