Grêle
La grêle touche 300 ha en beaujolais-villages

Charlotte Favarel
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Le 31 juillet, une tempête de grêle a frappé le Beaujolais, causant des dégâts considérables sur l’appellation beaujolais – beaujolais villages. Les viticulteurs David Ratignier, vice-président de l’ODG beaujolais-beaujolais villages, et Bruno Bererd, viticulteur au Perréon, livrent leurs témoignages sur les conséquences de cet épisode climatique.

La grêle touche 300 ha en beaujolais-villages
300 ha de vignes ont été impacté par la grêle dans la soirée du 31 juillet. Crédits photos : David Ratignier

Le 31 juillet, le Beaujolais a été sévèrement touché par la grêle, infligeant d’importants dégâts à l’appellation beaujolais-beaujolais villages. David Ratignier, vice-président de l’ODG beaujolais-beaujolais villages, et Bruno Bererd, viticulteur au Perréon, partagent leurs témoignages sur les répercussions de cet événement climatique.

David Ratignier, qui suit de près les impacts sur l’appellation beaujolais villages, évoque un événement récurrent mais toujours dévastateur : « l’année dernière, c’était Beaujeu et Lantignié. Cette fois-ci, le secteur de Vaux-en-Beaujolais, le Perréon et les environs ont été particulièrement touchés ». Il déplore les dégâts importants dans cette appellation, estimant à environ 300 ha la superficie touchée, souvent entre 50 et 80 %. « Cette situation s’ajoute à une année déjà compliquée, avec des maladies et un climat capricieux. Nous prévoyons une réduction significative des volumes, environ 3000 à 4000 hl de moins. Cela aura un impact sur notre production. » Le vice-président de l’ODG exprime également des préoccupations financières : « la valorisation de nos vins au niveau des assurances est assez faible. Le premier beaujolais villages est estimé à 200 – 210 € mais nous sommes très loin des réels coûts de production qui avoisinent les 300 €. On ne couvre pas nos frais ». Ajouté au retard du marché, aux coûts de production à la hausse, cet épisode de grêle met en difficulté certaines exploitations. « Je pense aux jeunes récemment installés qui se demandent s’ils continuent ou pas. Il va falloir que l’État se penche sur la viabilité de la viticulture car les défis climatiques et économiques sont présents. »

Des défis supplémentaires

Bruno Bererd, viticulteur au Perréon, confirme que son domaine familial a également subi de lourdes pertes : « sur nos 27 ha répartis entre Vaux-en-Beaujolais et Le Perréon tout le secteur sud a été touché. Un tiers à 80 %, un autre entre 30 et 50 % et le dernier à 10 %. Même avec une assurance, je vais devoir faire une demi-récolte, et l’indemnisation sera insuffisante en raison des franchises élevées ». Il déplore la difficulté logistique de cette saison : « nous allons mettre un temps considérable à ramasser et trier les raisins. Certains raisins sont trop endommagés pour produire du bon jus ». Le vigneron souligne aussi les effets dévastateurs de l’érosion des sols : « nous avons reçu 70 à 80 mm d’eau en une heure et demie. Depuis deux jours je mets de la paille et remonte de la terre… ».

Les viticulteurs doivent jongler avec des conditions imprévisibles et des défis économiques croissants, mettant en lumière l’urgence de renforcer la résilience du secteur viticole face aux catastrophes naturelles.

Charlotte Favarel