Beaujolais gourmand
Gourmande et généreuse, la fête du Beaujolais arrive à Tarare !

Charlotte Favarel
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Moins d’une semaine à attendre avant l’événement du sud du vignoble : la fête du Beaujolais gourmand à Tarare. Pour cette 27e édition, retour sur l’historique de la fête, ses spécialités, mais surtout, sa générosité !

Gourmande et généreuse, la fête du Beaujolais arrive à Tarare !
L'année dernière, la mise en perce inspirait le thème de la soirée : un aller-retour à Rio de Janeiro. © IAR

Piliers de l’association, Bruno Debourg et Michel Roche, respectivement président et vice-président de l’association du Beaujolais gourmand, retracent sa création. « En 1997, on a rencontré les organisateurs des Sarmentelles qui étaient surbookés le mercredi soir et il y avait une volonté d’Inter Beaujolais de développer un autre événement pour le sud du Beaujolais », introduisent-ils. Deux ans avant, à l’occasion du salon du tourisme, ils avaient rencontré un groupe de restaurateurs et producteurs et monté ensemble l’association Balades en terroir gourmand. Il n’en fallait pas plus à cette équipe motivée pour proposer une première édition de la fête du Beaujolais gourmand en 1997. « Nous étions 300 à l’époque, c’était uniquement le mercredi soir », se remémorent-ils, l’air nostalgique. Aujourd’hui, la soirée du mercredi réunit au moins 600 personnes et la fête s’étale sur cinq jours, une belle évolution en moins de trente ans. « On a vu la nécessité de créer un deuxième événement car c’était dommage de ne profiter de la super décoration de la salle qu'un seul soir. » Il faut attendre les années 2000 pour qu’un deuxième événement soit créé le vendredi soir : « on voulait quelque chose de plus festif et populaire, car le mercredi soir, c’étaient beaucoup des entreprises qui venaient. On s’est diversifié », confient-ils.

Au fur et à mesure des années, l’événement s’est amplifié : « c’est à ce moment-là qu’on a créé l’association du Beaujolais gourmand. Comme certaines confréries s’impliquaient beaucoup, il fallait que tout le monde se reconnaissent ». D’une quinzaine de bénévoles au départ, l’équipe élargit ses rangs pour arriver aujourd’hui à un noyau dur d’une trentaine de personnes impliquées toute l’année qui regroupe essentiellement la confrérie de la Gourmanderie et la consœurie de la Tarandouille. Et lors de la semaine des festivités, « on est une centaine avec ceux qui s’occupent du service, les vignerons, les restaurateurs… », énumèrent les deux compères. Si la fête s’est investie à Tarare dans les années 2000, « c’est parce que c’était le seul endroit où une salle pouvait accueillir plus de 500 personnes. Je me souviens que la première édition, nous l’avions faite au marché couvert de Tarare car la salle n’existait pas ». Puis avec les années et l’envie d’occuper les gens qui se rendaient dans le Beaujolais, le tourisme s’est développé, les caves sont ouvertes le jeudi et les produits du terroir sont mis en avant. Le samedi est dédié à la gourmandise avec le marché gourmand et le défilé des confréries qui investissent la foire de Tarare.

Les années folles à l’honneur

Comme chaque année, les bénévoles de la fête du Beaujolais gourmand se réunissent pour élire un thème central qui structurera la soirée du mercredi. Pour ce millésime, les années folles seront à l’honneur. « On réfléchit à plusieurs thèmes en amont et on en parle avec Pascal Douzet, qui gère la partie spectacle depuis quatre ans. On s’arrête sur un thème généralement au mois de janvier », précisent les président et vice-président. Au programme de cette soirée prestige : danse, claquette, humour et jonglage. Cinq beaujolais nouveaux sont servis lors de la soirée et cinq beaujolais antérieurs. « Ce sont environ 700 bouteilles pour la soirée. » 

