L'info en bref
Vin, exportations agroalimentaires, PAT, abricots...

Emmanuelle Perrussel
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L'essentiel de l'information agricole nationale et régionale de ces dernières heures, à lire chaque lundi, mercredi et vendredi dès 9 h.

Vin, exportations agroalimentaires, PAT, abricots...

Les exportations agroalimentaires dépassent leur niveau d’avant-crise

L’agroalimentaire fait partie des quatre secteurs - avec la chimie, le matériel militaire et la pharmacie - à avoir dépassé au premier trimestre 2021 son niveau d’exportations pré-crise, révèle le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères dans une note du 6 août. Ces exportations ont en effet augmenté au premier trimestre 2021 de 5,1% par rapport au premier trimestre 2019, soit une hausse de 1,26 milliard d’euros (Mrd€) en valeur absolue. Le bilan n’est pas aussi positif du côté des exportations de produits agricoles, qui dégringolent de 3,3% (-0,3 Mrd€), ni même du côté des importations, en hausse tant pour les produits agroalimentaires (+12,8%, +0,4 Mrd€) qu’agricoles (+2%, 0,4 Mrd€). Pour la suite, le ton du ministre délégué en charge du Commerce extérieur, Franck Riester, se veut optimiste: «Les perspectives pour les prochains mois s’annoncent plus favorables pour le commerce extérieur» notamment grâce à la poursuite de la reprise des échanges mondiaux, que le Fonds monétaire international prévoit en hausse de 9,7% pour l’année 2021. L’apaisement des relations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne et la suspension en mars des droits de douane imposés dans le cadre des contentieux Airbus/Boeing offre également de meilleures perspectives aux exportations de vins.

Prédateurs : en Ariège, un ours attaque un berger, une première selon la FNO

«Sur les hauteurs du village de Saint-Lary à l’estive de l’Estremaille en Ariège, dans la nuit du 3 au 4 août, un ours a poursuivi un berger après avoir attaqué ses brebis», indique la FNO (éleveurs ovins, FNSEA) dans un communiqué le 8 août. «En voyant le berger, l’ours a laissé les brebis qu’il poursuivait et l’a chargé», détaille le syndicat, expliquant que «le drame a pu être évité car la cabane à proximité a permis à ce berger expérimenté de s’y réfugier». Cité dans le communiqué, le responsable du dossier ours à la FNO, Franck Watts, souligne que «l’ours attaque pour la première fois un berger». «On ne peut que constater l’échec de la protection passive des troupeaux prônée par l’Etat», affirme le syndicaliste. En réaction à cette attaque, l'association spécialisée de la FNSEA renouvelle sa demande «que l’effarouchement renforcé, conduit par les agents habilités de l’Etat, soit généralisé à l’ensemble des zones de présence des ours afin de leur apprendre la crainte de l’Homme». Et d'ajouter que «la FNO revendique également l’autodéfense des bergers et des éleveurs, c’est-à-dire le droit d’assurer leur sécurité en cas d’attaque d’ours». Une réunion de crise est organisée lundi 9 août au soir à la chambre d'Agriculture de l'Ariège, à laquelle le syndicat participera.

Vin : face au mildiou, le plafond des phytos à base de cuivre exceptionnellement relevé

Les viticulteurs sont autorisés à dépasser provisoirement la quantité de traitements à base de cuivre pour lutter contre le mildiou de la vigne, selon un arrêté publié le 8 août au Journal officiel, rapporte l'AFP. «La situation phytosanitaire des vignobles nécessite de renforcer la protection des vignobles à pression forte ou exceptionnelle de mildiou», explique le texte. Ainsi, la quantité annuelle autorisée de produits phytopharmaceutiques contenant du cuivre, qui ne doit habituellement pas excéder 4 kg/ha de cuivre, est exceptionnellement augmentée à 5 kg/ha pour 2021. Ces apports devront toutefois rester dans la limite de 28 kg/ha sur sept ans (2019-2025), conformément à la réglementation européenne. L'ensemble des viticulteurs, en viticulture biologique comme conventionnelle, est concerné par cet arrêté «en vigueur pour une période de 120 jours». Le mildiou attaque «une grande partie du vignoble français (sauf façade méditerranéenne), rappelle le texte, à la suite des intempéries «qui ont sévi à partir de la mi-juin jusqu'à aujourd'hui». Alors que les vendanges démarrent juste, «la protection contre le mildiou est nécessaire pendant encore deux semaines, pour protéger le feuillage afin de maintenir le potentiel de production et la qualité dans un contexte déjà dégradé», souligne-t-il.

