Élevage
Le Rhône présent à Moulins, la vitrine des concours

Françoise Thomas
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128e édition les 30 novembre et 1er décembre derniers du concours agricole charolais de Moulins, dans l’Allier, avec, parmi les près de 500 animaux présents, une délégation venue du Rhône.

Le Rhône présent à Moulins, la vitrine des concours
La laitonne Turquoise et le taureau Richelieu entourent les éleveurs Cédric Béroujon, Jean-Marie Goujat et Pascal Poyet (au centre), « le chauffeur » de la délégation rhodanienne qui a sympathiquement accompagné ses collègues durant trois jours.

Moulins reste un rendez-vous attendu, apprécié et important pour les éleveurs charolais au niveau national. En effet sur les deux jours de concours, se retrouvent près de 500 animaux dont ceux qui ont performé dans les autres concours de la race (25 environ reconnus qui se déroulent essentiellement entre septembre et novembre). Et le point d’orgue de Moulins reste la super finale des concours de la race charolaise.

Cette année, huit animaux du Rhône ont fait le déplacement jusqu’au Parc Moulins-expo d’Avermes dans l’Allier. La moitié d’entre eux ont pu participer à la grande finale grâce à leurs prix reçus à l’automne, les quatre autres ont concouru aux autres épreuves.

« Nous étions deux élevages du Rhône à être présents, détaille Cédric Béroujon, le Gaec Goujat avec six animaux en tout et nous-même avec deux animaux » (dont un est en copropriété avec la famille Dubuis). Et l’éleveur d’Amplepuis de préciser que « Turquoise a participé à la grande finale des femelles mais n’a pas été retenue et notre laitonne TouteBelle, qui a participé à un concours le matin, a elle obtenu le troisième prix ».

Pour le Gaec Goujat de Cours, les deux veaux, Union Jack et Utrillo ont obtenu, sur  leurs concours respectifs, le 1er prix de section et le 2e prix. UnCaïd, qui avait obtenu le prix d’honneur veaux d’automne à Roanne, a participé à la finale veau d’automne. Le Gaec avait aussi emmené Tsar, un taureau de 18 mois détenu en copropriété avec la famille Dubuis de Deux-Grosnes. Participation également de la vache adulte Olivia, qui avait été désignée Grand prix d’honneur à Roanne et enfin du taureau Richelieu, lui aussi grand prix d’honneur à Roanne en octobre dernier. S’ils n’ont pas obtenu la récompense suprême, « on a eu la chance d’avoir Olivia et Richelieu conservés à l’issue du premier tri », précise l’éleveur de Cours, « on ne peut pas gagner tous les ans », relativise-t-il en souriant, fier malgré tout de la performance de ses animaux.

La poursuite d’une dynamique

« Cette année, le niveau était très relevé, a pu observer Cédric Béroujon. Avec à chaque fois les 15-20 meilleurs animaux de chaque catégorie, les trois juges ont de ce fait « pris du temps pour désigner le super prix d’honneur et le prix de la fédération ».

Sur place, en deux jours, 38 reproducteurs ont été vendus « au lieu de 50 à 60 habituellement, il y avait moins d'animaux à vendre cette année », observent les éleveurs. Un rendez-vous comme celui-ci vient clore cette année une période qui témoigne aussi d’un « mieux dans les campagnes. C’est un tout qui se cumule entre le fait que l’on n’a globalement pas trop subi la sécheresse et que la viande se vend mieux. Du coup, cela donne envie aux éleveurs d’investir et l’on constate un élan pour l’achat des reproducteurs », relate Cédric Béroujon. « Il y a une dynamique depuis deux – trois ans, qui fait qu’il y a plus de demandes de femelles par exemple, que ce que l’on peut vendre », souligne son collègue. La présence de nombreux jeunes sur place peut aussi rassurer la filière sur la relève à venir, de même que celle d’acheteurs étrangers, écossais, espagnols, danois, irlandais notamment, très intéressés par les prix d’honneur : « un repérage qui laisse espérer des investissements dans les années à venir… »

Les éleveurs du Rhône sont repartis de Moulins, avec « l’envie d’y retourner, d’y emmener des reproducteurs à vendre et surtout de venir plus nombreux l’an prochain », espère Cédric Béjouron. En plus du moment sympa à passer, « le fait d’être confrontés aux meilleurs nous montre sur quoi on peut progresser ». Si les concours représentent toujours de façon générale une vitrine pour les élevages, pour Jean-Marie Goujat, « Moulins représente professionnellement un Graal ! ».

 

Françoise Thomas