L'info en bref
Moissons dégradées, pénurie de blé dur, impact économique du changement climatique...

Simon Alves
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L'essentiel de l'information agricole nationale et régionale de ces dernières heures, à lire chaque lundi, mercredi et vendredi dès 9 h.

Moissons dégradées, pénurie de blé dur, impact économique du changement climatique...

Moisson: une qualité dégradée par les pluies estivales (FranceAgriMer)

Si la moisson présente des rendements supérieurs à la moyenne quinquennale pour les principales céréales à paille, certains critères de qualité s’avèrent dégradés par les pluies estivales, a indiqué le 16 août FranceAgriMer avec les instituts techniques Arvalis et Terres Inovia. En blé tendre, le poids spécifique (PS) est «irrégulier et en retrait par rapport au potentiel des variétés», selon un communiqué. L’indice de Hagberg apparaît «globalement satisfaisant», malgré quelques faiblesses. Le taux de protéines semble plutôt bon. En orge d’hiver, le PS est jugé «assez faible» mais sans conséquence pour l’utilisation fourragère. Les teneurs en protéines, «majoritairement situées entre 10 et 11%», répondent à la demande brassicole, avec aussi des calibrages satisfaisants «à l’échelle régionale». Côté blé dur, l’indice de Hagberg est «dégradé dans certaines régions». Les autres critères de qualité montrent une situation hétérogène selon les bassins, avec notamment dans le Centre un PS «assez faible». Les taux de grains mouchetés, mitadinés sont «relativement contenus». Concernant l’orge de printemps, les taux de protéines sont en majorité satisfaisants, les calibrages «assez hétérogènes» et régulièrement au-dessus de 80%. Quant au pois, il affiche un PMG (poids de mille grains) en retrait, une qualité hétérogène sur le plan visuel, humidité, impuretés.

Pâtes: pénurie de blé dur à prévoir pour les fabricants

Les semouliers et fabricants de pâtes ont alerté le 16 août sur une pénurie à venir de blé dur, liée à la météo. «Des pluies beaucoup trop abondantes en Europe et une sécheresse sans précédent au Canada conduisent à une pénurie de blé dur» ainsi qu’à une «flambée historique des prix mondiaux», d’après un communiqué des organisations Sifpaf (fabricants de pâtes) et CFSI (semouliers). Le Canada, premier pays producteur de blé dur dont il représente les deux tiers du commerce mondial, affiche «une récolte (...) de moins de 4,2 Mt, soit 32% de moins que la moyenne des cinq dernières années». «Avec un stock historiquement bas, il ne sera pas possible d'alimenter le marché mondial» à partir des réserves. A cela s'ajoute «une récolte insuffisante en Europe avec 7,3 Mt pour un besoin de 9,5 Mt», affirment les industriels, expliquant que les pluies excessives en France à la floraison et la moisson «réduisent fortement le potentiel utilisable de blé dur français pour faire des pâtes». Depuis mi-juillet, «le prix mondial de référence des blés durs subit une augmentation historique de plus de 30% en quelques semaines». Les organisations demandent aux pouvoirs publics «un plan d'urgence» pour permettre d'assurer l'approvisionnement en blé dur français et de répercuter la hausse des cours auprès des distributeurs.

Changement climatique: l'impact économique serait plus élevé que prévu (étude)

