Pour sa troisième saison, Questions à un agri devient Questions à une agri. Antoine Jeunet, chargé de projets à Semons l’avenir a en effet choisi de donner la parole aux agricultrices. On vous emmène avec nous sur le tournage de ces épisodes à retrouver chaque semaine.
Ingrid, Véronique, Thaïs, Juliette, Ghislaine ou encore Laetitia ont ouvert leurs portes et pris la parole pour partager leur quotidien. À travers cinq épisodes, Semons l’avenir a suivi ces femmes aux profils aussi différents que complémentaires. Une compilation qui permet de comprendre les parcours et visions de chacune.
Agir pour les autres
Direction Saint-Martin-en-Haut où Ghislaine Buisson, éleveuse de 35 vaches laitières nous accueille sur son exploitation. Autour d’une boisson chaude, elle prépare l’épisode avec Antoine Jeunet. D’une nature à aider les autres, elle assure avoir « un métier qui me permet de jongler comme je veux ». De l’association des parents d’élèves, à celle des familles et des clubs de football, Ghislaine ne compte plus ses engagements. « Le bénévolat est très important dans nos villages parce que c’est ce qui les fait vivre. Le temps qu’on passe à donner de notre temps, ça fait de la vie, et ça permet d’avoir des associations pour le sport, la culture… » Toujours le sourire aux lèvres et adepte de plaisanteries, elle nous guide sur son exploitation. Du bâtiment d’élevage à la mare en face de chez elle, elle se prête volontiers au jeu des questions réponses.
Œuvrer pour ses droits
« Avec de l’organisation, chaque chose trouve sa place : le travail, les responsabilités, le temps en famille et le temps pour soi », concluait Véronique Combe à la fin du tournage. Si l’idée de passer face caméra la stressait, elle partage avec mélancolie ses souvenirs : l’aide aux collègues en Cuma, l’envie de faire avancer les choses et la conciliation avec sa vie familiale. Sur l’exploitation de Vaugneray, reprise depuis par son fils, et accompagnée de son mari, Véronique nous a fait visiter son quotidien avant sa retraite. Encore bien présente dans le paysage agricole rhodanien, l’agricultrice retrace l’évolution du statut des femmes depuis les années 1960. Des congés maternité qui existent seulement depuis 1976, « en 2008, on a enfin été aligné sur les salariées et on a obtenu seize semaines », au statut de conjointe collaboratrice qui a évolué, elle expose les différentes victoires des femmes concernant leur rémunération, leur statut et leur reconnaissance au travail.
Trouver du sens
À la ferme des Deux ânes à Sainte-Consorce, Ingrid Ruillat nous ouvre les portes de son exploitation maraîchère accompagnée de Bergamote, Suzette, Malthus, Fanfan et Isidore, ses fidèles compagnons, cinq ânes qui l’aident dans son travail. Assistante de l’archevêque de Lyon et accompagnatrice à la chambre des métiers, Ingrid a commencé à réfléchir à sa reconversion il y a sept ans. « Il y avait des alertes environnementales qui arrivaient, j’avais l’opportunité d’avoir les terres familiales. Je voyais cette pression foncière, les terres agricoles qui se sont transformées en zone tertiaire, et je me suis dit que c’était le moment de me lancer », témoigne la maraîchère. Entre deux parcelles et la présentation de ses animaux, Ingrid revient sur son choix qu’elle ne regrette en rien.
La relève
Par engagement écologique, passion et pour le lien avec les clients, Juliette et Thaïs sont vigneronnes au domaine des Jeunes Pousses, à Emeringes, depuis août 2022. « Je trouve très beau de créer de mes mains et de ma terre un produit qui rassemble les gens », confie Thaïs. Les deux amies se sont retrouvées à travailler ensemble dans ce domaine pas comme les autres. Pendant trois ans, elles gèrent tout le domaine, de la vigne à la commercialisation en passant par la vinification, une manière simple de s’essayer au métier. Accompagnées de Malo, le border collie de Thaïs, elles nous font visiter leurs parcelles et nous confie leur vision de l’avenir. « Il y a un renouvellement des générations qui doit se faire et le modèle des Jeunes Pousses peut inspirer d’autres filières. Il permet aux jeunes de pouvoir mettre le pied à l’étrier sans engager d’argent et de tester le métier avant de pouvoir s’installer », observe Juliette. Entre deux anecdotes sur leur quotidien, elles évoquent les avantages de travailler ensemble et d’être totalement autonomes dans leurs tâches.
Charlotte Favarel
La démarche de Semons l’avenir
Rapprocher les consommateurs des agriculteurs, créer du lien entre ruralité et monde urbain et communiquer sur les pratiques agricoles sont les missions de Semons l’avenir. L’association propose depuis trois saisons les vidéos de Questions à un agri et a décidé de mettre les femmes à l’honneur dans cette nouvelle saison. Une façon de s’immerger dans le quotidien des agricultrices et de comprendre leur vision.
« On a voulu s’attaquer à un cliché qui persiste pour le grand public, à savoir que l’agriculture serait un milieu masculin. Depuis mai 2022, date à laquelle je suis arrivé à Semons l’avenir, j’ai rencontré des femmes incroyables et on a décidé de les valoriser dans cette saison. Pour une question de représentativité, on a varié les filières, les âges, les parcours et les situations géographiques des agricultrices pour avoir des épisodes éclectiques », explique Antoine Jeunet, chargé de projets.
Éleveuses, maraîchères, vigneronnes ; en début d’activité, reconverties ou à la retraite, la pluralité de profils parcourt des thématiques inhérentes à la place des femmes dans l’agriculture. De l’évolution de la place de la femme depuis les années 1960, à la reconversion, en passant par l’engagement professionnel et la conciliation de la vie familiale, sans oublier l’installation et l’enjeu d’avenir, les agricultrices mises à l’honneur partagent leur vécu.
CHaque semaine, retrovuez un épisode sur la chaîne YouTube de Semons l'avenir.
C.F.
Le premier épisode de la saison 3 de Questions à une agri est disponible
