Cru chiroubles
Des défis pour le cru

Charlotte Favarel
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En 2023, le cru chiroubles a été très actif avec divers événements et initiatives de communication, tandis que 2024 met l'accent sur la valorisation du vignoble. La lutte contre la flavescence dorée reste une priorité, bien que les analyses de parcelles aient été limitées ces dernières années.

Des défis pour le cru
Le cru poursuit son élan de communication et de valorisation. CF/IAR

Entre masterclass à l’école hôtelière Vatel de Lyon, Wine Paris, la grande dégustation des crus du Beaujolais à Paris, la participation au Tour de France et la pose de la bouteille géante au col de Durbize, sans oublier les Estivales et le fascinant Week-end… pas de repos pour le cru chiroubles et la maison du cru en 2023. Il en est de même pour la communication avec des affichages digitaux dans les gares de Perrache et Part-Dieu de Lyon (environ 100 000 visiteurs journaliers) ; des articles à destination des jeunes lyonnais avec les médias événementiels lyonnais. Si l’année 2023 a été riche en événements pour le cru, l’actuelle devrait l’être aussi. À commencer par l’inauguration du « Chirouboam » installé au col de Durbize le 27 avril. Une masterclass en mai avec les élèves de l’école Vatel, un affichage en station-service et sur des panneaux publicitaires à Lyon, Mâcon et Bourg-en-Bresse pendant la saison estivale. En juillet, une influenceuse viendra passer une journée à Chiroubles et la soirée aux Estivales. Enfin, « nous continuerons le travail avec les médias événementiels comme l’année dernière. L’accent sera mis sur les réseaux sociaux pour la montée en gamme avec des photos qui détailleront la localisation, l’altitude et les cuvées, avec des exemples concrets du travail des vignerons », ajoute Jessica Chapuy, en charge de la communication.

Ne pas flancher sur la valorisation

Avec une récolte en augmentation par rapport à l’année dernière, « on passe de 10 216 hl à 11 618 hl, avec en moyenne un rendement de 45,03 hl/ha », précise Pierre Prost, coprésident du cru. Pour les ventes, même constat que les crus qui ont déjà tenu leur assemblée : « un volume négoce qui se maintient mais une baisse de la vente directe ». Les stocks du cru n’ont jamais été aussi bas, « presque divisés par deux en quatre ans mais ce n’est pas inquiétant ». Constat partagé par Philippe Bardet, président d’Inter Beaujolais présent à l’assemblée générale : « on avait trop de stocks il y a cinq ans et l’équilibre est toujours instable entre l’offre et la demande ». Et d’insister sur la conservation des vins : « il ne faut pas faire comme en 2018, gardons nos vins. On ne sait pas ce que donnera la récolte de 2024. Ne bradons pas nos vins en vrac dans les mois qui viennent, mais réapprenons à les loger et à les garder ». Le président d’Inter Beaujolais insiste également sur la valorisation, « il faut se serrer les coudes et construire autour de ce réseau Beaujolais. Ne baissons pas nos prix, on ne vendra pas plus ». Pour continuer sur la valorisation, Pierre Prost invite à participer en masse aux appels d’échantillons pour la presse. « La revendication des lieux-dits représente 17 % de la récolte, ce qui est assez stable et nous ne pouvons qu’inciter à en revendiquer pour avoir la possibilité d’avancer sur la valorisation. »

« Pas d’analyse depuis deux ans »

Pour le cru, la lutte contre la flavescence dorée s’organise avec les prospections en autonomie et les vignerons qui répondent présent mais attendent des retours de la Fredon. « Nous n’avons pas eu de parcelles analysées cette année. La Fredon a fait 15 % du Beaujolais mais nous n’avons pas d’analyse sur le cru depuis deux ans et cela devient compliqué », fait part Julien Chantreau, référent technique. Avec une prospection en autonomie, les directives se basent sur les résultats des prospections faites par les vignerons du cru. Deux traitements obligatoires pour le conventionnel et trois pour les bio.

Charlotte Favarel

Renouveau pour la Maison du cru chiroubles

2023 a permis de dégager du bénéfice pour la Maison du cru chiroubles. « Nous avons vendu 10 700 bouteilles de chiroubles », rend compte Christine Jambon. Les efforts vont sur la communication avec la construction d’une identité graphique et d’un nouveau logo, « symbole de la diversité des vins et d’un emplacement unique ». La boutique a également fait peau neuve avec de nouveaux lettrages, panneaux et QR code.

C.F.