TÉMOIGNAGE
Trois piliers pour changer de système

Marie-Cécile Seigle-Buyat
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Le Gaec de la Buissonnière à Courzieu a engagé il y a sept ans une réelle réflexion système basée sur trois piliers : le sol, la plante et la santé animale. Les participants à la journée du 4 novembre à Courzieu ont pu découvrir le fruit de cette réflexion l’après-midi, lors d’ateliers pratiques sur le terrain.

Trois piliers pour changer de système
L’après-midi du 4 novembre, les participants à la journée ont pu constater sur le terrain les résultats des changements opérés sur l’exploitation lors de deux ateliers sol et alimentation.

Il y a sept ans, au Gaec de la Buissonnière à Courzieu, les associés ont pris un temps de réflexion. L’exploitation qui comptait alors 68 vaches laitières pour une production de 460 000 l de lait livrés et exploitait 96 ha de SAU dont 20 ha de maïs ensilage, 20 ha de céréales, 4 ha de prairies temporaires et 47 ha de prairies naturelles ont choisi de changer de système. Les associés poursuivaient alors plusieurs objectifs dont celui d’être moins dépendants des intrants, notamment du tourteau de soja et des fertilisants azoté. « Il y avait une réelle volonté de retrouver de l’autonomie. Cela a changé de nombreuses choses. Ce sont vraiment les réflexions autour des trois piliers sol, plantes et santé animale qui ont engagé le changement », expliquait Mickaël Coquard de Rhône conseil élevage, le 4 novembre lors de la présentation du Gaec à l’occasion de la journée Sol, plantes et santé animale organisée par Rhône terre d’éleveurs à Courzieu.

Des résultats

jourd’hui 65 laitières pour une production de 430 000 l livrés ont décidé de rallonger leurs rotations et de réduire leur travail du sol. « La part de maïs ensilage est passée d’une vingtaine d’hectares à un peu plus d’une dizaine », souligne le conseiller de Rhône conseil élevage. Les deux associés exploitent également une quinzaine d’hectares de céréales à paille, une vingtaine d’hectares de prairies multi-espèces longue durée et 55 ha de prairies naturelles pour un chargement par hectare diminué. Les achats de tourteaux ont également diminué. Si en 2015, ils culminaient à 62 t, aujourd’hui, ils se situent à environ 40 t pour une production laitière presque équivalente. Concernant l’approvisionnement des surfaces (engrais, phytos et semences), la dépense a, elle aussi, diminué. Auparavant pour 1000 l de lait produits, les éleveurs dépensaient 38 €, aujourd’hui, le coût a diminué de 10 € (28 €/1000 l) « Au même moment, pour les exploitations du groupe avec lesquelles nous partageons les résultats, les intrants ont augmenté en moyenne de 10 €/1000 l. Ils ont donc un delta de - 20 € entre aujourd’hui et 2015 », poursuit le technicien. L’autonomie en azote de l’exploitation est passée de 62 à 75 %. Sur le plan de la santé animale aussi, les éleveurs s’y retrouvent. Des changements qui n’auraient pas pu s’opérer sans la volonté d’Aurélien Perret et de son associée Danielle Perret qui ont été de réels moteurs