Maraîchage
« Un Jardin qui chante »

David Duvernay
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Présentation de la micro-ferme en permaculture "Un jardin qui chante" installée à Belleville. 

« Un Jardin qui chante »
Aymeric Raguet d'Un Jardin qui chante.

Près du rond-point de Saint-Jeand’Ardières, à proximité du parking de la voie verte, un container portant la mention « Capital » ne passe pas inaperçu le long de la route. Derrière
ce qui sert de local pour entreposer du matériel de maraîchage notamment et qui sera bientôt habillé de planches de bois, se trouve un terrain de 8000 m², cultivé par la micro-ferme Un jardin qui chante. "Il appartenait à mes beaux-parents. Il n’y avait que des ronces avant", introduit Aymeric Raguet. Cet ingénieur généraliste d’une trentaine d’années s’est reconverti dans le maraîchage en 2018, en se tournant plus précisément vers la permaculture, "à la suite d’une prise de conscience environnementale".

Coopérative de temps

Pour ce projet pilote, dont l’objectif est de prouver sa viabilité économique et de le rendre réplicable sur d’autres territoires, - "la permaculture est vu comme un projet bobo, idéaliste, sans conscience des réalités économiques, c’est en partie vrai mais on veut montrer que c’est un modèle qui peut s’insérer dans notre contexte économique" - Aymeric Raguet n’est plus tout seul. Depuis la fin de l’été 2020, il peut compter sur le soutien d’un associé, Romaric Walczyk, lui aussi en reconversion, et de quatre autres contributeurs, Camille Bertin, Claire Camus, Billy Mollenthiel et Clément Desportes (Podcast ci-dessous).

Bio...

Bio...

Sur le plan technique, Aymeric Raguet et son équipe se sont penchés sur un modèle de production "bio-intensif" avec des techniques peu courantes. Ils ont notamment créé des buttes de terres, à l’aide d’outils de récupération (piquet d’acacia, grillage, toile de jute et de coco, etc.). "L’objectif était de limiter les investissements en s’appuyant sur des outils low-cost. Sous ces buttes de terres, nous avons créé des tunnels de fermentation où l’on place de la matière organique grâce à des wagonnets. La fermentation du fumier permettra d’augmenter la période de culture en réchauffant la terre par le dessous. Si la matière organique ne fermente plus, nous la remplaçons. Et le reste de l’année, dans ces tunnels, nous cultiverons des endives et des champignons", précise-t-il. En matière de variétés et d’espèces, le Jardin qui chante ne se fixe aucune limite (tomates, salades...). "La clé, c’est d’associer les cultures et de les densifier dans l’espace et dans le temps pour ne jamais laisser une terre nue", ajoute-t-il.

et durable

Alors que les périodes de sécheresse se succèdent dans notre département, entraînant des restrictions d’eau, Aymeric Raguet et son équipe envisagent d’irriguer leurs cultures avec l’eau de pluie, récupérée notamment grâce à une serre de 400 m² qui prochainement abritera les tunnels de fermentation. "Au pied de cette serre, nous installerons des cuves d’eau de 1000 l, surélevées pour stocker cette eau et mettre en place un arrosage gravitaire. Nous paillons aussi nos cultures pour limiter l’évaporation. Et nous utilisons beaucoup de compost, qui absorbe bien l’eau", complète Aymeric Raguet. Enfin, la micro-ferme sélectionnera les semences les plus résistantes au manque d’eau. 

Un financement participatif, forcément

Afin de financer des innovations ou des projets, il est devenu courant, en agriculture notamment, de faire appel à un financement participatif, ce qui offre aux porteurs de projet aussi l’occasion de communiquer auprès du grand public. La micro-ferme "Un Jardin qui chante" ne s’en est pas privée grâce à la plateforme Miimosa, spécialisée en agriculture. D’ici le 20 novembre, la micro-ferme s’est fixée comme objectif 12 000 euros, montant minimum qui était initialement de 8000 euros. Mais celui-ci a été revu à la hausse suite à la contribution importante de l’entreprise Blédina, qui a octroyé 3000 euros d’aide dans le cadre de son programme de soutien aux futures générations d’agriculteurs. 

Projet Un jardin qui chante - Miimosa