Zones vulnérables nitrates
La vision de Simon Bonnard

Marie-Cécile Seigle-Buyat
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L'éleveur de Saint-Martin-en-Haut commente l'application de la directive nitrates sur son exploitation.

La vision de Simon Bonnard

La commune de Saint-Martin-en-Haut, dans les monts du Lyonnais, fait partie de la zone vulnérable dite « historique ». Comme de nombreux autres éleveurs sur le secteur, Simon Bonnard (33 ans – EARL de Chavagneux) s'est donc plié aux mesures de la directive nitrates. À la tête d'un troupeau d'une cinquantaine de vaches laitières (460 000 l de lait livrés à la coopérative Sodiaal), il exploite environ 65 ha de terres « avec des cultures typiques des monts du Lyonnais ». Vingt-cinq hectares sont labourables, entre 10 et 15 ha sont destinés à du maïs ensilage, 6 à 7 ha sont cultivés en céréales, 4 à 5 ha sont des prairies temporaires et le reste est des prairies naturelles. « Dans le cadre de la directive nitrates, il nous est imposé d'établir un plan de fumure, plan que nous faisons avec la chambre d'agriculture, via l'outil Mes Parcelles », explique-t-il. Beaucoup de ses parcelles se trouvant le long de cours d'eau, Simon Bonnard a aussi implanté des bandes enherbées de 5 m. Il respecte les règles d'épandage des engrais organiques et minéraux régies par un calendrier.

Du positif comme du négatif

Alors quand on lui demande de commenter l'ensemble des mesures qu'il applique, Simon Bonnard parle autant de contraintes que d'évolutions positives. Il cite par exemple les dates d'épandage des engrais qu'il juge incohérentes dans un contexte de réchauffement climatique. « Par le passé, nous faisions deux apports, le premier à la mi-février, le second à la mi-mars, pour répondre aux besoins des plantes. Désormais, avant le 1er mars, c'est interdit. Mais sur du ray-grass, en ce qui me concerne, avec un climat plus chaud, c'est compliqué de ne pas apporter de l'azote avant. Et ce n'est pas judicieux d'en apporter trop en une seule fois ». Il se montre aussi critique envers certaines règles d'épandage du lisier. « Elles vont dans le bon sens, mais c'est difficile de s'y retrouver quand celles-ci changent d'une année sur l'autre. Nous n'avons pas le droit non plus d'apporter de la fumure à moins de 35 m des cours d'eau. Cette distance est trop importante à mon goût, précise-t-il. D'un autre côté, nos actions portent leurs fruits puisque les rivières et cours d'eau sont plus propres. Selon certaines personnes, les poissons sont plus nombreux. C'est donc la preuve d'un bénéfice. »

David Duvernay