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Coupé de ruban à Saint-Laurent-de-Chamousset

Simon Alves
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Dimanche 22 août, Manuel Gayet, exploitant laitier à Saint-Laurent-de-Chamousset ouvrait les portes de son exploitation. Cette journée a été l’opportunité d’échanger sur l’installation et la révision des zones vulnérables et d’inaugurer sa ferme.

Coupé de ruban à Saint-Laurent-de-Chamousset

Manuel Gayet s’est installé en janvier 2021 en reprenant la ferme familiale. Actuellement, il produit 300 000 l de lait avec 45 vaches laitières et exploite 50 ha en autoconsommation. Son souhait est de maintenir le système en place tout en cherchant à l’améliorer.

Promouvoir l’installation

Loïc Virieux, vice-président des JA 69 et responsable installation, a pris la parole pour évoquer l’installation. « Nous organisons plusieurs journées pour faire la promotion de l’installation en agriculture. La dynamique d’installation dans le département est en progression avec 70 installations aidées en 2020. (Voir encadré). Le parcours à l’installation (PPP, stage 21 h, plan d’entreprise) permet aux porteurs de projet d’avoir une réflexion générale et d’identifier leurs besoins afin d’avoir un projet d’installation viable et vivable. En passant par ce parcours, plus de 95 % des agriculteurs restent installés au bout de cinq ans. »

La révision des zones vulnérables

En reprenant l’exploitation familiale, Manuel doit effectuer les travaux de mise aux normes par rapport aux zones vulnérables. Le mois prochain, une nouvelle fosse à lisier va être mise en place afin d’augmenter le temps de stockage à six mois.
Suite à la révision des zones vulnérables, qui a lieu tous les quatre ans, un travail a été réalisé conjointement entre la profession agricole et la DDT. Un courrier signé par la FDSEA 69, les JA 69 et la chambre d’agriculture a donc été envoyé au préfet de Région en juin pour s’opposer au nouveau projet de zonage et pour demander le retrait de certains secteurs. En effet, comme l’a souligné Pascal Girin, président de la FDSEA 69 lors de sa prise de parole, les prélèvements effectués pour définir le nouveau zonage n’ont pas été assez nombreux pour justifier le reclassement de certaines communes. Les prélèvements sont parfois effectués en aval des zones urbaines. Ne faudrait-il pas prendre en compte l’impact des stations d’épuration ? L’élevage est en régression, les agriculteurs sont-ils vraiment responsables de la pollution de l’eau par les nitrates ? La forêt rejette une quantité importante de nitrates, si les prélèvements se situent à proximité cela peut également fausser les résultats.

« Depuis quelques années, le passage en zones vulnérables a été anticipé avec la mise aux normes des exploitations et le changement des pratiques. La gestion des effluents a un réel intérêt économique et agronomique. Le stockage des effluents est un investissement qui doit être rentabilisé et valorisé par les pratiques agricoles », a expliqué Gérard Bazin, président de la chambre d’agriculture.

Avec le changement climatique, des questions se posent au niveau réglementaire. « Les périodes imposées sont-elles encore légitimes ? Le stockage de six mois est-il vraiment nécessaire ? » a questionné Philippe Bonnier, vice-président de la communauté de communes des monts du Lyonnais. Catherine Lotte, conseillère départementale, a aussi indiqué que les zones sont imposées par l’Europe. Il faudrait adapter la réglementation au territoire.
Colette Darphin, vice-présidente du conseil départemental, a conclu les échanges en félicitant Manuel pour son installation. Manuel Gayet a ensuite inauguré son exploitation en présence des élus locaux.

Aurélie Friant, JA69