Congrès Ajec
Faire rêver grâce à la Charolaise et l’herbe

L’expérience de Christophe Chaize, éleveur charolais à Pouilly-les-Nonains, en matière d’optimisation du pâturage était au cœur de la table ronde initiée lors du congrès national de l’Ajec (1). Il était accompagné de Thierry Turlan, ingénieur à la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes, et de Sébastien Cluzel, président du Herd book charolais.

Faire rêver grâce à la Charolaise et l’herbe
Christophe Chaize, éleveur à Pouilly-les-Nonains, a fait part de son expérience en matière de gestion du pâturage. Il était accompagné de Thierry Turlan, ingénieur à la Draaf, et Sébastien Cluzel, président du HBC.

« On peut être éleveur par passion, mais la question du revenu est essentielle », commençait Thierry Turlan. Il mettait alors en évidence la disparité du revenu des éleveurs, en s’appuyant sur des moyennes sur dix ans et sur l’enquête conduite par la Chambre d’agriculture de la Loire en 2021-2022 auprès de 300 éleveurs allaitants du Roannais. Ces différences s’expliquent le plus souvent par les choix de l’éleveur, avant même les résultats zootechniques, le prix de vente ou les conditions pédo-climatiques.

Christophe Chaize indiquait miser sur un système simple basé sur le pâturage tournant, où l’observation des animaux et des plantes tient une place essentielle, comme par exemple surveiller la quantité d’herbe consommée lors des dernières 24 heures pour adapter l’avancement du fil. Pour lui, « toute l’herbe qui peut être pâturée signifie des charges en moins. L’herbe se cultive. Elle a des pouvoirs insoupçonnés. »

Agir sur les charges

Les deux hommes incitaient vivement les jeunes éleveurs à étudier leurs coûts de production puisque les écarts de revenus portent sur les charges, et plus spécifiquement de mécanisation et d’alimentation. « Il faut cibler les efforts sur ces deux points », insistait Thierry Turlan. Christophe Chaize de compléter : « La valorisation de l’herbe est un levier pour s’installer sans trop d’investissement et pour vivre facilement de son métier d’éleveur. Les systèmes simples, avec une bonne maîtrise technique, qui finalement ne coûte rien, ont de l’intérêt. » Il expliquait alors que ses bons résultats économiques lui permettent d’investir régulièrement dans des animaux de haute valeur génétique. Sébastien Cluzel poursuivait : « La génétique est un facteur non négligeable de l’amélioration des coûts de production. La race Charolaise a de réels atouts à mettre en avant, comme par exemple la croissance, pour répondre aux enjeux que sont les coûts de production et la valorisation de l’herbe. »

Pour les intervenants, il est une évidence : chaque éleveur doit prendre du temps pour poser un diagnostic sur son exploitation et trouver les solutions les plus adaptées, car il n’y a pas de recettes toutes faites. « Les fondamentaux sont les mêmes, mais c’est à chacun d’inventer les bonnes combinaisons », imageait Thierry Turlan. En matière de conduite du pâturage, en raison du changement climatique, « ce qui était vrai il y a 10 ans ne l’est plus forcément, intervenait Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture de la Loire. Chaque éleveur doit se poser les bonnes questions et apprendre à cultiver l’herbe. Chaque exploitation est un cas particulier. » « Au lieu de subir le changement climatique, il faut en profiter, comme par exemple faire pâturer les animaux en période hivernale », assurait Christophe Chaize.

 

LGF

 

(1) Ajec : Association des jeunes éleveurs charolais