Formation
Taille de la vigne : la comprendre en se formant

Charlotte Favarel
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Du 4 au 8 décembre, une dizaine de personnes se sont formées à la taille de la vigne au lycée viticole de Bel Air. Une occasion pour eux de comprendre le geste et le fonctionnement de la vigne afin d’être optimal sur les exploitations cet hiver.

Taille de la vigne : la comprendre en se formant
Pour se professionnaliser, 8 personnes suivent la formation taille au lycée Bel Air en amont de la saison. ©CF/IAR

Dans les rangs de l’exploitation du lycée Bel Air à Belleville-en-Beaujolais, une dizaine de personnes sont à pied d’œuvre mercredi 6 décembre pour la saison de la taille. Depuis plus de trois ans, Agri emploi impulse cette initiative pour répondre au besoin du vignoble. Sur les 8 participants, 4 disposent d’un financement de Pôle emploi. Après deux semaines de formation et une semaine de stage, Agri emploi les aiguillera ensuite dans les exploitations beaujolaises qui ont des besoins pour la saison. Pour les 4 autres, c’est par le biais des Brigades viticoles qu’ils bénéficient d’une semaine de formation à la suite de laquelle ils rejoignent les exploitations pour la saison.

Mise en situation et suivi

« On est sur la partie pratique de terrain, introduit Sylvain Paturaux, formateur et vigneron à Fleurie. On alterne le mode de taille avec des séances de trois heures. Ça permet de se concentrer sur un mode de taille en particulier. » Si dans un premier temps, Sylvain montre le mode de taille en groupe, « je les mets en situation rapidement et leur demande ce qu’ils feraient face à un pied. Ensuite, chacun prend un rang et je regarde comment ils se débrouillent. Je peux suivre individuellement le travail et voir avec eux lorsqu’il y a des loupés ». En plus de cette partie pratique dans les rangs, une partie en salle permet de parler le même langage : « on apprend ce qu'est un pied de vigne, le vocabulaire de base avec la différence entre une baguette, un courson, un sarment, un bras, etc. ».

L’importance de la formation, « c’est de donner une notion de rythme de taille. Il faut savoir combien de pieds ils sont capables de faire en une heure avec un rythme intéressant », détaille Sylvain Paturaux. En plus de ces outils, le formateur apprend aussi le geste correct et la position adéquate du sécateur en prévention des troubles musculosquelettiques, « on fait toujours un échauffement avant de commencer ».

L’intérêt de comprendre ce que l’on fait

Si pour certains la taille n’est pas complètement méconnue, pour d’autres, c’est une découverte. « J’ai déjà fait les vendanges au Portugal et suivi une partie du processus de vinification mais ça n’a rien à voir avec ce qu’on fait dans le Beaujolais », explique Gaspard Vincent, qui suit la formation taille. S’il a pour projet de travailler cet hiver pour la saison de la taille en Beaujolais, « c’est un métier qu’on peut faire à l’étranger aussi ». Pour lui, cet apprentissage est un vrai plus : « c’est agréable de comprendre et de voir les effets de notre travail à moyen et long terme sur les vignes. On se rend compte qu’il faut connaître le fonctionnement de la vigne. Avoir davantage de connaissances techniques et comprendre ce que l’on fait sont de vrais atouts ».

Remettre du sens et de la compréhension au cœur de l’apprentissage porte ses fruits. Rémi Favre, autre candidat à la formation, a déjà entrepris des travaux viticoles techniques et il aime comprendre ce qu’il fait : « la formation nous apporte du vocabulaire et des connaissances. Quand je fais quelque chose, j’ai besoin de comprendre en profondeur pourquoi je suis en train de faire ce geste. Ces apprentissages permettent de faire les bons choix de taille. J’avais fait une formation ébourgeonnage cette année, que je trouve assez complémentaire ».

Charlotte Favarel

Dans les rangs de la formation taille au lycée Bel Air

Explication du choix de la taille par Rémi Favre, qui a suivi la formation.