Flavescence dorée
Des opérateurs mobilisés pour les prospections
Sous l'influence d'un nouveau dispositif instauré par les ODG, les opérateurs du Beaujolais ont globalement pris part aux prospections après les vendanges.
Parler de la flavescence dorée (FD), c’est évoquer tout le volet sanitaire évidemment, mais aussi toute l’organisation qui gravite autour. Et la saison 2021 marquait une étape importante dans la lutte contre la FD. D’une part parce que la situation sanitaire l’exigeait. De 1000 ha environ à prospecter en 2019, le Beaujolais a multiplié par dix le nombre d’hectares à surveiller cette année (contre 4000 ha en 2020). Parmi les surfaces prospectées, on trouve de très nombreux périmètres inclus dans le plan de lutte et des communes qui ne l’étaient pas au préalable mais malgré tout placées sous surveillance en prévention. "Il n’y a pas d’effet de surprise. On savait qu’en cherchant plus, mathématiquement, nous aurions plus de ceps contaminés cette année, commente Nathalie Chuzeville. La FD est devenue un fléau et les élus se sentent vraiment partie prenante depuis deux ans".
Aux dires de la directrice de l’Union des crus et de Denis Bec, technicien Fredon Aura en charge de la FD, ces prospections se sont "globalement bien passées", même si des "imperfections" sont à relever. "Mis à part quelques jours où il manquait des opérateurs, nous avons très souvent eu des équipes au complet, de 6 à 8 viticulteurs, selon les communes et les zones à prospecter. Pour certaines communes, nous avions programmé jusqu’à 18 prospections, sachant que neuf équipes réparties dans le Beaujolais ont prospecté quotidiennement", rappelle Nathalie Chuzeville.
Des imperfections
Néanmoins, tous les objectifs de prospection n’ont pas été atteints. "Prospecter 10 000 ha, ce n’est pas simple non plus", répond Denis Bec, mettant aussi en avant l’évolution du dispositif, "à la demande des ODG pour faire plus de prospections en bord de parcelle, une demande qui avait été acceptée par le Sral. Oui, il y a eu des imperfections. Nous avons nos torts également mais il faut se focaliser sur ce qui a fonctionné."
Si ces prospections ont été moins chaotiques que les années précédentes dans certaines communes, c’est parce que les ODG avaient décidé de reprendre les choses en main, et surtout de serrer la vis. Des convocations avaient été envoyées aux opérateurs, nouveau dispositif associé à un système d’amendes pour les dissuader de s’absenter. "Nous n’avons pas encore fait le point sur les amendes, précise Nathalie Chuzeville. Le fait que les viticulteurs aient participé à ces prospections, c’est la preuve que la communication et notre dispositif ont fonctionné. Cependant, je ne cache pas qu’il est lourd à gérer". Les ODG vont notamment se rapprocher de la CAVB afin d’utiliser son logiciel de gestion pour la FD, réputé pour son automatisation. Au sein de la Fredon, on se félicite de cette reprise en main par les ODG du Beaujolais. "Nous avons pu nous concentrer sur l’organisation de ces prospections, la recherche des symptômes et les analyses qui s’en suivent en laboratoire".
Des difficultés de recrutement aussi à la Fredon
Cette année, en raison d’un nombre important de communes à prospecter, la Fredon Aura a peiné à recruter des agents pour encadrer les équipes de viticulteurs. "De 6 agents en 2020, nous devions réunir 20 agents pour que la campagne se déroule parfaitement. Au final, nous avons réussi à en embaucher 18 ce qui est déjà une bonne chose. Car le recrutement a pris du temps et nous avions parfois peu de candidats. Cette problématique n’est pas propre à notre établissement mais à toute l’agriculture. Ces métiers de terrain, où il faut être multi-tâches et organisé, sont peut-être moins prisés depuis la crise sanitaire. On travaille aussi avec les conditions climatiques", explique Denis Bec. En raison des résultats de la saison 2021, le technicien de la Fredon s’attend à devoir augmenter le nombre d’agents en 2022, "peut-être deux voire quatre de plus. On fera le nécessaire pour les trouver en tous cas".
