Zones vulnérables nitrates
« Que nous soyons davantage associés »

Marie-Cécile Seigle-Buyat
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Pascal Girin, président de la FDSEA 69, en appelle à l’État pour que les agriculteurs soient davantage associés aux études.

« Que nous soyons davantage associés »

Depuis la dernière révision des zones vulnérables, 71 nouvelles communes viennent s'ajouter aux 60 communes historiquement classées. Il y aurait pu en avoir deux fois plus. Pascal Girin, président de la FDSEA 69 explique : « pour la sixième fois, la France vient de réviser le périmètre de ses zones vulnérables et notre département est largement concerné par cette réforme. En effet, aujourd'hui 71 communes sont nouvellement classées. 140 étaient ciblées au départ. Il faut savoir que le classement des communes est le résultat de l'application d'un protocole bien précis. Après l'étude du dossier et suite à de multiples rencontres avec les services concernés, nous avons constaté qu'il n'était pas toujours respecté. En effet, les dix analyses minimum requises par lieu de prélèvement n'ont pas toujours été réalisées et les lieux d'échantillonnage se situaient souvent en aval des zones urbaines et sur des bassins versants où l'élevage est plutôt en régression. Ce travail de concertation a contraint l'État à revoir ses positions ».

Pour autant, le syndicat ne compte pas en rester là et en appelle à l'État. « La FRSEA Aura a déposé un recours contre les services de l'État concernés car nous ne cautionnons pas leur méthode de travail. Lorsqu'une pollution aux nitrates est dé-tectée, notre profession est systématiquement ciblée et c'est à nous de prouver que nous n'en sommes pas à l'origine, même si d'autres activités (industrie, urbanisme…) émettrices sont également présentes sur les bassins versants. Nous assumons la pollution qu'il nous arrive d'émettre et sommes prêts à y remédier, mais nous ne voulons pas payer pour celle engendrée par d'autres activités. Nous demandons à l'État que nous soyons davantage associés dans les études. Nous souhaitons également que l'aspect agronomique soit davantage considéré dans les études pour notamment fixer les dates d'épandage plutôt que d'imposer arbitrairement des durées et des volumes de stockage », conclut Pascal Girin.