Val de Saône

Couverts végétaux : comment les détruire ?

Cette après-midi technique a suivi la matinée de présentation du projet Fleuri’Val (voir notre édition du 28 octobre). Le rendez-vous était fixé sur une parcelle de Gilbert Bouricand, céréalier à Quincieux. Cette plateforme dédiée aux couverts végétaux a été mise en place par la coopérative agricole Oxyane et comportait 11 modalités dont 4 à enjeux biodiversité pour le projet Fleuri’Val et 7 à enjeux agronomiques, ainsi qu’une bande témoin.

« Cette plateforme a été semée début août, avec une météo tempérée et pluvieuse, ayant permis une levée correcte des différentes modalités dont les prix à l’hectare sont compris entre 60 et 95 €. Cette action s’inscrit pleinement dans la volonté du syndicat mixte d’eau potable Saône Turdine de développer des couverts végétaux pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires. Le syndicat finance d’ailleurs une prestation d’accompagnement individuel et collectif, notamment sur cette thématique. C’est dans ce contexte que l’établissement public territorial du bassin (EPTB) Saône et Doubs anime la démarche portée par le syndicat. Des experts comme par exemple Oxyane, le centre de développement de l’agroécologie (CDA) interviennent sur la partie technique », a expliqué Karen Regragui, chargée de mission captage prioritaire Val de Saône pour l’EPTB.

11 modalités à l’essai

Avant la démonstration de destruction, les différentes modalités ont été présentées par Oxyane (voir encadré). Pour chacun des couverts, la biomasse, l’azote absorbé et les reliquats azotés ont été mesurés ; les potentiels pollinifères et nectarifères ont été estimés pour chacune des espèces composant les mélanges par l’association Arthropologia. « Pour rappel, implanter des couverts végétaux revêt plusieurs intérêts : répondre à la réglementation lorsque l’exploitation se situe en zone nitrates, capter les nitrates et ainsi éviter qu’ils ne pénètrent dans les nappes phréatiques (favorable à la qualité de l’eau) et les stocker pour les cultures d’après. De plus, couvrir le sol permet de concurrencer les adventices. Les couverts luttent par ailleurs contre l’érosion, le ruissellement de l’eau. Sans oublier l’intérêt des couverts pour la biodiversité et la petite faune (couvert financé par la fédération des chasseurs du Rhône et de la Métropole) et leurs apports pour la structure des sols. En termes d’image, notamment en secteur urbanisé, les effets positifs sont indéniables auprès des riverains. C’est pour toutes ces raisons, que nous essayons d’amener les exploitants vers ces pratiques », poursuit Karen Regragui.

Place ensuite à la démonstration de destruction qui a été réalisée avec quatre matériels : un broyeur, un déchaumeur, un déchaumeur à disques indépendants et un rolofaca. 

« À mon sens, le déchaumeur à disques et le rolofaca ont présenté le meilleur compromis pour avoir un couvert détruit, permettant le semis de la culture suivante, sans intervenir trop en profondeur dans le sol. Cela dépend bien entendu des pratiques de l’agriculteur et de ses objectifs », a conclu la chargée de mission.