En prenant en compte les «points de bascule» du système climatique mondial, le coût économique du réchauffement pourrait être supérieur de 25% à celui estimé lors de précédentes analyses, d'après une étude parue le 16 août dans la revue PNAS. Pour la première fois, des chercheurs de la London School of Economics et des universités du Delaware et de New York y analysent l'impact de huit points de bascule («tipping points», en anglais): fonte des calottes glaciaires, déstabilisation de l’écosystème amazonien, dégel du pergélisol (ou permafrost), modification des courants marins, etc. Leur impact cumulé augmenterait de 25% le «coût social du carbone» (coût économique de l'émission d'une tonne de carbone supplémentaire). Il y aurait 10% de chances que cet indicateur soit doublé, selon les chercheurs. Des chiffres «probablement sous-estimés», préviennent les scientifiques, qui n'ont pas pris en compte les interactions entre ces phénomènes. Les points de bascule «augmentent les pertes économiques presque partout» sur la planète, selon les auteurs, qui ont étudié l'impact du dérèglement climatique dans 180 pays. Pris individuellement, les deux «tipping points» les plus dévastateurs seraient la dissociation des hydrates de méthane océaniques (+13,1%) et le dégel du pergélisol (+8,4%), via l'émission de méthane dans l'atmosphère.

Santé au travail: la visite médicale de pré-retraite obligatoire au 1er octobre (JO)

Un décret publié le 11 août au Journal officiel (JO) précise les modalités de la visite médicale de fin de carrière prévue par le Code du travail. Cette visite médicale sera obligatoire pour certains salariés (dont les salariés agricoles) dont le départ ou la mise à la retraite interviendra à partir du 1er octobre. Deux catégories de travailleurs sont concernées: les salariés faisant - ou ayant fait - l’objet d’un suivi individuel renforcé (SIR) de leur état de santé; et les salariés qui ont bénéficié d’une surveillance médicale renforcée (SMR) vu leur exposition à un ou plusieurs risques (notamment amiante, plomb, certains agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, rayonnements ionisants). Le médecin du travail devra établir un «état des lieux» des risques auxquels le salarié aura été exposé durant sa carrière. Il pourra préconiser une «surveillance post-professionnelle» et transmettre le dossier au médecin traitant avec l’accord du salarié. Ce décret découle de la loi de ratification des ordonnances Macron du 29 mars 2018, précisée par la loi du 2 août sur le renforcement de la prévention en santé au travail.

Hugo Clément porte plainte contre un responsable de la FDSEA de Haute-Garonne

Réputé pour ses prises de position sur l'écologie et en faveur des animaux, le journaliste Hugo Clément a indiqué le 14 août sur les réseaux sociaux porter plainte contre Amaury de Faletans, secrétaire général de la FDSEA de Haute-Garonne. Capture d'écran à l'appui, M. Clément dénonce les propos du responsable syndical, qui avait appelé sur Twitter à «monter un commando» pour «le faire couiner». «Impossible de laisser passer», écrit Hugo Clément, dénonçant un «sentiment d’impunité totale». «Ces messages, je pensais les envoyer à un ami en privé. On parle comme ça chez nous. Ça ne devait pas se retrouver sur le Twitter public», se défend Amaury de Faletans dans la Dépêche du Midi. Et d'ajouter que «ces propos crus sont dans notre langage de Gascon, il n'y avait pas de volonté d'être méchant ou menaçant». De son côté, dans un communiqué du 17 août, la FDSEA de Haute-Garonne se désolidarise de son élu en affirmant que «la tenue de tels propos est regrettable et n’engage que Amaury de Faletans».

Conjoints collaborateurs: une nouvelle attestation sur l’honneur à la rentrée (JO)

Un arrêté paru au Journal officiel le 13 août détermine le nouveau format d’attestation sur l’honneur que devront signer les conjoints, partenaires liés par Pacs ou concubins de chefs exploitants (ou de chefs d’entreprises agricoles) qui travaillent de manière «régulière» sur l’exploitation et optent pour le statut de salarié, co-exploitant, associé ou collaborateur. Ce nouveau format entrera en vigueur le 1er septembre. Les chefs exploitants devront joindre ladite attestation à leur déclaration de création ou de modification d’entreprise auprès du centre de formalités des entreprises (CFE), indique l’arrêté. Mais à partir du 1er janvier 2023, cette démarche se fera auprès du futur Guichet unique électronique pour les formalités des entreprises (prévu par la loi Pacte), rappellent les services du ministère de l’Agriculture.