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En harmonie avec Manacréa

David Duvernay
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Rencontre avec Marie-Blandine Roussel, alias Manacréa, en charge de l’identité visuelle de la fête des Sarmentelles.

En harmonie avec Manacréa

Chaque année, quelques mois avant la fête des beaujolais nouveaux, l’association des Sarmentelles à Beaujeu édite « La Gazette », tiré à plus de 5000 exemplaires. On peut notamment y lire le mot du président Alain Laforest, découvrir l’intégralité du programme de cette 33e édition, ainsi que d’autres informations autour de la fête (repas, partenaires, etc.). Cette Gazette des Sarmentelles, comme l’affiche et l’identité visuelle de la fête, a été imaginée par Marie-Blandine Roussel, plus connue sous le nom de Manacréa, dont le studio est basé à Villié Morgon.

Création de marque, étiquettes de vin, packaging, rédaction, etc. Marie-Blandine Roussel est une touche à tout, à l’image de son parcours professionnel (PAO dans un journal, imprimerie, infographie), qui l’a conduit jusqu’au village de Lancié en 2004. "Comme ma maman, je suis née dans la création. C’est dans mes veines. Quand je me suis installé à mon compte dans le Beaujolais, j’avais été repérée au restaurant Le Bacchus, ce qui était alors « mon quartier général », grâce à des grandes affiches que j’avais conçues. Et de fil en aiguille, j’ai pu créer des liens avec des structures viticoles comme la cave coopérative de Liergues à l’époque", raconte celle qui est originaire de Roanne.

Du vin à la cosmétique

Créatrice du logo de Bien Boire en Beaujolais entre autres (fête des crus de Fleurie en 2011), Marie-Blandine Roussel ne s’est pas limité au monde du vin (Castel, Boisset, etc.). Elle a également travaillé pour des entreprises de l’agroalimentaire mais aussi dans la cosmétique, plus spécialement dans la beauté africaine. "Je ne connaissais pas les codes. Il a fallu que je baigne dedans pour créer leur packaging mais au final ça a marché".

Quelle est donc sa recette ? La créatrice la résume en un mot : l’harmonie. Quoi de mieux qu’une étiquette de vin pour dévoiler ses secrets de fabrication et d’imagination. "Quand un(e) vigneron(ne) fait appel à moi, je me rends sur son domaine pour comprendre le contexte dans lequel il ou elle vit. Je lui pose plein de questions pour obtenir le petit élément qui va révéler la personne, pour qu'elle soit fier de son étiquette, qu’elle l’aime autant que son vin. J’aime ce côté intimiste."

Sans vouloir faire preuve d’égocentrisme, Marie-Blandine Rousse se "revendique comme une professionnelle de l’identité visuelle et du packaging". Et pas question pour elle que "ça pinaille. Dans ces cas-là, je dis ciao à la personne veut prendre les manettes, en pensant qu’elle détient la vérité. C’est comme si je me rends chez un garagiste et lui indique ce qu’il faut faire pour réparer ma voiture… Mais c’est très rare que j’abandonne un projet car on ne vient pas chez moi par hasard".

En tant qu’artiste, pas question non plus de suivre les codes de la mode. "L’idée justement, c’est de faire de l’indémodable, de l’intemporel. Suivre une tendance, c’est se fondre dans un tout-venant. Je ne veux pas avoir d’influence…"