Les restaurateurs locaux mobilisés

À chaque édition, les restaurateurs locaux sont de la partie. « Chacun fait sa part, que ce soit l’entrée, l’apéritif, le plat ou le dessert. C’est surtout une cuisine conviviale », présentent Michel Roche et Bruno Debourg. Cette année, le Clos des Plaines, basé au Val d’Oingt s’occupera de l’entrée, la Table du Donjon du plat et le restaurant Beauséjour, basé à Villechenève, du dessert. Sans oublier les fromages proposés par la Ferme du Berthou, de Tarare. Et pour les restaurateurs, participer à cet événement est signe de reconnaissance : « c’est une fierté qu’on vienne vous chercher pour participer au repas. La fête du Beaujolais gourmand est l'un des plus gros événements du secteur et il faut en être capable car ce sont plus de 500 couverts », témoigne Frédéric Gros, chef de cuisine au Clos des Plaines. Le restaurateur participe pour la troisième année consécutive et s’occupera de l’entrée. « Je suis fermé le lundi mais je vais fermer aussi le mardi et le mercredi midi. Je me donne deux jours et demi de préparation. Pour faire les choses bien, car on ne peut pas être sur plusieurs tableaux. » Le mercredi soir, c’est aussi une question de partage car tous les restaurateurs sont sur le qui-vive : « lors du service, quand on envoie les presque 700 couverts, tout le monde donne la main à tout le monde : nous sommes tous mobilisés pour envoyer les plats ».

Une fête au grand cœur

C'est en 2005 que l’un des bénévoles émet l’idée de faire un événement caritatif à l’occasion de la sortie des primeurs. L’idée séduit et c’est la fameuse grappillette, confiture de raisins concoctée avec les grappilles de fin de vendanges qui se vend lors de l’événement et dont les recettes vont à deux associations. « Saint-Gobin nous fait cadeaux des bocaux et nous cuisinons la confiture. Plus de 3000 pots sont vendus dans différents points de vente tout au long de l’année et pendant les cinq jours de fête », témoigne Bruno Debourg. Cette année, les heureuses élues qui recevront les recettes de la grappillette millésime 2022 sont Melarnaud, qui soutient la lutte contre le mélanome par la recherche médicale et l'accompagnement des personnes qui en sont atteintes, et ÉPI, qui aide les adultes épileptiques en accompagnant leur progression et en favorisant leur intégration. « Chaque année, nous donnons entre 2500 € et 3000 €. » La grappillette est vendue à 3 € le pot. C’est souvent au moment de la préparation de la grappillette que les bénévoles inaugurent les festivités et lance la dynamique pour la fête, « on le fait généralement début octobre et ça met tout le monde en route ». Cette année, ce sont 3400 pots qui ont été soigneusement concoctés. « Certains vignerons participent en donnant du raisin. » La grappillette peut également se retrouver toute l’année dans des commerces régionaux. Les associations sont d’ailleurs investies puisqu’elles donnent un coup de main pour la vente. « Les gens nous réclament la grappillette, certains n'en ont plus d’une année sur l’autre et attendent le moment de la sortie pour refaire les stocks. »

Les confréries au centre de la fête

« Il y a une vingtaine de confréries qui viennent de toute la France cette année, ce qui réunit une centaine de personnes », partage Michel Roche. Le samedi, le défilé des confréries fait vivre la foire de Tarare. Un repas est ensuite organisé au caveau de Tarare entre confréries. Tous les produits sont représentés : cochonnailles, bières, charolais… Grâce à la confrérie de la Gourmanderie et la consœurie de la Tarandouille, la fête bat son plein pendant cinq jours. La fête du Beaujolais gourmand promet d’être belle, avec une soirée déjà complète pour le mercredi soir et déjà bien remplie pour le vendredi !

Retrouvez toutes les informations sur le site : fetedubeaujolais.fr

Charlotte Favarel

Les restauratuers sont tous mobilisés lors de la soirée prestige du mercredi soir. © IAR
La Tarandouille, spécialité identitaire de la fête
La consoeurie de la Tarandouille fait partie du noyau dur de la fête. © IAR

La Tarandouille, spécialité identitaire de la fête

Et que serait le marché du samedi sans la traditionnelle tarandouille ? Un plat élaboré de toutes pièces spécialement pour l’occasion. « Nous voulions avoir une spécialité à proposer, on a eu la volonté de sortir des sentiers battus et en discutant entre nous, quelqu’un s’est souvenu de ces bonbons en forme de jardinière de légumes où petits pois et lardons étaient présents. Donc on a composé avec ça et on sert sur le marché une jardinière de légumes accompagnée d’une andouille cuite au vin. » Depuis les années 2000, la tarandouille est très largement attendue et « elle se vend comme des petits pains ». Parfois revisitée en pâté croûte, cette spécialité de la fête du Beaujolais gourmand séduit chaque année. Ce ne sont pas moins de 100 kg d’andouille cuisinées avec des vins locaux qui sont nécessaires pour rassasier tout le monde. « Nous avons beaucoup de retours positifs, certains trouvent ça étonnant. » Et que serait la tarandouille sans la consœurie de la Tarandouille, qui fait partie intégrante des bénévoles. Cette spécialité est mise à l’honneur lors de la soirée dansante du vendredi soir et vendue en barquette sur le marché gourmand du samedi matin !

C.F.