Irrigation
Le projet sur la région de Bessenay prend forme

Emmanuelle Perrussel
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L’association syndicale des Bigarreaux porte un projet d’aménagement qui permettra à des agriculteurs de la région de Bessenay d’avoir accès à l’eau. Le point avec Frédéric Bonnard, arboriculteur à Bibost.

Le projet sur la région de Bessenay prend forme

Comme la gestion et l’accès à l’eau pour les agriculteurs deviennent plus complexes d’année en année, la profession agricole, conseillée par Le Smahr, a décidé de s’organiser pour rassembler les besoins en eau et concevoir de nouveaux ouvrages de stockage mutualisés. Sur le secteur de Bessenay, a ainsi été créée en février 2019, l’association syndicale libre (ASL) des Bigarreaux qui compte 35 adhérents, essentiellement des arboriculteurs et des maraîchers, et 182 ha répartis sur 11 communes. Depuis le 10 septembre 2021, cette association est une association syndicale autorisée (Asa). C’est désormais un établissement public autorisé par le préfet du Rhône après enquête publique, capable de porter des projets collectifs éligibles à des financements. En devenant Asa, elle devient également propriétaire d’ouvrages, ce qui assure leur pérennité à long terme.

Sécuriser l’accès à l’eau

« Face aux années sèches récurrentes et à la difficulté voire l’impossibilité de construire des retenues collinaires à l’exploitation, nous cherchions comment sécuriser l’accès à l’eau pour nos cultures dans le temps. En 2020 par exemple, ceux qui avaient des retenues collinaires individuelles n’avaient plus d’eau dès le mois de juin… », indique Frédéric Bonnard, producteur de cerises, prunes et vignes à Bibost.

Après avoir recensé les besoins, délimité des zones d’études, l’ASL, avec l’assistance technique et administrative du Smhar, a lancé son premier projet visant à sécuriser en eau des parcelles de vergers. Il consiste en l’utilisation d’une infrastructure de transport d’eau existante et partagée par le syndicat intercommunal des eaux des monts du Lyonnais (Siemly) et le syndicat de production d’eau Saône-Turdine, qui traversera les communes de Savigny, Bibost, Saint-Julien-sur-Bibost et Bessenay. L’eau transportée proviendra des périmètres de captage de la Saône et du Rhône. Des piquages seront également effectués pour remplir les retenues. Ce choix permet d’éviter la construction d‘un nouveau réseau d’eau brute depuis la Saône.

« La tranche 1 des travaux est en cours et devrait s’achever cet automne. Elle consiste en la création de 5 points de livraison par le Smhar, l’achat de citernes souples pour le stockage de l’eau : l’une est prévue à Lanay sur la commune de Savigny et à Pelouse-sur-Trèves à Bibost. Un réseau de canalisation est en construction pour relier les points de piquage aux citernes souples et aux 3 retenues collinaires (Dîmes à Bessenay, Rhunes à Savigny et Clery à Bibost). Le coût des travaux s’élève à 1,450 millions d’€, en partie financée par la Région Aura, le Département du Rhône, l’UE sur crédit Feader et la communauté de communes du Pays de L’Arbresle. La 2e tranche comprend la mise en place d’un nouveau stockage d’eau lieu-dit Placiau à Bessenay, des extensions de réseau en direction de Saint-Julien-sur-Bibost et sur les communes de Bibost et Bessenay pour un total de 1,250 millions d’€ et ainsi que la création d’une retenue collective à Saint-Romain-de-Popey pour 25 ha environ. Nous espérons un démarrage des travaux au printemps 2022 », poursuit l’arboriculteur.

Les producteurs concernés par cette 1re tranche sont soulagés de voir se concrétiser le projet et Frédéric Bonnard invite les adhérents, actuels et futurs, « à faire remonter leurs besoins en eau à l’Asa, ce qui permettra d’étudier la faisabilité et de lancer d’autres projets ».