Vin : vers une vendange «historiquement faible, conséquence du gel» (Agreste)

Largement amputée par le gel printanier, la vendange 2021 devrait se situer à un niveau «historiquement faible», dans une fourchette «comprise entre 32,6 et 35,6 millions d'hectolitres», indique Agreste le 6 août. Une première prévision publiée alors que les vendanges ont juste démarré, le 5 août dans l'Aude. D'après le service de statistique du ministère de l'Agriculture, la production viticole pourrait ainsi être inférieure de 26 à 19% à la moyenne quinquennale (2016-2020). «La quasi-totalité des bassins viticoles a été touchée par le gel» d'avril et mai, rappelle la Rue de Varenne, qui précise que les régions les plus affectées sont «la Bourgogne, la Vallée du Rhône et le Centre». Le gel a causé des dégâts importants sur les «cépages les plus précoces»; il a été suivi par «la coulure (chute des fleurs et des jeunes baies, NDLR) et les maladies», qui «accentuent les pertes». Agreste cite notamment le mildiou, l'oïdium et «parfois black rot ou botrytis», qui se sont développés à la faveur d'un été humide. Le ministère précise toutefois que ses estimations sont «susceptibles d'être révisées lors des prochaines publications», en fonction des «événements climatiques et des problèmes sanitaires qui pourraient survenir jusqu'aux vendanges».

Plan de relance: 86 nouveaux PAT lauréats

Le ministère de l’Agriculture a annoncé, dans un communiqué de presse du 6 août, sélectionner 86 nouveaux projets alimentaires territoriaux (PAT), qui seront financés dans le cadre de l’appel à projet du Programme national pour l’alimentation (PNA) et du plan France relance. «Ce soutien permet de relocaliser l'agriculture et l'alimentation au plus près de chacun et de faire émerger de des initiatives locales et fédératrices», se réjouit la Rue de Varenne. Parmi eux, le PAT Val de Garonne «Ensemble cultivons demain» dont l’objectif est de fédérer les acteurs locaux autour des questions de l’installation de nouveaux agriculteurs, de la conversion à l’agriculture biologique et des circuits courts. Ils viennent s’ajouter aux 65 PAT déjà lauréats en mars et aux PAT reconnus de plus longue date. Aussi, le gouvernement se félicite que «l’objectif fixé d’au moins un projet alimentaire territorial par département d’ici 2023 soit aujourd’hui quasiment atteint avec près 300 PAT labélisés au total sur 98 des 101 départements français». Les 8,4 millions déployés lors de cette nouvelle vague de financement «en faveur de projets collectifs agissant pour l’alimentation locale, durable et de qualité» permettront également d’accompagner le déploiement de 21 «projets innovants ou exemplaires».

Abricots : le chiffre d'affaires annuel recule d’un tiers, selon Agreste

Le chiffre d’affaires provisoire de la production nationale d’abricots recule d’un tiers par rapport à la moyenne quinquennale (2016-2020), selon une note de conjoncture d’Agreste du 6 août. Cette prévision est basée sur les trois premiers mois de la campagne (mai, juin, juillet). Elle laisse entrevoir que les prix à la production soutenus en juin et juillet - plus élevés que les années précédentes - ne compenseront pas la forte baisse de volumes produits à la suite des gelées d’avril. D’après le service de statistique du ministère de l'Agriculture, la récolte d’abricots 2021 serait «la plus faible depuis 42 ans». Elle devrait atteindre 56 000 t, soit -35% par rapport à 2020 (-54% par rapport à la moyenne quinquennale). L’Occitanie s’en tire le mieux avec une production estimée à 33 200 t (-21% par rapport à la moyenne quinquennale). La région Paca devrait réussir à produire 6600 t de fruits (-66%). Tandis que l’Auvergne-Rhône-Alpes table sur une production de 15 700t (-73%). Dans cette dernière région, en plus du gel printanier, les aléas climatiques de juin et juillet (grêle, vent, orages) ont accentué les pertes.