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Réseau maturation : premiers prélèvements à la mi-août

Simon Alves
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Le réseau maturation beaujolais organisait mercredi 4 août la réunion de lancement de la campagne 2021. Celle-ci devrait démarrer à la mi-août malgré des conditions climatiques inhabituelles en juillet.

Réseau maturation : premiers prélèvements à la mi-août

Rendez-vous était donné dans la salle des Fresques du 210 boule­vard Victor Vermorel pour le lan­cement de la 30e campagne du réseau maturation beaujolais. Une vingtaine de responsables de centres maturation (viticulteurs et cavistes) avaient fait le déplacement pour s’enquérir des infor­mations concernant la météo, la situa­tion phytosanitaire et les stades phénolo­giques de la vigne. « Nous avons connu un premier semestre avec une température moyenne proche de la normale (+0,4°C) et une pluviométrie légèrement excédentaire par rapport aux normales (+18 mm) », a résumé Florence Hertaut, conseillère vi­ticulture oenologie de la chambre d’agri­culture et en charge du suivi du réseau. Un bilan global au sein duquel les diffé­rents mois ont présenté des situations climatiques hétérogènes en Beaujolais. Alors que le premier trimestre s’est ré­vélé plutôt doux, normalement pluvieux et bien ensoleillé (56 heures d’excédent par rapport à la normale), le deuxième a été marqué par un mois d’avril froid accompagné d’épisodes de gel, des mois de mai et de juin pluvieux. Ce dernier a été très contrasté en températures, avec une première décade au-dessus de la normale, une deuxième très net­tement au-dessus (+4,1°C) et la dernière très en dessous (-4°C) avec l’arrivée de précipitations. Juillet s’est révélé frais et très pluvieux. S’il ne s’agit néanmoins que du vingtième mois de juillet le plus froid depuis 1959, c’est en revanche le deuxième plus élevé côté pluviométrie depuis 1964.

Un impact phytosanitaire disparate

Qui dit humidité dit souvent maladies concernant la vigne. Le 2 juillet dernier, les partenaires du réseau s’étaient dé­clarés plutôt confiants. « Il était ressorti qu’il y avait un peu de coulure mais sur­tout du millerandage et un phénomène de capuchons floraux qui avaient du mal à tomber, a témoigné Florence Hertaut. Le mildiou lui était sous contrôle malgré une pression importante et une grosse sortie de tâches sur les feuilles et le black-rot plutôt modéré. Globalement les vignes étaient plutôt belles depuis juillet. » Mais depuis, les incessantes pluies de fin juin et début juillet sont passées par là. Conséquence, la pression de mildiou s’est accentuée et une augmentation de la fréquence des foyers de botrytis a été constatée. Invités à se livrer sur le sujet, les viticulteurs du réseau, selon leur zone géographique, ont pour leur part dressé des constats plutôt disparates. Dans le secteur de Salles Arbuissonnas et Blaceret, ce sont le gel et la grêle qui ont causé le plus de dégâts, même si le raisin est « assez gros ». Du côté de Chiroubles, s’il n’est constaté « rien de catastrophique », cependant une récolte faible sera encore à déplorer suite au gel (sur les hauts de la commune) et millerandage. Aux Oullières, la véraison n’est pour l’instant pas très avancée et la maladie fortement présente. « En vingt ans je n’ai pas souvenir d’une présence aussi forte de mildiou et d’oïdium », s’est inquiété un viticulteur. Tous secteurs confondus, les observa­tions ont mis en exergue une situation très hétérogène d’une parcelle à une autre, mais dans tous les cas le retour du soleil est fortement attendu.

Phénologie : presque comme en 2019

Ces constats d’hétérogénéité se sont aussi retrouvés sur les calculs des po­tentiels de récolte. La sortie de grappes de l’année est néanmoins faible (Sur 25 parcelles de gamay, une moyenne de 9,5 grappes a été relevée). Florence Hertaut a ainsi bien rappelé au réseau l’importance des premiers comptages de la campagne pour mieux cerner le potentiel de récolte, information impor­tante pour les ODG. La phénologie de la vigne présente elle un débourrement constaté à une date moyenne (5 avril), puis une floraison tardive aux environs du 9 juin. La floraison n’a cependant duré que sept jours en raison des conditions climatiques chaudes de mi-juin. Le stade de fermeture de la grappe a lui été atteint en moyenne le 11 juillet, date plutôt tardive, et le stade début véraison est attendu en moyenne entre le 3 et le 8 août. Toutes ces données permettent d’anticiper une vendange plutôt tardive, avec un démarrage des vendanges pour les gamays en zone précoce qui pourrait être au cours de la deuxième décade de septembre. En conséquence, le ré­seau maturation a convenu d’un début de prélèvements aux alentours du 16 août, voire du 12 août dans les zones les plus précoces. n