Chambre d'agriculture
Qunzaine de la transmission : Destins croisés

Marie-Cécile Seigle-Buyat
-

Du 18 novembre à 2 décembre, le réseau des chambres d’agriculture organise la Quinzaine de la transmission. L’occasion de mettre en lumière les enjeux du renouvellement des générations en agriculture. Rencontre avec Cédric Fayot et Bruno Piquet, témoins d’une transmission réussie. 

Qunzaine de la transmission : Destins croisés

Rien ne laisser présager qu’entre Bruno Piquet, éleveur de Villechenève, souhaitant transmettre et Cédric Fayot, paysagiste en reconversion à la recherche de la perle rare pour embrasser le métier d’agriculteur, les choses allaient « matcher ». Et pourtant, il y a tout juste un an, Cédric signait la reprise de l’exploitation du milotier de naissance. Le destin croisé de deux hommes passionnés par l’agriculture.

L’envie de transmettre

Bruno de son côté a toujours eu en tête la volonté de transmettre son exploitation. Alors quand il fête ses 55 ans, il décide d’appliquer la règle d’or de la transmission : « l’anticipation ». Il engage la conversion de son exploitation laitière à l’agriculture biologique en caressant le doux espoir qu’un jeune souhaitant s’installer en vaches laitières bio serait séduit. « Je n’avais pas grand-chose à changer pour réussir ma conversion et je pensais que le label attirerait davantage de repreneur », confie l’ancien agriculteur. Pari gagnant. Après son inscription au Répertoire départ installation (RDI) et grâce à l’accompagnement des conseillers de la chambre d’agriculture, des candidats se présentent. « J’en ai eu davantage que d’autres collègues », reconnait Bruno, mais la mayonnaise ne prend pas. « J’ai été souvent déçu. Les motivations étaient diverses. Je ne les sentais pas trop. » Une quête vers le repreneur qui prendra fin le 14 avril 2020 quand Cédric et sa femme Céline se présentent sur la ferme. « Ils ont visité l’exploitation. Au bout de trois heures, Céline s’est assise et a dit on prend. Depuis ce jour-là, les choses ont toujours avancé. Le projet dans leur tête était clair…», se remémore Bruno Piquet qui est devenu salarié à mi-temps chez Cédric.

« J’estime avoir eu beaucoup de chance »

De son côté, pour Cédric la ferme de Bruno a été un vrai coup de cœur et remplissait tous les critères qu’il recherchait pour mener à bien son projet d’agriculture de régénération. « Il y a 3-4 ans, j’ai pris conscience que je voulais un métier avec un peu plus de sens, qui se rapproche davantage de mes valeurs. Nous avons toujours aimé la nature et les animaux. J’ai attaqué l’éco pâturage en tant que paysagiste et je suis tombé amoureux de l’élevage. Nous avons alors décidé de changer de vie. » Faire de l’agriculture de régénération demande des critères très particuliers. « Nous avons été très pénibles avec le RDI, sourit Cédric. Il me fallait de la pente, de la forêt, 30 ha d’un seul tenant, pas mal de bâtiments car l’agriculture de régénération est faite de plusieurs productions… » Après plusieurs visites de fermes, le couple rencontre enfin Bruno et Cédric le reconnaît : « je pense sincèrement que nous avons eu de la chance qu’il n’y ait pas eu en même temps que nous un repreneur qui souhaitait faire du lait ».
Alors pour séduire son futur cédant, Cédric a pris le temps de lui expliquer l’agriculture qu’il imaginait pour sa ferme. « Au début, ça l’a un peu décontenancé, un peu surpris. Il avait plein de questions. Puis on a discuté assez facilement. Nous avons aussi eu le temps de mûrir de projet », se souvient Cédric. Il aura en effet fallu plus d’un an pour que la transmission se fasse et aujourd’hui aucun d’entre eux ne regrette leur choix. « J’estime avoir eu beaucoup de chance car nous sommes tombés sur Bruno qui souhaitait que l’exploitation soit reprise. Il ne voulait pas vendre sa maison, il voulait transmettre. J’ai eu cette chance de pouvoir lui acheter l’ensemble des bâtiments, habitation comprise. Et je pense que c’est important. Il nous a intégrés au village et au monde agricole. J’ai également eu énormément de chance que Bruno ait envie et puisse continuer à travailler sur l’exploitation à mi-temps. Il connaît son exploitation et ça s’est un gros plus pour l’installation. » Deux destins croisés donc qui permettent aujourd’hui à une exploitation de continuer d’exister.

Contacts : 

Point accueil transmission (hors viticulture) : Rémi Demazoin, 04 78 19 60 93 [email protected].

Répertoire départ installation (hors viticulture) : Véronique Villalta, 04 78 19 60 85 [email protected].

Transmission viticole : Marc Robin, 06 71 07 60 85 - [email protected].

A vos agendas

Vous vous préparez à cesser votre activité et à prendre votre retraite. Vous avez des questions et ne savez pas par où commencer. Vous souhaitez quelques clés pour avancer pour votre réflexion, la chambre d’agriculture vous donne rendez-vous à plusieurs temps d’échange au choix.

Les matinales de la transmission

Cessation ? Transmission ? Mon trousseau pour la clé des champs ! : 15 novembre 2022 de 9 h 30 à 12 h 30 Maison des Agriculteurs 234 avenue du Général de Gaulle, 69530 BRIGNAIS. Intervenant : conseiller transmission de la chambre d’agriculture du Rhône.

Transmission du foncier et succession (baux, patrimoine...) :  13 décembre 2022 de 9 h 30 à 12 h 30 Salle de la gare, 59 avenue de la gare 69700 LOIRE-SUR-RHÔNE. Intervenant : juriste FDSEA du Rhône.

La valeur de mon entreprise (évaluation, fiscalité, revenus,…) : 12 janvier 2023 de 9 h 30 à 12 h 30 au 26 rue des fonderies ZAC du Gouchoux Est 69200 BELLEVILLE -EN-BEAUJOLAIS. Intervenant :  conseiller, CerFrance Rhône et Lyon.

La retraite (conditions, cumul emploi retraite,…) : 23 février 2023 de 9 h 30 à 12 h 30 Salle des Fresques, « 210 en Beaujolais » 210 Boulevard Vermorel, 69400 VILLEFRANCHE-SUR-SAONE. Intervenant : conseillère en protection sociale agricole de la MSA Ain-Rhône.

Le forum Tranplins du 2 décembre à La Tour-de-Salvagny

La journée Transmission

Elle se tiendra le 26 janvier 2023 de 9 h 30 à 16 h à la Maison des agriculteurs à La Tour-de-Salvagny (salles 7 et 8).

Inscriptions obligatoires au 04 78 19 60 80.