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L’engagement RSE d’Agamy reconnu

Simon Alves
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Agamy a rejoint le réseau des Vignerons Engagés. Une labellisation qui reconnaît la prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et économiques de la vigne de l’union des caves coopératives dans son développement.

L’engagement RSE d’Agamy reconnu

Deux ans après avoir initié les dé­marches, Agamy a enfin obtenu son label. L’union des caves de Bully, Quincié, Vignerons Foréziens et coteaux du Lyonnais a en effet officiel­lement fait son entrée dans le réseau Vignerons Engagés. Ce dernier met en avant les viticulteurs ou les caves coo­pératives qui ont engagé une démarche RSE (Responsabilité sociétale des entre­prises). Autrement dit l’intégration par ces professionnels des préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et la contribution aux enjeux de développement durable. « C’est notre président Sébastien Coquard qui a découvert l’existence de ce label en 2018, explique François Roth, directeur d’Agamy. Il a estimé qu’il serait bien que la cave s’engage car cela a du sens pour nous. Nous sommes une jeune entreprise et nous allons pouvoir nous structurer et être évalués en s’appuyant sur cette démarche. » Pour rentrer dans ce club des Vignerons Engagés, il faut respecter quatre piliers et douze engagements (voir encadré) articulés autour de la question environnementale, de la qua­lité et du prix du vin ainsi que de l’an­crage territorial. Cela permet ensuite aux viticulteurs choisis de rejoindre un réseau comprenant aujourd’hui plus de 6000 vignerons et salariés. « Cela nous permet de faire partie d’un collectif, pour­suit François Roth. On peut ainsi échan­ger sur nos pratiques avec d’autres caves coopératives ou entreprises vinicoles. » C’est aussi l’occasion pour Agamy de se « benchmarker » avec les autres coo­pérateurs ou viticulteurs labellisés pour trouver des points de repère.

« S’améliorer en permanence »

Qui dit label, dit généralement logo. Et celui-ci finira évidemment par appa­raître sur les bouteilles commerciali­sées par la cave avec les tirages dès cet automne grâce aux primeurs. Une visibilité qui sera aussi effective sur les réseaux sociaux où la marque est très présente et garantit la reconnaissance par le consommateur de la qualité du produit. C’est aussi l’assurance de pou­voir attirer plus facilement de nouveaux talents et futurs associés coopérateurs. Pour ce qui est de la valorisation, en re­vanche, rien d’immédiat d’attendu. « Ce n’est jamais automatique, justifie Fran­çois Roth. Une valorisation se construit et elle n’est pas immédiate. Par contre, cela garantit un niveau de performance dans toutes les strates de l’entreprise avec notre relation avec les fournisseurs et le territoire. Le label nous contraint à nous évaluer sur nos pratiques et à les amélio­rer en permanence. » Car si Vignerons Engagés reconnaît à Agamy un niveau « confirmé » – « ce qui est assez rare pour une première évaluation », souligne François Roth – grâce à son engagement social, il reste des postes d’amélioration attendus de la part du label. 

Des pistes de travail pour faire encore mieux

C’est le cas de la juste rémunération du coopérateur, jugée « loin des stan­dards » par le directeur de la cave. « On a aussi comme axes de progrès l’amé­lioration de notre ancrage territorial et de nos indicateurs environnementaux et économiques », reconnaît-il. Mais ambitieuse, Agamy vise forcément l’excellence. Par conséquent, des pistes ont été lancées pour continuer à grandir en vue du prochain audit de suivi dans dix-huit mois. La cave a envoyé plus de 1000 questionnaires aux différents acteurs du territoire pour connaître l’image qu’ils ont de la marque. L’or­ganisme souhaite aussi s’engager sur l’oenotourisme pour s’implanter dans le Beaujolais. Avec aujourd’hui 70 % de viticulteurs labellisés HVE, Agamy veut faire encore mieux et viser les 100 %. L’incitation à la conversion en bio fait aussi partie des axes de travail. Sur le volet environnemental, les toits du bâti­ment accueilleront bientôt des panneaux photovoltaïques et la cave envisage de réduire sa consommation d’énergie, de s’améliorer sur le tri et de développer le compostage. « Économiquement, nous voulons aussi retrouver de la performance et nous allons développer d’autres types de services pour ne pas faire supporter le coût de la structure uniquement aux coo­pérateurs via l’achat de raisin », conclut François Roth. Des annonces en ce sens sont prévues en fin d’année.

Vignerons Engagés, un label exigeant

Vignerons Engagés, un label exigeant

LABEL / Pour intégrer le réseau Vignerons Engagés, Agamy a dû respecter quatre piliers et douze engagements.

Depuis 2010, le label RSE Vi­gnerons Engagés est le pre­mier entièrement dédié au monde du vin en France. Le réseau compte aujourd’hui 6000 vignerons et salariés sur huit régions viticoles et 31 800 hectares de vignoble. Il se vend en moyenne une bouteille toutes les 5 secondes issue des viticulteurs labellisés. Mais l’obtention de cette certification repose sur un cahier des charges exigeant, bâti sur quatre pi­liers au sein desquels on retrouve douze engagements. Le premier pilier concerne l’action pour l’en­vironnement, où se retrouvent cinq engagements : l’économie des res­sources naturelles, la protection de la biodiversité, la réduction des pro­duits phytosanitaires, l’écoconcep­tion et la diminution des déchets ainsi que la lutte contre le changement climatique. 

Soutenir le territoire et offrir le juste prix

Le deuxième pilier impose aux viti­culteurs d’assurer une traçabilité de la vigne au verre et de produire des vins sains. Le soutien au territoire et au patrimoine local constitue aussi un pilier important, où trois engage­ments sont à respecter : le dévelop­pement des emplois directs et indi­rects, l’investissement en France et la dynamisation du bassin local ainsi que le développement du lien social et solidaire. Les vignerons du réseau doivent également garantir une offre au juste prix pour le consommateur comme le producteur en favorisant les circuits courts et en rémunérant équitablement les producteurs.