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« Mettre en relation producteurs et distributeurs »

Simon Alves
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La communauté de commune Saône Beaujolais a tenu son premier comité de pilotage sur le projet alimentaire territorial (PAT) mardi 20 juillet. Jérémy Thien, vice-président en charge de la ruralité et l'agriculture, détaille les contours du projet censé favoriser les circuits courts.

« Mettre en relation producteurs et distributeurs »

Pouvez-vous nous rappeler ce qu'est le projet alimentaire territorial (PAT) ? 

« C'est un dispositif qui doit permettre plusieurs objectifs : développer et pro­mouvoir les circuits courts, accompa­gner les producteurs et les distributeurs en les mettant en relation dans le cadre de cette démarche et alimenter la res­tauration collective. Nous avons aussi tout un volet de promotion d'alimenta­tion de qualité et d'éducation aux bonnes pratiques alimentaires. Il faut encoura­ger des producteurs à entrer dans cette démarche avec comme premier objectif de nourrir les cantines scolaires puisque nous les gérons au niveau communal et intercommunal. » 

Qui est à l'origine de ce projet ? 

« L'État a donné l'impulsion et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a lancé un appel à projets. Les financements doivent per­mettre de réaliser la phase de diagnostic qui est importante pour déterminer les productions que nous avons et quelles sont celles qui sont engagées dans une démarche de circuit court, aussi bien sur notre territoire que ceux environnants. Nous avons déjà démarré ce travail et nous devons continuer à l'approfondir avant d'avoir des financements sur l'ani­mation du PAT. » 

Quels besoins avez-vous identifiés ? 

« Pour l'instant c'est partiel. Il est évident que nous ciblons la restauration scolaire où il y a une belle marge de progrès en facilitant cette mise en relation entre producteurs et acheteurs/distributeurs. Il existe des freins qu'on a identifiés : les petites communes ou associations qui gèrent les cantines sont souvent dans des routines car ça fonctionne pour eux et ils ne veulent pas changer de mo­des d'approvisionnement. Du côté des producteurs c'est toute la logistique à mettre en place aussi qui est parfois difficile à envisager. Il y a un gros tra­vail à faire. Nous devons aussi élargir notre cible aux Ehpad, aux hôpitaux et aux restaurants d'entreprise. » 

Avez-vous des objectifs chiffrés ? 

C'est compliqué pour l'instant. Les ob­jectifs chiffrés sont ceux fixés par la loi Égalim. Ceux sur lesquels on s'attarde sont les objectifs de qualité avec des produits locaux qui intègrent une dimen­sion de développement durable à travers des labels comme le bio, HVE ou Terra Vitis®. » 

En quoi a consisté la première réu­nion du comité de pilotage ? 

« Nous avons fait la première présen­tation du diagnostic réalisé avec les questionnaires que nous avons envoyés aux producteurs et restaurateurs. Cela a permis d'identifier leurs intérêts et leurs freins à s'engager dans la démarche. Nous avons aussi présenté les actions concrètes qui se dessinent pour l'année prochaine dans le cadre de la mise en place du PAT. » 

Quelles sont ces actions ? 

Nous voulons sensibiliser le public et faire la promotion d'une alimentation de qualité. La mise en place d'une plate­forme professionnelle est aussi envi­sagée. À l'image de ce qui s'est fait au niveau régional pour l'action "La Région dans mon assiette", elle permettrait de mettre en relation les producteurs et acheteurs dans le cadre de la restau­ration. » n

Propos recueillis par Simon Alves