Vignerons Indépendants
Tenir le cap

Charlotte Favarel
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Mieux défendre et promouvoir, mieux vendre, mieux communiquer et mieux informer : les objectifs de la fédération des Vignerons indépendants du Rhône sont clairs. L’assemblée générale du 22 février à Blacé a mobilisé les troupes. 

Tenir le cap
Denis Garnier, président de la chambre de commerce et d’industrie du Beaujolais, a ouvert les portes du château de Champ-Renard.

« Nos tâches sont devenues complexes et variées sans pour autant que nous perdions notre conviction à la participation de notre filière – et je vais inventer des mots – au paysement et à l’écologisation de la France ainsi qu’à son rayonnement envié du monde entier », introduisait Yannick de Vermont, président de la fédération des Vignerons indépendants du Rhône, à l’assemblée générale le 22 février. Il a aussi énuméré les différentes accumulations dans la profession : « le portefeuille administratif, la gestion des problèmes d’approvisionnement, les matières sèches, les contraintes d’utilisation des produits phytosanitaires, la nouvelle réglementation sur l’étiquetage sont autant de tâches qui ne cessent d’alourdir notre travail ».

Cap sur la valorisation

Néanmoins, les vignerons indépendants gardent le cap, « les écoles viticoles se remplissent et les jeunes apportent une valeur ajoutée sur les domaines familiaux, on connaît aussi un prix de vente rémunérateur », remarque le président. Cette prise en main et cet engagement des vignerons vont dans le sens d’une valorisation de la production. Il en va de même pour l’approvisionnement des capsules, « on a décidé de changer de fonctionnement et d’anticiper davantage ». L’équipe administrative note toutefois un volume en baisse de 6 % pour les capsules. « L’année précédente, les capsules avaient subi une augmentation de 15 %. Il n’y aura pas d’augmentation au 1er mars 2023. On espère une année 2023 plus facile mais on est mis devant le fait accompli », rendait compte Evelyne Jomard, responsable administrative.

 Même avec une baisse de fréquentation au salon des Vignerons indépendants de France qui a eu lieu à Paris, la commercialisation a été bonne pour l’année 2022. « On a noté une baisse de 20 à 25 % de fréquentation mais les paniers moyens étaient plutôt satisfaisants », observe Yannick de Vermont. Une réflexion sur le modèle du salon est en cours. « Comme le salon a lieu en plein centre parisien, il faut peut-être revoir le modèle pour plus d’accessibilité », notait-il.

Animation et visibilité

 « Un projet de développement d’un site Internet relié aux réseaux sociaux est en projet », annonçait le directeur. De quoi communiquer sur les actions de la Confédération et toucher plus de public. Une dynamique d’actualisation des pratiques que l’on retrouve sur les événements. « On a changé le visuel du pique-nique des vignerons pour mettre en avant la forme unique de l’événement proposé et la convivialité », détaillait la responsable administrative. Et nouveauté cette année, chaque vigneron qui reçoit sur son exploitation peut proposer des animations payantes d’œnotourisme.

Trois points de résilience

Pour l’occasion, Thierry Mothe, secrétaire général de la Confédération des Vignerons indépendants, était présent pour l’assemblée générale. Une feuille de route en trois axes a été mise au jour pour accompagner les turbulences.

Concernant la résilience climatique, « on travaille sur l’assurance récolte et la protection du vignoble. On a obtenu des moyens financiers pour combattre les aléas climatiques, assurait le secrétaire général. FranceAgriMer a ouvert un guichet avec un budget de 20 millions d’euros ».

Côté économique, « on est dans la phase de remboursement des prêts garantis par l’État (PGE) mais c’est compliqué avec le gel de 2021 et l’inflation. On a fait une demande d’allongement sur huit à dix ans ». Thierry Mothe espère voir se transformer les PGE en emprunt d’entreprise avec un taux bonifié par l’État.

Enfin, la restructuration de l’offre clôt cette feuille de route. « Des outils de recalibrage comme la distillation ou le stockage privé sont des solutions pour certains bassins mais il faut surtout des solutions adaptées à chaque vigneron en fonction de sa production. »

Charlotte Favarel

Un cadre d’exception

Le château de Champ-Renard a ouvert ses portes pour l’assemblée générale. Denis Garnier, président de la chambre de commerce et d’industrie du Beaujolais et propriétaire, parle de son histoire. « Nous sommes dans l’ancienne salle de justice de cette bâtisse qui date de l’époque féodale. » Restauré en respectant le charme de l’ancien, le château dispose aussi de vignes. « On fait une viticulture traditionnelle, dans le respect de la vie biologique des sols », présentait Denis Garnier. L’exploitation est certifiée Terra Vitis®, niveau 3 HVE et en bio.

C.F.

Les dates à retenir :

  • 10 et 11 mars : concours des Vignerons indépendants à Paris
  • 28 et 29 mars : rencontres nationales des Vignerons indépendants à Touraine, Val de Loire
  • Du 27 au 29 mai : pique-nique chez les Vignerons indépendants

Thierry Mothe, SG de la Conféderation des Vignerons indépendants nous parle de résilience économique