La nouvelle génération du monde viticole prépare la traditionnelle foire aux vins du lycée Bel Air. Une organisation minutieuse et un défi à relever pour les élèves de BTS technico-commercial vins et spiritueux. Ils nous racontent les coulisses. 

Les jeunes font la foire !
Véritable tradition, la foire aux vins du lycée Bel Air permet aux élèves de proposer des animations dans l’enceinte du lycée et d’organiser entièrement un événement.

Depuis le mois d’octobre, les BTS technico-commercial vins et spiritueux de première année préparent la prochaine foire aux vins qui aura lieu le 1er avril, au château de Bel Air, à Belleville-en-Beaujolais. Une mission qu’ils ont à cœur de mener au mieux. Pour organiser les festivités, plusieurs groupes se sont formés : communication, logistique, sponsors, vin, animation…

Toutes les forces mobilisées

Dossier de presse, de parrainage, affiches et banderoles, le groupe communication des élèves de BTS a partagé les missions pour promouvoir la foire aux vins. « Marianne s’est occupée de la charte graphique et des réseaux sociaux et j’ai élaboré le dossier de presse », confie Léonard, référent du groupe communication. Pour tous les élèves, le défi est de taille, « on sera évalué le jour-même sur le conseil et la relation client ainsi que sur notre investissement depuis octobre », partage-t-il. Côté logistique, Romane, la référente, énumère les étapes importantes : « on a déclaré la manifestation en mairie et demandé du matériel, on a ensuite fait un plan d’installation pour la répartition des stands. Toute la partie signalétique a été pensée également pour que l’on puisse mettre des banderoles à certains ronds-points ». Une semaine avant le grand jour, « on va aider à la réception du matériel et s’occuper du stockage » pour que le jour J, personne ne manque de rien.  

Référent du groupe vin, Bastien revient sur le choix des commandes : « on a eu accès à la liste de l’année dernière donc on a comparé quel vin s’était bien vendu, en quelle quantité, pour pouvoir élaborer notre propre liste ». Le groupe prépare également des fiches de dégustation pour les cuvées. « On va déguster les vins avec chaque groupe pour que chacun puisse conseiller sur le stand. » Et qui dit événement dit financement. « L’élaboration d’un plan de démarchage nous aide à obtenir des sponsors. On a surtout démarché à Belleville », partage Thibault, référent du groupe sponsors. Au moment des échanges, le groupe a récolté plus de 1000 € grâce à une dizaine d’entreprises.

Une vitrine nationale

Groupés en GIE avec des lycées viticoles de France, la foire proposera une multitude de vins des exploitations lycéennes : Alsace, Loire, Bourgogne, Bordeaux, Provence, Beaujolais... « Le GIE regroupe une trentaine d’établissements et chacun s’engage à vendre les vins des autres durant la foire », détaille Yvan Barge, professeur d’économie. Véritable vitrine, l’événement permet au lycée Bel Air de réaliser le plus gros volume de ventes du réseau.

Pour les aider financièrement à partir en stage de deux mois à l’étranger, les élèves ont organisé une tombola. « Nous avons tous demandé à nos entreprises des lots pour la tombola, explique Thibault. On a une dizaine de lots avec des places de musée, des magnums et bouteilles de vin… » Ils auront également une commission sur les bouteilles vendues.  

Cohésion et vision d’avenir

Si les élèves de la classe ne se connaissaient pas à la rentrée, le projet de la foire aux vins les a rapprochés. « On remarque une synergie entre les groupes car il ne peut pas y en avoir un en retard », observe Yvan Barge.

« On a un problème de jeunesse sur les vins, ça n'attire plus beaucoup la nouvelle génération. On aimerait renouveler l’image », observait Léonard. Pour lui, il y a un enjeu à moderniser la filière : « Faire des vins plus légers, ce sera de plus en plus compliqué avec le réchauffement climatique, l’agroforesterie est un bon point pour renouveler la faune et la flore. Je pense qu’il faut se challenger ». Même vision chez Romane, « il y a beaucoup de jeunes qui reprennent et testent de nouvelles choses qu’on n’osait pas faire avant. Si on s’entraide, on y arrivera », espère-t-elle. Si les élèves ont conscience de l’enjeu du réchauffement climatique, ils innovent aussi dans leurs idées. « Il y a de moins en moins de consommation de vin, il faut trouver de nouvelles solutions pour attirer les consommateurs vers ce produit, confiait Bastien. Les cocktails ont le vent en poupe alors pourquoi pas réfléchir à des recettes à base de vin. » Malgré tout, la jeune génération reste positive, « un vigneron ça ne se change pas, c’est un métier qui ne sera pas remplacé par les technologies parce que la vigne a besoin d’une présence humaine », conclut Thibault.

Charlotte Favarel