Emploi agricole
Le salariat pour toutes et tous

Charlotte Favarel
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La Semaine du salariat agricole revient pour sa quatrième édition du 20 au 24 février. Un programme riche en perspective rythmera ces cinq journées : visites d’exploitations, échanges avec des salariés, rencontres avec des professionnels, ateliers… Et nouveauté cette année, des ateliers pensés pour les employeurs seront proposés. De quoi faire la part belle à la promotion des métiers agricoles et surtout, à l’emploi au féminin, thème de la semaine cette année. 

Le salariat pour toutes et tous

Depuis trois éditions, la Semaine du salariat agricole offre l’opportunité de faire un pas à la rencontre d’acteurs du territoire. Cette quatrième édition ne fera pas l’impasse, puisque trois jours sont réservés aux visites d’exploitations avec une majorité de filières représentées. Graine d’emplois et ses partenaires ont réuni des exploitants et salariés pour donner à voir leur quotidien. Des professionnels de Cerfrance, la MSA, Ocapiat apporteront également un éclairage théorique avec une grande place laissée aux échanges.

Viticulture, maraîchage, arboriculture et élevage au rendez-vous

Pour les curieux des métiers de la viticulture, Gilles Gelin ouvre ses portes à Lancié le matin du lundi 20 février et Grégoire Hoppenot à Fleurie l’après-midi. L’occasion de se mettre à la place des salariés avec des ateliers pratiques « qui montrent le travail sur le terrain », précise Marion Di-benedetto, chargée de mission emploi. Mardi 21 février, place au maraîchage avec Serge Biézus, à Ampuis. Côté arboriculture, le rendez-vous est donné le mercredi 22 février pour aller à la rencontre du Gaec des Sables rouges, à Dardilly, le matin. Et direction la Chèvre’rit l’après-midi pour rejoindre l’élevage caprin de Vincent Perra.

Pour ces trois journées, plusieurs ateliers tournants sont prévus. Les ateliers « vis ma vie » mettront le concret à l’honneur en proposant aux volontaires de se mettre dans la peau d’un salarié le temps d’un instant. Les témoignages des salariés des exploitations mettront en lumière les interrogations que peuvent avoir les participants sur le métier. Sous forme d’échanges, ils laisseront la part belle à l’interaction. Enfin, les visites d’exploitation seront coordonnées par les exploitants eux-mêmes.

Avec des offres nombreuses sur le Beaujolais, « l’enjeu est de faire découvrir des métiers et susciter des vocations, que ce soit pour de la formation ou du salariat », éclaire la chargée de mission. Pour chacun de ces trois jours, cinq personnes de l’équipe emploi seront présentes pour répondre aux interrogations. « À l’issue des ateliers, nous pourrons recevoir les personnes en entretien individuel, discuter de leurs projets et les accompagner au mieux vers l’emploi, la formation ou les stages », ajoute Marion Di-benedetto.

L’évolution du statut de conjoint collaborateur

Le thème de cette année étant l’emploi au féminin, un focus sur le statut de conjoint collaborateur sera fait jeudi 23 février à la Maison de la Chasse à La Tour-de-Salvagny. Statut largement utilisée par les femmes, il évolue depuis 2022 avec la loi de financement de la sécurité sociale. Cette réforme limite le bénéfice du statut à cinq ans, à la suite de quoi il faudra choisir entre le statut de conjoint salarié ou associé.

Pour aider les personnes concernées, des conseillers de Cerfrance seront présents. Il sera possible de faire des entretiens individuels pour exposer chaque situation afin d’être conseillé sur les choix futurs. Des éléments théoriques seront apportés pour comprendre au mieux le contenu de la réforme.

Trois professionnels de la MSA seront présents et animeront une conférence, il sera possible d’échanger ses coordonnées pour fixer un rendez-vous individuel ultérieurement.

Être employeur aujourd’hui

Pensées à l’issue de rendez-vous terrain de l’équipe de Graine d’emplois et des besoins exprimés sur le territoire, trois thématiques rythmeront la matinée du vendredi 24 février à la Maison des Agriculteurs à La Tour-de-Salvagny pour les actuels et futurs employeurs du secteur agricole. L’interactivité sera de mise puisque tous les intervenants ont pensé leur rencontre sous forme d’échanges.

Une première thématique concernera la valorisation de son image en tant qu’employeur. « L’idée est de valoriser l’exploitation pour attirer de potentiels candidats », confie Marion Di-benedetto. Elle sera animée par Mathilde Torres, d’Agri Emploi 69 et Émeline Valeyre, consultante en ressources humaines. Le deuxième atelier « fera venir des jeunes de la génération Z pour qu’ils puissent présenter leurs points de vue et leurs attentes vis-à-vis des employeurs », détaille Justine Rollet, chargée de mission emploi. Ce sont des jeunes de la mission locale de Villefranche-sur-Saône qui interviendront. Enfin, la dernière thématique sera animée par Ocapiat, opérateur de compétences, « elle portera sur la fidélisation et la montée en compétences des salariés. Il y a une grande difficulté de recrutement et de fidélisation des salariés aujourd’hui, observe Marion Di-benedetto, sensibiliser à la gestion des ressources humaines afin de conserver ses salariés est essentiel. »

« Je sentais l’envie de retrouver la terre, le plein air et une activité physique »

Chrystel Chabert est journaliste dans la presse audiovisuelle, « je ne voulais plus faire ceci à plein temps. Je sentais l’envie de retrouver la terre, le plein air et une activité physique. » Elle découvre la Semaine du salariat sur une affiche d’abribus en 2021 et décide d’y participer. « Je m’étais dit que le salariat était une bonne alternative pour découvrir ces métiers. Quand j’ai vu le format avec les visites d’exploitation et les échanges avec d’autres personnes qui pouvaient être dans la même situation, j’ai trouvé ça concret et intéressant. »

À l’issue de la semaine, Chrystel a commencé des stages en horticulture, maraîchage et production caprine. Elle décroche ensuite un premier contrat et travaille actuellement à mi-temps entre le maraichage et le journalisme. « La Semaine du salariat m’a aidé à me rendre compte que c’était possible de faire autre chose, qu’il y avait des gens intéressés pour embaucher quelqu’un à la cinquantaine passée ! Il arrive un moment où on a besoin d’entendre ça. »

Charlotte Favarel

Note : Tout le programme détaillé sur le site Internet de Graine d'emplois