Inter Beaujolais
Le renouvellement des générations et la qualité au centre des enjeux

Charlotte Favarel
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Jeudi 2 février avait lieu l’assemblée générale d’Inter Beaujolais à Fleurie, l’occasion de faire le point sur les derniers mois écoulés et de discuter des enjeux futurs. Bâti agricole et renouvellement des générations sont deux axes majeurs, comme la dynamisation des marchés. 

Le renouvellement des générations et la qualité au centre des enjeux
La salle du foyer rural de Fleurie était pleine pour l’AG d’inter Beaujolais. Plusieurs acteurs du vignoble étaient présents, ainsi que des élus politiques.

Le foyer rural de Fleurie a accueillie l’assemblée générale d’Inter Beaujolais jeudi 2 février. Daniel Bulliat, son président, l’a introduite en revenant sur la situation économique de la filière. « 2023 est une année au contexte difficile, le coût des matières sèches a augmenté de 30 à 50 %. Le poste carburant devient énorme, ce qui a engendré une perte de vente de 8000 à 10 000 hl vers le Japon », regrette-t-il. La baisse de la consommation de vins rouges à forte intensité et les nouvelles tendances de consommation seront des défis à relever selon le président d’Inter Beaujolais. « Il ne faut pas croire que tout est acquis, les deux ODG du Beaujolais travaillent sur la montée en gamme et sur la dénomination géographique complémentaire Pierres dorées. »

Pérenniser l’installation des jeunes

Inter Beaujolais a fait du renouvellement des générations une priorité. « Nous travaillons avec les services de l’État pour améliorer ces installations et approfondir les problèmes liés au bâti », annonce Daniel Bulliat. En collaboration avec la chambre d’agriculture du Rhône, une présentation de site Internet Le coin du foncier a eu lieu avant l’assemblée générale. Un site qui facilite le contact entre les cédants et les repreneurs. « La proposition de certaines caves coopératives de faire de la prestation de service de vinification et même de conditionnement à des jeunes sans cuvage leur permettant d’avoir des vins produits en toute traçabilité pour chacun est une piste intéressante », observait le président.

Opérer une montée en gamme

Philippe Bardet, vice-président d’Inter Beaujolais, a insisté sur deux points : la problématique des petites récoltes qui impliquent une montée en gamme des vins du Beaujolais et le redéploiement de la vente. « Avec moins de 800 000 hl pour 2021 et 2022, nous sommes devenus un petit vignoble. Nous devons modifier notre argumentaire de vente, on ne peut plus fournir autant de volumes. On a dû refuser des gros marchés », analysait le vice-président. Pour lui, la montée en gamme et la recherche de qualité doivent se poursuivre. « Les marchés de demain voient plus loin à l’export et les bouteilles doivent se conserver dans le temps. Il faut donner l’accès de nos volumes à la grande distribution, à la restauration aux caves, aux particuliers et à l’œnotourisme. » Philippe Bardet voit l’export comme un vecteur de développement avec plus de 130 pays qui achètent des vins du Beaujolais. « Boire moins c’est boire mieux et vendre moins c’est vendre mieux. »

Observations économiques

Anaëlle Joret, responsable de l’Observatoire économique, faisait le constat d’un recul constant des stocks depuis cinq ans. « Au 31 juillet 2022, les stocks étaient de 528 386 hl, en recul de 19 % par rapport à l’année précédente, et au plus bas de ces cinq dernières années. » Concernant la commercialisation, avec l’inflation, les vins du Beaujolais reculent de 10 % en volume et de 3 % en valeur. Parmi les principaux pays importateurs de vins du Beaujolais, on retrouve les Etats-Unis, avec 24 % des volumes d’exportation pour les vins du Beaujolais. « Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et le Canada représentent 70 % des volumes à eux seuls », observait Anaëlle Joret.

Des acteurs engagés avec le vignoble

Pour clôturer cette assemblée générale, plusieurs élus et acteurs du vignoble avaient fait le déplacement. Thibault Laugâa, conseiller viticulture à la chambre d’agriculture du Rhône et en charge du Plan national de dépérissement du vignoble (PNDV) en a profité pour rappeler l’avancée des recherches et l’impact du dépérissement. « En Beaujolais, ce sont 60 000 hl par an que l’on perd, soit l’équivalent de la production de brouilly ou de morgon. » Avec 70 facteurs qui influent sur le dépérissement, le carnet du plan sert de référence avec 80 fiches explicatives. Un PNDV Tour aura lieu dans le Beaujolais le 23 février.

Ce sont ensuite plusieurs élus comme le président de la Communauté d'agglomération Villefranche Beaujolais Saône, Pascal Ronzière, qui ont confirmé leur aide au secteur viticole. « On a la volonté de protéger les terres agricoles et viticoles. Concernant le bâti, nous cherchons des solutions pour favoriser l’installation de nouveaux vignerons. » Colette Darphin, vice-présidente du Département du Rhône a confirmé le maintien des aides pour le Beaujolais « avec le Plan beaujolais n°2 ». Jérémy Thien, élu à la CCSB, Alexandre Portier, député et Jean-Jacques Boyer, sous-préfet de Villefranche-sur-Saône étaient également présents et ont assuré leur soutien.

Charlotte Favarel

Une année ponctuée d’événements

  • Du 13 au 15 février : participation à l’événement Wine Paris avec un stand collectif.
  • Du 25 février au 5 mars : 42 vignerons seront présents pour représenter le Rhône au Salon de l’agriculture à Paris.
  • Du 26 au 28 avril : Congrès national de la Cnaoc.
  • 17 et 18 juin : Bienvenue en Beaujonomie.
  • 13 juillet : le Tour de France s’invite dans le Beaujolais.