Concours
Le meilleur gamay du monde sera-t-il encore du Beaujolais ?

Charlotte Favarel
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Treizième édition oblige, le concours international du Gamay revient à la Cité internationale de Lyon le samedi 14 janvier. Organisé par Armonia et Inter Beaujolais depuis 2010, que réserve cette année ? Éclairages.

Le meilleur gamay du monde sera-t-il encore du Beaujolais ?

Depuis 2010, Inter Beaujolais et Armonia organisent le concours international du Gamay. Même s’il a pour but de sélectionner et promouvoir les meilleurs gamays dans le monde, nous ne sommes pas sans savoir que le Beaujolais est la « maison mère » de ce cépage noir violet. Preuve en est, depuis 2016, ce sont des appellations et des crus du Beaujolais qui raflent le trophée du meilleur gamay du monde. Le domaine des Maisons Neuves avec son chiroubles, le domaine Tano Péchard et le régnié, le domaine de Thulon et celui de Béroujon avec leur beaujolais villages, le domaine Franck Chavy et son morgon, la maison Mommessin et le saint-amour ou encore plus récemment brouilly, avec le domaine Nicolas Boudeau, tous ont pu recevoir les louanges des dégustateurs et afficher fièrement le trophée du meilleur gamay du monde.

Plus de 700 échantillons reçus

Pour cette 13e édition, ce ne sont pas moins de 729 vins qui concourent, en provenance de France, de Suisse, du Canada et d’Italie. 80 % des échantillons reçus sont en provenance du Beaujolais, toutes appellations confondues. Il y a donc encore de grandes chances de voir sur le podium un vin local. Pour remettre le trophée du meilleur gamay du monde, le chemin est sinueux. Cent soixante dégustateurs seront présents samedi 14 janvier, composés d’amateurs mais aussi de professionnels, l’objectif est une représentativité complète des consommateurs. Répartis en jurys, ils gouteront en moyenne 18 bouteilles par table et éliront la meilleure selon eux. Ce sera ensuite une seconde dégustation avec des professionnels du vin qui tranchera pour élire le meilleur vin parmi les finalistes.

Charlotte Favarel

Une mise en lumière exceptionnelle
Viticulteur

Une mise en lumière exceptionnelle

Nicolas Boudeau

Désignée il y a tout juste un an meilleur gamay du monde, la cuvée Pierreux du domaine Nicolas Boudeau a connu « une année fulgurante » de l’aveu même du viticulteur. « Ce prix nous a offert des opportunités de commercialisation vraiment extraordinaires que nous n’aurions jamais pu trouver nous-mêmes. »

Dès l’annonce du prix, les appels des professionnels, des particuliers et des contacts à l’export se sont multipliés. « Aujourd’hui, notre cave est quasiment vide ! » car c’est bien évidemment tout le domaine qui a bénéficié des retombées du prix. La cuvée Pierreux est une « petite cuvée, avec peu de bouteilles disponibles ». Produite depuis 2018 seulement, sur une parcelle nouvellement acquise par le couple de viticulteurs, ceux-ci avaient « du mal à la positionner auprès des clients, entre nos deux autres brouilly, Jacquets et Garanches ». Aussi ce prix a permis de véritablement la mettre en lumière, lui faire trouver son public et ses adeptes. « Elle nous a permis de montrer notre travail en cuvée parcellaire, ce qui est encore peu pratiqué dans le Beaujolais ».

Grâce à cette distinction, le domaine Nicolas Boudeau va voir se concrétiser dès 2023 la commercialisation à l’export beaucoup plus vite que prévu. « Cela nous a permis aussi de développer la vente directe et d’être désormais autonomes » : c’est, pour les viticulteurs, la fin de la vente en vrac d’une partie de leur production. « Il sera certainement difficile de faire mieux en 2023, mais nous savons que le millésime 2022 est sur le même niveau de qualité, nous espérons donc à nouveaux de belles notes aux concours auxquels nous participerons ». 2023 devrait ainsi confirmer que le domaine Nicolas Boudeau est désormais l’une des références du Beaujolais.

Françoise Thomas